MSF dénonce les prix des vaccins au Maroc
L’ONG reproche aux grands laboratoires de pratiquer des prix plus élevés que dans les pays riches.
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H.O.M.
Le 21 janvier 2015 à 14h03
Modifié 11 avril 2021 à 2h36L’ONG reproche aux grands laboratoires de pratiquer des prix plus élevés que dans les pays riches.
L’ONG française Médecins sans frontières vient de publier son dernier rapport qui a tout d’un nouveau coup de poing sur la table ! Elle y pointe du doigt les politiques appliquées par les géants pharmaceutiques GlaxoSmithKline (GSK) et Pfizer. Ils proposent en effet des vaccins anti-pneumocoques indispensables à des prix encore trop élevés pour les pays en voie de développement.
Chiffres à l’appui, les experts de l’ONG précisent que le coût d’une vaccination totale –et capitale- est aujourd’hui 68 fois plus élevé qu’en 2001. Une aberration nourrie par la stratégie commerciale adoptée par les grands groupes pharmaceutiques ciblés.
Rohit Malpani, responsable des Campagnes Access auprès de MSF, déclare à Reuters, qu’une « poignée de grands groupes pharmaceutiques surfacturent au détriment des pays donateurs et des pays en voie de développement des vaccins qui leur rapportent déjà des milliards de dollars dans les pays riches ».
Le rapport accablant pour GSK et Pfizer souligne notamment que le Maroc consacre 63,70 dollars par dose dudit vaccin anti-pneumocoque (rapporté au RNB par habitant), tandis que la Tunisie paie 67,30 dollars. La France est parvenue en revanche à négocier un tarif s’élevant à 58,40 dollars, indique le même rapport.
Cette politique « inique » dénoncée par les scientifiques de MSF prend une ampleur inédite au regard des chiffres de mortalité infantile liée à l’absence de vaccination. Il serait en effet près d’un million d’enfants dans le monde ne survivant pas à une infection aux pneumocoques. Des décès engendrés par l’incapacité de nombreux pays à se procurer ces nouveaux vaccins couteux.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), citée par NBC News, jette également un pavé dans la mare en rappelant que, selon ses dernières estimations, pas moins de 21,8 millions enfants à travers le globe ne bénéficient pas de ces vaccinations nécessaires.
Sur NBC News, Rohit Malpani « invite les donateurs à mettre sur la table un montant supplémentaire de 7,5 MM de dollars pour payer ces vaccins dans les pays les plus pauvres, pour les cinq prochaines années ». Un appel faisant écho à la seconde requête du spécialiste de l’ONG adressée aux laboratoires GSK et Pfizer auxquels il demande de « rendre leurs vaccins plus abordables » soulignant que les « réductions réalisées actuellement restent peu satisfaisantes ».
Selon Reuters, le laboratoire GSK s’est défendu par voie de communiqué. Le géant pharmaceutique annonce en effet « qu’il couvrait à peine ses coûts » avec les prix pratiqués dans les pays en voie de développement ou pauvres. Et d’ajouter que le vaccin anti-pneumocoque qu’il produit sous le nom de Synflorix, « est l’un des plus complexes [qu’ils aient] jamais fabriqué ».
Un argument économique loin de faire le poids face à la réalité sanitaire dévoilée par les ONG internationales et l’OMS. Celle-ci rappelle que cette vaccination parvient à prévenir le décès de 2 à 3 millions d’enfants par an.
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