Croissance: La douche froide du HCP

Alors que le gouvernement (et le CMC) tablaient sur un taux de croissance d’au moins 5,2% cette années, Ahmed Lahlimi annonce 4,3% en 2015 et … seulement 2,6% en 2016.

Croissance: La douche froide du HCP

Le 1 juillet 2015 à 9h02

Modifié 1 juillet 2015 à 9h02

Alors que le gouvernement (et le CMC) tablaient sur un taux de croissance d’au moins 5,2% cette années, Ahmed Lahlimi annonce 4,3% en 2015 et … seulement 2,6% en 2016.

L'économie marocaine devrait afficher une croissance de 4,3 % en 2015 et de 2,6 % en 2016, a annoncé, mardi à Casablanca, le Haut-commissaire au Plan (HCP), Ahmed Lahlimi Alami.
L'accroissement de la valeur ajoutée des activités non agricoles se situera aux alentours de 2,5 % en 2015, pour s'établir à 3,1 % en 2016, alors que l'inflation, appréhendée par le prix implicite du PIB, devrait connaître une tendance haussière passant de 0,2 % en 2014 à 1 % en 2015 et à 1,3 % en 2016, a indiqué M. Lahlimi lors de la présentation du budget économique exploratoire élaboré par le HCP.

Hausse de l’endettement public

Pour ce qui est de l'allégement du déficit courant des paiements extérieurs, il devrait passer de 5,7 % du PIB en 2014 à 3,3% en 2015 et à 3% en 2016, a-t-il relevé, ajoutant que le taux d'endettement public global s'affichera en hausse, passant de 78,2% en 2014 à 79,6% du PIB en 2015 et à 81,2% en 2016, alors que celui du Trésor passerait respectivement de 63,4% à 63,8%, pour s'établir à 64,9% en 2016.
Selon Lahlimi, le présent budget économique, le premier à s'inscrire dans le cadre des nouveaux comptes nationaux à base 2007, est construit sur les résultats des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d'analyse de conjoncture menés par le HCP durant le premier semestre de l'année 2015 et sur l'impact de l'évolution de l'économie mondiale sur l'activité économique nationale, en 2015 et 2016.
Les hypothèses retenues pour l'année 2016 portent sur une production moyenne durant la campagne agricole 2015/2016 et une reconduction, sur l'année 2016, de la politique budgétaire en vigueur en 2015, notamment en matière des dépenses d'investissement et de fonctionnement et de compensation, a-t-il fait savoir.
Dans ses prévisions, le HCP note que l'année 2015 bénéficierait des conditions climatiques favorables, marquées par une bonne distribution spatio-temporelle de la pluviométrie. Ainsi, la campagne agricole 2014/2015 dégagerait une production céréalière d'environ 110 millions de quintaux, en augmentation de 62% par rapport à 2014.
Le contexte climatique bénéficierait aussi aux autres cultures non-céréalières, notamment les cultures maraichères et fruitières et au secteur de l'élevage.
Tenant compte d'une évolution favorable des activités de la pêche maritime, le secteur primaire dégagerait une valeur ajoutée en hausse de 13,2%, contribuant, ainsi, pour 1,5 point à la croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2015.
Quant aux activités non agricoles, elles devraient enregistrer une croissance de 2,5% en 2015, au lieu 2% en 2014. Cette légère progression serait due à un accroissement de 1,9% des activités secondaires au lieu de 1,7% en 2014 et à une amélioration de 2,7% des activités tertiaires au lieu de 2,2% en 2014.

La croissance de la valeur ajoutée du secteur secondaire serait attribuable à la poursuite de la reprise des industries de transformation, notamment les secteurs de l'agroalimentaire, de l'automobile et de la chimie-parachimie. Le secteur du BTP serait en légère amélioration, alors que l'activité minière devrait enregistrer un net ralentissement par rapport à ses performances de 2014.

Pour la première fois, baisse de la valeur ajoutée du tourisme

De même, la croissance de la valeur ajoutée des activités tertiaires serait tirée, en particulier, par un raffermissement du secteur des télécommunications de près de 6,5%, et par la consolidation des activités sociales avec un accroissement de 5,5%. Les autres activités se tertiaires, à l'exception des secteurs de transport et du tourisme, poursuivraient leur tendance haussière, avec des taux de croissance qui se situeraient pratiquement au même niveau que celui de l'année précédente.
Concernant les activités touristiques, qui ont contribué à la croissance économique des dernières années avec des taux de 5% en moyenne durant la période 2007-2014, elles connaîtraient pour la première fois une baisse de leur valeur ajoutée, de l'ordre de 2,7%.
Dans ces conditions, après une croissance de 2,4% en 2014, le produit intérieur brut devrait enregistrer un accroissement 4,3% en 2015, compte tenu d'une évolution de 8% des impôts et taxes sur produits nets de subventions.
S'agissant de l'évolution des prix intérieurs, la baisse des cours des produits énergétiques et des autres matières premières au niveau international contribuerait à la modération de l'inflation importée. De ce fait, la hausse du niveau général des prix resterait modérée et se situerait aux alentours de 1%, au lieu de 0,2% enregistré en 2014.

Hypothèses et projections 2016

Pour ce qui est des perspectives de l'économie nationale en 2016, elles supposent la reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2015, et une production céréalière moyenne durant la campagne 2015/2016.
En effet, les activités non agricoles devraient enregistrer un rythme de croissance en amélioration de 3,1% au lieu de 2,5% en 2015, attribuable notamment à l'amélioration de 3,4% du secteur tertiaire au lieu de 2,7% en 2015. Quant aux activités du secteur secondaire, elles devraient s'accroitre à un rythme modéré de 2,3%.
Le secteur primaire (agriculture et pêche), en dépit du recul prévisible de la production des cultures céréalières, continuerait de bénéficier de la consolidation des performances des autres cultures agricoles et de l'élevage. Il dégagerait, ainsi, une valeur ajoutée en régression de 1,7%, au lieu d'une hausse de 13,2% estimée pour 2015.
Dans ces conditions, le produit intérieur brut devrait enregistrer, une hausse de 2,6% en volume au lieu de 4,3% estimés pour 2015. Le taux de chômage resterait rigide à la baisse et devrait se situer à 9,8% au lieu de 9,6% estimés pour 2015 et 9,9% enregistrés en 2014.

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