La commune de Casa cède et rachète ses propres terrains à des prix qui soulèvent des questions

L’expropriation par la commune de deux propriétés à Casablanca suscite des interrogations quant à la transparence et les modalités d’évaluation des prix. Deux terrains bien situés sont rachetés 25 fois leur prix de cession, une trentaine d’années après.

La commune de Casa cède et rachète ses propres terrains à des prix qui soulèvent des questions

Le 30 août 2014 à 9h45

Modifié 30 août 2014 à 9h45

L’expropriation par la commune de deux propriétés à Casablanca suscite des interrogations quant à la transparence et les modalités d’évaluation des prix. Deux terrains bien situés sont rachetés 25 fois leur prix de cession, une trentaine d’années après.

Le Conseil de la ville de Casablanca a voté en juillet dernier l’expropriation de deux villas situées à Californie. Motif invoqué: élargir le boulevard Al Qods. Les prix correspondent à la partie haute de la fourchette des prix du marché. 20,5 millions de DH pour la première villa et 7 millions de DH pour une partie de la seconde.

Les terrains sont expropriés au prix de 12.000 DH le mètre carré et les bâtiments au prix de 3.000 à 4.000 DH le mètre carré. En tenant compte de l’ensemble de ce qui est payé, chaque mètre carré d’élargissement va coûter, uniquement en terrain, entre 13.300 DH et 13.500 DH (car les mètres carrés bâtis sont payés deux fois, une fois en valeur du terrain, et une fois en valeur de bâti).

Selon le Conseil de la ville, le prix proposé «a été décidé par une commission d’évaluation afin de régulariser la situation commune envers les propriétaires». Laquelle commission n’a pas jugé utile de justifier sa proposition.

«Il est scandaleux qu’une décision pareille soit votée sans aucun débat» avait lâché, excédé, un élu, qui a fini pourtant par approuver la décision.

La transaction peut choquer les Casablancais car ces mêmes propriétés foncières avaient été cédées, dans les années quatre-vingts, par la Commune à des prix dérisoires. «La ville avait cédé ces terrains à quelques centaines de dirhams le mètre carré de terrain nu», nous confie un conseiller qui s’est opposé à la décision lors de la session ordinaire de juillet. Malgré quelques timides et légères réticences, la décision est passée comme une lettre à la poste.

Les propriétaires actuels des deux villas ne sont pas en cause. En effet, nous ne savons pas s’il s’agit des premiers bénéficiaires des cessions de terrains par la commune. Ces terrains ont probablement changé de main depuis les années 80.

De plus, le prix de quelques centaines de DH le mètre carré à l’époque, était le prix du marché.

Mais arithmétiquement parlant, la commune fait une mauvaise affaire. Le coût est en effet multiplié par 25 selon nos calculs.

Est-ce un cas isolé ? Non, selon un conseiller du parti de la lampe, répondant au nom d’Abdelkrim Hazraf, qui nous a déclaré que «le patrimoine et l’argent de la commune sont très mal gérés». Il en veut pour preuve des propriétés de la commune – à Anfa, Mâarif, Sidi Bernoussi… - qui ont été cédées, selon lui, en totale violation de la loi. Pour cet élu PJD, qui dit détenir les preuves de ses allégations, «la corruption est monnaie courante qu’il s’agit d’opérations de ce genre».

Abdelkrim Hazraf, après avoir dénoncé, en pleine session du Conseil, des affaires entachées de corruption, a été convoqué par la police judiciaire à plusieurs reprises afin de prouver ses dires. «J’ai gelé récemment ma participation au Conseil de la ville à cause de cette affaire», nous confie-t-il. On verra s’il y a des suites. Pour le moment, rien ne prouve que ses accusations soient étayées.


 

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