Mort de la manifestante égyptienne: HRW exige une enquête poussée

L'ONG en appelle à une sanction des responsables de la mort de Shaimaa al-Sabbagh et condamne l'usage des armes et de la violence exercée par les forces de l'ordre.  

Mort de la manifestante égyptienne: HRW exige une enquête poussée

Le 2 février 2015 à 15h21

Modifié le 11 avril 2021 à 2h36

L'ONG en appelle à une sanction des responsables de la mort de Shaimaa al-Sabbagh et condamne l'usage des armes et de la violence exercée par les forces de l'ordre.  

La mort de la jeune manifestante égyptienne, Shaimaa al Sabbagh au cours de la commémoration du soulèvement populaire de 2011, le dimanche 25 janvier dernier au Caire a suscité une vive émotion à travers le monde. Et pour cause ! Sa disparition, filmée en direct par de nombreux témoins, est imputée à la violence des forces de l'ordre égyptiennes. « Une bévue » ou un acte criminel dont l'ONG internationale Human Rights Watch (HRW) s'empare. Dans un communiqué, celle-ci condamne fermement le recours à la violence des autorités face à une « manifestation pacifique » et livre son analyse des événements, preuves à l'appui.

Pour HRW, il ne fait pas de doute que les forces de l'ordre chargées d'empêcher la marche du 25 janvier sont responsables de la mort de la jeune Shaimaa al Sabbagh. Une certitude acquise suite à l'analyse approfondie de plusieurs témoignages, de 18 photographies de l'événement et de trois vidéos édifiantes.

Selon les premières analyses, confirmées par les représentants des unités médico-légales du ministère de la Justice égyptien, la jeune manifestante, âgée de 32 ans et mère d'un enfant de 5 ans, s'est écroulée suite à des tirs de chevrotine. Les coups de feu ont atteint la jeune femme dans le dos et la nuque, entraînant des lacérations du poumon, du cœur et conduisant à une hémorragie interne fatale. Shaimaa est décédée quelques heures plus tard selon les services de santé, précise HRW.

Le parquet égyptien entreprend alors l'ouverture immédiate d'une enquête conduite par le procureur général Hisham Barakat. Une initiative incontournable et indispensable pour la justice égyptienne, à l'heure où « le monde a les yeux rivés sur l’Égypte, attendant de voir si ce cas rompt avec le modèle d'impunité » qui régnait dans le pays, indique Sarah Leah Whiston. Directrice pour le Moyen-Orient de HRW, la spécialiste ajoute que « le procureur doit à tout prix tenir sa promesse de traduire en justice les responsables » de cet acte.

Si ce dernier confirme « son engagement à appliquer la loi, à tous, avec la même fermeté », il n'en a pas moins souligner la ligne de défense avancée par le ministère de l'Intérieur. Les autorités égyptiennes assurent en effet que les projectiles qui ont provoqué la mort de la jeune manifestante membre de l'Alliance populaire socialiste ne sont pas employés par la police locale et suggèrent sans ambages que les vidéos incriminantes « sont fabriquées de toutes pièces »...

Dans ces images tragiques nous découvrons un homme en uniforme, masqué, se tenir à proximité d'un policier identifié comme un général de brigade. Quatre coups de feu retentissent durant ce rassemblement afin de disperser la foule. Selon HRW, au cours des deux premiers tirs, Shaimaa al Sabbagh « était toujours debout ». Elle s'effondre lorsque le troisième tir est décoché. La vidéo montre quelques secondes plus tôt, l'homme masqué en position de tir, armé d'un « fusil »...

Pour Sarah Leah Whiston, « les allégations selon lesquelles les manifestants auraient attaqués les policiers ou celles avançant que les images du décès sont fabriquées défient toutes les données disponibles et possèdent des relents de tentatives d'étouffer l'affaire ». Une aberration pour l'experte de l'ONG, qui rappelle que toutes les preuves à disposition font état d'une violence excessive exercée par la police face à une foule désarmée et pacifique. Elle déplore par ailleurs la récurrence de tels actes. « De nombreux manifestants sont morts durant l'exercice de leurs droits fondamentaux » en Égypte, ajoute Sarah Leah Whiston, avant d'insister sur la nécessité de sanctionner sévèrement les responsables.

Ce dimanche 25 janvier au Caire, l'agence Reuters annonce un bilan d'au moins 17 morts, dont 14 manifestants.

 

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