AWB en 2014: les encours de crédit ont faiblement progressé

Pourtant, les taux sont au plus bas. Le PNB est en hausse de 8,8%, mais la rentabilité se dégrade légèrement.

AWB en 2014: les encours de crédit ont faiblement progressé

Le 3 mars 2015 à 16h52

Modifié 3 mars 2015 à 16h52

Pourtant, les taux sont au plus bas. Le PNB est en hausse de 8,8%, mais la rentabilité se dégrade légèrement.

Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa Bank, présentait mardi 3 mars les résultats de l’activité arrêtée au 31 décembre 2014. Le produit net bancaire (chiffre d’affaires) présente une hausse de 8,8% à 19,4 MMDH, marqué par une variation de sa structure et un recul de la contribution des filiales étrangères.

Le résultat net consolidé se place à 5,1 MMDH en progression de 1,5%. Le résultat net part du groupe affiche une progression de 5,2% à 4,4 MMDH.

La banque présente un meilleur contrôle des charges, avec un coefficient d’exploitation qui baisse de 0,71 points entre 2013 et 2014, le meilleur de la place.

Le coût du risque augmente de 0,42 points. L’application des normes IFRS oblige à une plus forte provision et une augmentation fonds propres (+6,5%).

La rentabilité se dégrade légèrement. Le retour sur actif est stable.

Le Conseil d’administration proposera à l’AGO la distribution d’un dividende de 10 DH par action.

Une offre abondante de liquidités, mais un déficit de demande de crédit

Les encours de crédit ont faiblement progressé en 2014, avec une croissance molle de 1,7% pour un total crédit de 255,1 MMDH, reflétant une croissance atone de l’économie marocaine.

La baisse de la valeur ajoutée agricole - pour cause une mauvaise campagne céréalière - et la baisse de la consommation des ménages (3% contre 3,7% en 2013), pèsent à la baisse sur la demande de crédit.

Dans le secteur immobilier, la banque assiste à une contraction des encours car de nombreux contrats de promotion immobilière sont échus et ont été remboursés naturellement, et la montée spectaculaire du secteur immobilier en 2004 est en train de s’essouffler.

Pourtant, la politique monétaire de la BAM a été très accommodante cette année, en baissant le taux directeur à deux reprises. Le niveau d’inflation est à un niveau historiquement bas, malgré la décompensation et de la première hausse du SMIG le 1er juillet 2014 qui n’ont pas eu d’effet significatif sur l’inflation.

Cet état de marché fait dire à M. El Kettani que malgré une offre de liquidité abondante, le marché présente un déficit de demande de crédit.

La structure des postes du PNB en mutation révèle ces fondamentaux de marché: la part des activités de marché est en progression, alors que les marges d’intérêts et de commissions sont en recul.

La progression du chiffre d’affaires a été emportée par la montée de la contribution de près de 5 points des activités de marché passant à 21% de la part du PNB global. Ces activités ont enregistré une hausse de leur PNB de 41%.

Les marges d’intérêts et les marges sur commission connaissent en revanche une croissance plus lente (+4,2% et 3,9% respectivement) et reculent dans la contribution au PNB (-2,5 points et -0,9 points respectivement, contribuant respectivement à 57% et 21%), du fait de la baisse des taux directeurs, répercutées sur les taux de crédits, et qui exacerbe également la concurrence interbancaire sur les marges de commission.

AWB fait preuve d’une plus grande vigilance sur les risques de marché

Cet état de marché légèrement atone a mené la banque à renforcer ses fonds propres, lesquels présentent une hausse supérieure (+6,5%) à la croissance du total bilan (+4,2%).

Le ratio de transformation (dépôt/crédit) a progressé de 76% en 2006 à 103% en 2014, révélant à la fois une amélioration de la liquidité du secteur bancaire et un déficit de demande de crédit.

