Le Dr.Raj Panjabiqui dirige le réseau Last Mile Health à Monrovia a fait remarquer que «malgré la présence d’importants moyens sur place,» la guerre n’est pas gagnée.

Via Skype, Kris Torgeson de Médecins sans Frontières a également souligné les périls posés par la maladie à la société libérienne. Plus de 4.900 personnes en sont mortes depuis le début de l’année en Afrique de l’Ouest, dont plus de la moitié au Libéria, sur 10.000 cas déclarés.

Pour la représentante et la coordinatrice du président Obama sur le dossier du Sida, Deborah Birx, «la crise de l’Ebola met en relief le flagrant manque de moyens sanitaires en Afrique et la crise des systèmes de santé».

«La manière avec laquelle l’épidémie du Sida a été contenue nous donne de l’espoir dans la lutte contre le virus Ebola». «Nous comprenons maintenant que les politiques étrangères et les politiques de santé doivent être rapprochées,» a indiqué la diplomate américaine.

Le Dr. Paul Farmerde l’université Harvard a abondé dans le même sens en parlant du «terrorisme de la pauvreté» que représente l’absence de tout système de santé digne de ce nom en Afrique de l’Ouest.

«Si vous êtes victime d’un accident de la route, c’est un problème ; si vous êtes victime d’un accident du travail, vous êtes seul ; si vous êtes touché par l’Ebola, vous êtes seul,»a-t-il martelé la voix empreinte de colère et d’émotion.

«Il ne s’agit pas juste d’être réactif, mais d’inclure, dès le départ, la prévention dans les politiques de santé,» a souligné le Dr. Palmer. 60% de la population du Libéria n’a pas accès au système de santé a indiqué un intervenant du panel.

Au cours de ces dernières 24 heures, un cas d’Ebola a été signalé à New York et les contrôles ont été renforcés sur les aéroports de la région.

A Bamako,  une enfant de 2 ans arrivée de Guinée le 19 octobre en compagnie de sa grand-mère après un voyage par la route, est décédée du virus Ebola la nuit dernière. L’enfant avait perdu un frère et ses parents guinéens, décédés de l’Ebola, au cours des 10 dernières semaines.

 Sur ce cas particulier, le Dr. Raj Panjabid de Last Mile Health a déploré que «les alertes ne soient pas données plus tôt. L’information ne circule pas comme elle le devrait». Reprenant des estimations sur le terrain, il a rappelé que «pour  quatre cas de virus Ebola signalés, six ne le sont pas».

En ligne sur Skype de Monrovia, le numéro 2 du ministère de la santé libérien a estimé que «le début du contrôle de la maladie a démarré dans le pays». «Le plan actuellement est de traiter le virus Ebola et de travailler en parallèle à la remise sur pied du système de de santé du pays».