Les familles des prisonniers et disparus marocains en Irak en appellent à l'opinion publique

Le dossier des prisonniers et disparus marocains en Irak n’est certainement pas d’une limpide simplicité. Vue la complexité des aspects politiques du dossier, les efforts des familles pour obtenir la libération des leurs ou des informations se révèlent difficiles.  

Les familles des prisonniers et disparus marocains en Irak en appellent à l'opinion publique

Le 15 mai 2014 à 15h42

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

Le dossier des prisonniers et disparus marocains en Irak n’est certainement pas d’une limpide simplicité. Vue la complexité des aspects politiques du dossier, les efforts des familles pour obtenir la libération des leurs ou des informations se révèlent difficiles.  

Entre le moment de la conférence de presse donnée à Tanger en janvier dernier et celle tenue à Rabat cette semaine, «rien n’a avancé dans un sens positif» indique à Médias 24 Abdelaziz Bakkali de la Coordination des familles des prisonniers et des disparus marocains en Irak.

Outre les Marocains qui sont un jour allés combattre et qui sont aujourd’hui emprisonnés suite à une condamnation de la justice irakienne, on trouve des Marocains libérés et dont on n’a plus de nouvelles, mais également des Marocains disparus, décédés dans des circonstances parfois indéterminées mais dont la disparition n’a pas été officialisée par les autorités irakiennes.

Abdelaziz Bakkali lui-même a un frère, Abdeslam, condamné en Irak pour terrorisme, qui  purgé sa peine mais qui n’est pas encore rentré au Maroc, sans que sa famille sache exactement si c’est sur «pression» des Irakiens ou par choix personnel.

La conférence de presse tenue mardi soir à Rabat avait pour objectif de demander la formation d’une commission marocaine sur le sujet. Composée de militants des droits de l’homme, de juristes, de politiques et de représentants des familles, cette commission qui se transformera le jour venu en délégation qui ira à Baghdad rendre visite, trouver des solutions et négocier avec les autorités irakiennes mais aussi avec les autorités marocaines qui voient d’un mauvais œil ces hommes partis mener, armes à la main, un combat politique et religieux.

Selon Abdelaziz Bakkali, «l’association Al Karama doit organiser des rencontres avec les responsables marocains des Affaires étrangères et de la Justice» pour négocier ici et en Irak. La coordination des familles dont Abdelaziz Bakkali est le porte-parole et Al Karama travaillent sur ce dossier depuis 2011  lorsque le Marocain Badr Achour avait été exécuté au mois d’octobre.

En 2012, après la formation du premier gouvernement Benkirane, le chef de la diplomatie Saâdeddine Othmani avait proposé à Baghdad que les prisonniers marocains terminent leurs peines dans une prison marocaine en vertu notamment de l’accord arabe de coopération judiciaire. A l’époque, des demandes pour permettre la visite de familles marocaines à Baghdad avaient également été formulées, en vain.

Dans leur communiqué publié cette semaine, le groupe des Familles des prisonniers et disparus marocains en Irak demande trois choses :

-la constitution de cette commission de négociation avec les autorités marocaines et irakiennes ;

-le lancement dans les meilleurs délais de recherches sur les disparus et le rapatriement de leurs dépouilles au cas où ils seraient décédés ;

-et en troisième lieu, les familles des prisonniers en Irak demandent aux autorités marocaines d’agir sur ce dossier.

Aujourd’hui en Irak, comme désormais en Syrie et en Turquie, se trouvent plusieurs dizaines de Marocains qui sont allés combattrele régime syrien de Bachar el-Assad ou contre des groupes chiites irakiens et qui ne peuvent rentrer au Maroc qu’à certaines conditions politiques. A Baghdad, c’est la mouvance chiite qui est aujourd’hui au pouvoir. En Syrie, les sources les plus fiables estiment les Marocains à plusieurs centaines, entre 700 et mille.

Si la coordination d’Abdelaziz Bakkali s’occupe de 30 à 40 Marocains emprisonnés ou disparus en Irak, des sources bien informées donnent «un chiffre supérieur à 200 Marocains» qui ont par ailleurs combattu en Syrie qui veulent aujourd’hui rentrer au Maroc et qui attendent «quelque part en Turquie» surtout depuis que la filière libyenne qui a existé pendant quelques mois entre fin 2013 et début 2014 a été verrouillée avec l’instauration du visa pour les ressortissants libyens par le Maroc. «L’un des moyens des Marocains ayant combattu en Syrie était de passer par Tripoli et de rentrer au Maroc avec un passeport libyen pour ne pas se faire repérer aux frontières» a pu apprendre Médias 24.

Pour le moment, au sujet des Marocains d’Irak, l’absence d’un accord entre Rabat, Baghdad et le Croissant-Rouge Internationale pour traiter ce dossier bloque tout progrès, ainsi que l’absence d’une ambassade marocaine à Baghdad. Pour le Maroc, les dossiers maroco-irakiens se traitent en grande partie à Amman où se traitent également une grande partie des dossiers maroco-syriens.

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