L’amélioration de l’épargne (+13% en 2014) reflète l’éclatant succès de la contribution libératoire, l’amélioration de la balance commerciale et la baisse du prix du pétrole. Le marché des liquidités est certes moins tendu qu’il y a 18 mois. Mais cela révèle également une frilosité de la banque dans l’accord de crédit.

Pour preuve, un taux de contentialité (crédits en souffrance/crédits globaux) qui repart à la hausse après des années de baisse entre 2004 et 2011. AWB enregistre aujourd’hui un taux de contentialité de 5,03% tout de même en dessous de 1,98 points par rapport au marché bancaire, mais en hausse de 2,04 points par rapport à son record bas de 2011.

Le coût du risque augmente de 0,42 points et passe à 1,13%. Cela est du à une hausse de la contentialité en Afrique mais également à une approche anticipative et rigoureuse dans l’évaluation et le suivi du risque de couverture. Les règles prudentielles dans le domaine des liquidités sont désormais plus drastiques.

Le taux de contentialité remonte

Le redressement du taux de contentialité est-il pour autant inquiétant ? Au niveau du secteur où il s’établit à 7%, ce taux reste largement en deçà du reste de l’Afrique où l’on observe des taux à 2 chiffres. La banque s’attend à une amélioration en 2015. La baisse des prix pétroliers, l’assainissement des finances publiques devraient améliorer le BFR des entreprises qui a été très handicapant en 2014.

La campagne publique d’assainissements des retards de paiement qui devraient contribuer à renforcer les liquidités du secteur privé envoie en effet un signal de confiance pour le secteur bancaire.  

De plus la bonne tenue des exportations qui devrait se prolonger en 2015 augure d’une meilleure gestion de la contentialité.

L’activité de banque au Maroc, premier contributeur au RNPG

L’activité de banque Maroc, Europe et zone Offshore contribue à 56% du PNB (en hausse de 2,4 points par rapport à l’année précédente), mais c’est surtout le Maroc qui génère l’essentiel de l’activité.

Le secteur bancaire au Maroc s’est relativement bien comporté en 2014 en dépit d’une croissance atone. Le résultat net a progressé de 7,7%. Les dépôts enregistrés ont progressé de 2,3%. La croissance des crédits a décéléré passant de +2% en 2014 contre 3% en 2013.

AWB reste le 1er collecteur d’épargne et le 1er financeur de l’économie nationale.

En 2014, la banque a tenu ses engagements à l’égard des TPME en accordant 10 MMDH de crédits aux PME et 4,5 MMDH aux TPE.

Stabilisation des activités à l’étranger

Les banques de détail à l’international contribuent quant à elles à 26% du PNB, en recul de 0,1 point par rapport à l’année précédente. Les taux de contentialité en hausse en Afrique expliquent ce recul (taux de contentialité consolidé en Afrique de 6,8% en 2014, en hausse de 0,5 points par rapport à 2013).

Les encours de crédits dans les filiales africaines enregistrent un recul. La banque a provisionné de façon importante dans ces filiales africaines cette année, en raison d’évolutions économiques contrastées mais promet pour les prochaines années une plus forte mobilisation pour des résultats plus importants.

Ces évolutions résultent également d’un effet de rattrapage des créances. La Tunisie par exemple –qui est le 2e contributeur au PNB du groupe en Afrique – a connu une année 2013 anormale avec un coût du risque négatif. 2014 se présente donc comme un retour à la normale en matière de risques. De plus, la baisse du taux de change du dinar contre le dirham de 3,5% entraîne de forts mouvements au niveau du RNPG.

AWB va poursuivre son développement international

La présence d’AWB à l’étranger devrait néanmoins se renforcer. La participation aux filiales africaines a été assainie pour une meilleure gestion du risque prudentiel.

Dans d’autres pays, le renforcement de la communauté des MRE justifie une installation. La banque a ainsi obtenu un agrément bancaire à Abou Dhabi et à Montréal. Le PDG du groupe veut pour preuve de la confiance des  MRE accordées à la banque l’extraordinaire succès de la contribution libératoire, pour laquelle elle a capté 40% des dépôts. 

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