Le ministre de l’Emploi promet une couverture sociale pour 80% des Marocains

Les chiffres sont bons, mais le diable est dans les détails. Lors d'un point de presse, le ministre de l’Emploi et des affaires sociales a apporté plus d’éclairage sur la hausse du Smig, l’indemnité pour perte d’emploi et l’extension de la couverture sociale.  

Le ministre de l’Emploi promet une couverture sociale pour 80% des Marocains

Le 28 avril 2014 à 16h15

Modifié 28 avril 2014 à 16h15

Les chiffres sont bons, mais le diable est dans les détails. Lors d'un point de presse, le ministre de l’Emploi et des affaires sociales a apporté plus d’éclairage sur la hausse du Smig, l’indemnité pour perte d’emploi et l’extension de la couverture sociale.  

Recevant la presse, le ministre de l’Emploi et des affaires sociales Abdeslam Seddiki s’est penché sur les 3 programmes phares du ministère, qui évoluent en dent de scie.

Si le programme Idmaj a permis l’insertion de près de 400.000 demandeurs d’emploi en 7 ans (dont 56.700 au titre de l’année 2013), le programme Mouqawalati ne convainc pas. Le ministre n’a aucun mal à l’avouer: «les résultats du programme Mouqawalati sont loin d’être satisfaisants. » Et pour cause, A. Seddiki ignore tout du devenir des 5.480 projets créés entre 2007 et 2013, «nous ne savons même pas si ces entreprises sont toujours en vie. Nous ne disposons pas de données» déclare-t-il, toute honte bue. Cela n’empêche pas le ministre d’étendre la catégorie des bénéficiaires aux travailleurs et ouvriers non diplômés.

Le programme Taehil a, quant à lui, bénéficié à 18.700 chercheurs d’emploi sur les 105.500 que totalise le programme depuis son lancement en 2007, sans pour autant donner de chiffres prouvant son efficience.

Concernant la hausse du Smig, le ministre a déclaré… qu’il ne peut rien déclarer. En cours de discussion entre les centrales syndicales, la CGEM et le ministère, les décisions seront dévoilées, selon le ministre de l’Emploi, au plus tard le mercredi. Pourtant, cette mesure risque de mettre à mal le tissu économique marocain, en particulier dans l’industrie.

Les mesures compensatoires prévues par le ministère restent limitées, «nous allons investir dans la formation de la main-d’œuvre» déclare le ministre. Un chantier chronophage devant l’imminence de l’augmentation du Smig.

L’extension de la couverture sociale s’est aussi invitée au débat. Le ministre prévoit l’extension de la couverture sociale en 4 phases.

Couverture sociale pour les étudiants dès la prochaine rentrée?

Il s’agit tout d’abord d’ouvrir l’accès à la couverture sociale aux travailleurs indépendants. Dans une deuxième phase, les étudiants seront concernés, A. Seddiki s’engage à la rendre effective à partir de la prochaine rentrée universitaire.

La troisième phase de l’extension concernera les transporteurs et les taxieurs, pour enfin englober les artisans dans une dernière phase.

Le ministre vise à élargir la couverture sociale à 50% des travailleurs, qui, en plus des Ramedistes, portera le taux de couverture sociale global à 80% de l’ensemble de la population.

Quand? «Avant la fin de l’investiture » répond A. Seddiki, qui sous-estime à vue d’œil le poids de l’informel dans la composition du tissu économique national.

Pour rappel, 114.000, c’est le nombre d’emplois nets créés entre 2012 et 2013. A priori, il y a de quoi se réjouir. Pourtant, le secteur des services et de l’offshoring restent les premiers générateurs d’emplois, avec 101.000 nouveaux postes créés. Les secteurs agriculture, forêt et pêche ont quant à eux généré 58.000 nouveaux emplois, contre 5.000 emplois pour l’industrie.

Du côté des destructions d’emploi, et c’est là la plus grande inquiétude du bilan : 50.000 emplois dans le secteur du BTP ont été détruits en 2013, contre une création moyenne de 40.000 emplois par an entre 2007 et 2012.

Par ailleurs, le ministre se targue aussi de la baisse du taux de chômage, qui passe de 13,4% en 2000 à 9,2% en 2013, en se basant sur les derniers chiffres en date du HCP, qui comptabilise dans ses statistiques le travail non rémunéré parmi les emplois.

Autre chiffre, celui révélé par la délégation de l’emploi : il y a eu, en 2013, la perte de plus de 10.900 emplois, liée à la fermeture de 85 établissements (dont 58% sont de petite tailles) ou à la compression d’effectifs, contre une perte annuelle moyenne de près de 8.800 emplois entre 2009 et 2012.

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