Maroc-France, une communication défaillante
Ce week-end, les réseaux sociaux avaient une tête de turc: Mostafa Khalfi, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Il l'a bien cherché. Qu'est il allé faire dans cette galère?
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B.B.
Le 2 mars 2015 à 9h28
Modifié 11 avril 2021 à 2h36Ce week-end, les réseaux sociaux avaient une tête de turc: Mostafa Khalfi, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Il l'a bien cherché. Qu'est il allé faire dans cette galère?
Mostafa Khalfi a rencontré plusieurs journalistes français et a accordé deux interviews, l'une à RFI et l'autre à Europe 1. Cela se passait vendredi dernier à Paris.
Les questions étaient prévisibles. Et donc, les deux journalistes ont posé des questions identiques ou très voisines. Simplement, l'un (celui d'Europe 1) était insistant et parfois, presqu'hostile. Mais il était dans son rôle. L'autre était un interviewer "gentil", certains diront "complaisant".
Mostafa Khalfi est plutôt arabophone, avec un tropisme vers le monde anglo-saxon. Ce n'est pas une tare mais lorsqu'on est porte-parole du gouvernement, on se doit de maîtriser la langue française. La géographie, l'histoire, la nature des liens le veulent ainsi. Ou on se met au français, ou on s'abstient de se mettre dans ce genre de positions.
Il y a bien des ministres marocains qui ne maîtrisent pas la langue... arabe. Ni l'anglaise d'ailleurs.
Voici donc une première erreur, celle d'avoir accepté une interview sur des chaînes françaises.
La seconde erreur est de ne pas avoir préparé les bonnes réponses à des questions prévisibles. De ne pas avoir su se montrer convaincant, et soi-même convaincu.
La communication audiovisuelle est un exercice féroce. Le paraître y est très important, assurance, sincérité (il suffit d'en donner l'impression), capacité de convaincre, capacité de jouer sur les registres (indignation "comment pouvez-vous insinuer une chose pareille?", renvoi de la question "mais pourquoi la France a-t-elle arrêté trois journalistes d'Al Jazeera?", droits de l'homme "et que faites-vous de la présomption d'innocence?", contre-attaque et contre-feu "mais c'est absolument faux et le seul objectif est de torpiller les relations bilatérales"....).
Une bonne démonstration en a été fournie dimanche par les deux avocats du Maroc, Yves Repiquet et Ralph Boussier qui s’exprimaient dans le cadre de l’émission hebdomadaire de Canal +, "Le supplément".
Au final, un porte-parole doit bien se préparer, envisager les questions prévisibles, et effectuer des trainings pour améliorer son efficacité et sa capacité de conviction.