C’est un prix prestigieux qui sera remis à Aicha El Basri. Fondé conjointement par The Nation Institute et la fondation Fertel, le prix Ridenhour Truth-Telling est décerné annuellement à ceux qui honorent la vérité et au courage des lanceurs d’alerte et des journalistes d’investigation. Aicha El Basri emboîtera le pas dans ce prix à… Edward Snowden!

Aicha El Basri sera ainsi la première femme arabe à recevoir le prix, grâce à son témoignage contre l’ONU qui cachait dans ses rapports les crimes et génocides du régime soudanais au Darfour situé dans l’ouest du Soudan. Selon elle, les estimations fournies par l’organisation ne reflétaient pas la réalité de ce qui se passait à Darfour.

«Les rapports de l’ONU exposent souvent les faits de manière sélective lorsqu’il s’agit de présenter la mission comme une success story», raconte Mme El Basri.

Contacté par Al Majalla 24, Mme El Basri savoure la nouvelle. «J’ai reçu la nouvelle avec un immense bonheur. C’est un honneur pour moi de recevoir un tel prix, ça n’a pas été facile. Révéler une vérité implique beaucoup de sacrifices.» Un geste courageux de la part d’une dame qui a dû mettre une croix sur son poste de porte-parole de l’ONU qui regorge d’avantages et de perspectives d’évolution.

Porte-parole au sein de l’ONU pendant 14 ans, Mme El Basri a fait le choix de démissionner de l’organisation en avril 2013, en guise de protestation. Aicha El Basri considère les manœuvres des Nations unies au Darfour comme «une trahison des principes de l’organisation»

Née à Casablanca et titulaire d’un doctorat en littérature française, Mme El Basri a rejoint les rangs de l’ONU dans la division de la communication au Soudan, en Irak, en Jordanie, ou encore en Egypte.

 Les Prix de Ridenhour, décernés depuis 2004 en reconnaissance aux actes exposant la vérité et protégeant l’intérêt public, englobent quatre catégories : Prix Ridenhour pour exposer la vérité ; Prix Ridenhour Courage, Prix Ridenhour du documentaire ; Prix Ridenhour du livre.