Au Sahara et au Sahel, les enlèvements et les prises d’otages ont rapporté 100 MM de dollars en 10 ans

Les enlèvements et les prises d’otages ont généré un montant impressionnant utilisé par les bandes armées. Les grandes entreprises et les Etats sont impliqués dans le financement du terrorisme.  

Au Sahara et au Sahel, les enlèvements et les prises d’otages ont rapporté 100 MM de dollars en 10 ans

Le 18 septembre 2014 à 11h49

Modifié le 18 septembre 2014 à 11h49

Les enlèvements et les prises d’otages ont généré un montant impressionnant utilisé par les bandes armées. Les grandes entreprises et les Etats sont impliqués dans le financement du terrorisme.  

La conférence internationale annuelle sur le terrorisme et la sécurité GSTO 2014 (Global Security Threats Oslo) réunie dans la capitale norvégienne mercredi 17 septembre a tiré la sonnette d’alarme sur les chiffres du terrorisme et du crime organisé dans la région du Sahara et du Sahel. Thème de cette année : Une nouvelle confluence de menaces globales.

Selon des chiffres de l’Organisation des Nations unies contre le crime et la drogue (UNDOC) révélés à Oslo par Pierre Lapaque responsable pour l’Afrique centrale, la synthèse des chiffres 2004-2013 fait ressortir que « le business des kidnappings et des prises d’otages au Sahara et au Sahel a généré un chiffre d’affaires de 100 MM de dollars entre 2004 et 2013 ».

Cet argent a été en règle générale versé par des multinationales, des compagnies minières et pétrolières et des Etats. Il a notamment servi à enrichir des chefs de clans et à financer des actions terroristes. L’est algérien, la région de Tindouf, le Niger et le Mali ont constitué les principales zones d’exercice de ces crimes.

Autre chiffre communiqué par Pierre Lapaque lors de la conférence : entre 1.000 et 5.000 migrants tentent chaque semaine de traverser le Sahara en provenance du sud vers le Maroc ou la Libye. Cela fait entre 52.000 et 250.000 migrants par an.

Sur le marché de la drogue qui transite par le Sahara et le Sahel, les chiffres de l’UNDOC montrent que le chiffre d’affaires de la cocaïne représente sur 10 ans 68 MM de dollars pour un prix d’achat d’un milliard de dollars. Commentaire de Peter R. Neumann : « ce n’est pas une mauvaise marge » qui explique sans doute l’ampleur du trafic et de la corruption des politiques et des milices.

Le chef de la diplomatie norvégien Borge Brende a rappelé à son auditoire qu’ «en 2010, la Syrie était un pays au revenu moyen ; aujourd’hui c’est un cas « désespéré » (a basket-case, en anglais) ; un pays qui mettra 30 ans à s’en remettre ».

De son côté, la ministre norvégienne de la Défense Ine Eriksen Soreide a indiqué que depuis le sommet de l’Otan du Pays de Galles début septembre, la coalition atlantique revoit ses moyens à la hausse pour affronter les menaces sécuritaires au Sahel et en Méditerranée.

«Un arc d’Etats faibles s’étale de l’Afrique de l’ouest à l’Asie centrale, a indiqué la ministre, abritant instabilité, terrorisme et conflits armés (…) Plus particulièrement, les guerres dévastatrices en Syrie et en Irak nous inquiètent. Afin de prévenir que ces Etats déstabilisent leurs voisins ou deviennent des refuges pour les terroristes, il y aura là une demande pour l’assistance internationale pendant les décennies à venir ».

Cette réunion d’Oslo sur les menaces sécuritaires globales n’a naturellement pas fait l’impasse sur les départs de jeunes Maghrébins et Européens pour aller combattre en Syrie et en Irak.

Cet aspect a été abordé sous l’angle du chômage des jeunes en Europe et au Maghreb qui pousse nombre d’entre eux vers des mouvances rebelles et violentes. Des chiffres récents, communiqués au conseil de sécurité des Nations unies le 12 septembre dernier ont été présentés par Peter R. Neumann: Tunisiens, Saoudiens, Marocains et Libanais sont en tête de liste. Ils sont suivis par les jeunes Français, Belges ou Russes avec 300 à 900 combattants par pays.

Le nombre de jeunes Tunisiens partis combattre en Syrie et en Irak dépasse le chiffre global des jeunes Européens engagés en Syrie et en Irak.


 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
Tags :

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.