C’est dans un joyeux brouhaha que le patron de la nouvelle entité de la DGST fait son entrée en souhaitant la bienvenue aux journalistes dans une salle de la citadelle qui abrite ses locaux.

L’opération de démantèlement de la cellule terroriste annoncée dimanche 22 mars a nécessité près de cinq mois d’enquête.

Il rappelle que ce groupe avait fait allégeance à Abou Bakr El Baghdadi, chef de Daech.

Les personnes visées par les «terroristes déterminés» étaient des personnalités civiles, militaires et politiques. Le seul nom qu’il consent à révéler est celui de Ahmed Assid. Les patrouilles Hadar étaient également  visées.

La finalité de leur entreprise criminelle était de kidnapper, égorger ou décapiter leurs captifs. Aucune femme ne fait partie de la liste des suspects aux mains des autorités.

Sans donner de date précise, Abdelhak Khiame déclare que plusieurs perquisitions ont eu lieu simultanément à Agadir, Tanger, Laayoune, Tiflet, Marrakech, Taroudant et Ain Harrouda.

L’opération a permis d’interpeller 13 suspects âgés entre 19 et 37 ans dont le leader est originaire de la ville d’Agadir. Cette cellule était financée par des complices établis en Espagne et en France.

Selon les premiers éléments de l’enquête, les armes saisies au cours de l’opération viennent toutes de Mélilia. Six pistolets de marque Browning ou Beretta ont été trouvés ainsi que 450 cartouches de calibres 9 millimètre ou 7,65 ainsi qu’une cinquantaine de menottes en plastique.

Tout le matériel saisi était exposé à l’entrée de la salle de presse.

Les interpellés sont tous des Marocains qui n’ont subi aucun entraînement en Syrie ou en Irak. Ils communiquaient via le net avec des responsables de Daech qui leur transmettaient des recettes d’explosifs et des plans d’action subversifs.

Face au danger terroriste, Abdelhak Khiame loue l’efficacité de la DGST qui a permis depuis 2002 de démanteler 132 cellules terroristes et d’arrêter 2.720 personnes impliquées.

En treize ans, les projets malveillants avortés sont au nombre de 276 dont 119 attentats à l’explosif, 109 projets d’assassinat, 7 d’enlèvements et 41 d’attaques à main armée.

Les statistiques de la DGST recensent 1.354 combattants marocains (185 femmes) qui ont rejoint les rangs de Daech en Syrie-Irak.

Sur ce total, 220 sont d’ex-détenus, 286 sont morts (246 en Syrie et 40 en Irak), 156 sont de retour au Maroc et 500 d’entre eux évoluent encore dans les rangs de Daech. 

A l’issue de sa présentation, le patron de cette unité d’élite a affirmé qu’à l’avenir, «à chaque affaire, nous organiserons une rencontre avec la presse et le BCIJ (DGST) continuera à collaborer avec la BNPJ sans qu’aucune restructuration ne touche les services de renseignement et de police». En d’autres termes, la BNPJ reste en place et la collaboration BNPJ-DST-BCI sera maintenue.