Un front syndical historique contre Benkirane
Une alliance historique des leaders de trois formations syndicales s’est créée ce mercredi après midi. Elle a en ligne de mire la politique sociale menée par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane.
Un front syndical historique contre Benkirane
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Samir El Ouardighi
Le 30 janvier 2014 à 16h21
Modifié 30 janvier 2014 à 16h21Une alliance historique des leaders de trois formations syndicales s’est créée ce mercredi après midi. Elle a en ligne de mire la politique sociale menée par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane.
Ce dernier devra dorénavant faire face à une opposition syndicale structurée plus forte.
Un front syndical historique a vu officiellement le jour mercredi 29 janvier avec l’alliance de l’UMT, de la CDT et de la FDT qui ont proclamé une position commune contre le gouvernement Benkirane.
Une telle intersyndicale incluant l’UMT n’avait pas vu le jour depuis près de 40 ans et sa jonction avec deux centrales syndicales majeures constitue un tournant majeur dans l’action syndicale, malgré l’absence de l’UGT qui a décidé de faire cavalier seul, tout en étant irréductiblement opposé à Benki.
Cette alliance a débouché sur la rédaction d’un mémorandum revendicatif qui sera adressé dès la semaine prochaine au chef du gouvernement pour le mettre en garde, une sorte d’ultimatum avant de passer aux choses sérieuses.
Le mémorandum cosigné par les trois syndicats a valeur d’avertissement et sans réponse positive de Benkirane, l’intersyndicale n’exclut pas des manifestations de rues ou des appels à la grève. Les conclusions de cette mise en garde demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités en accédant aux doléances des représentants des travailleurs sur la cherté de la vie, sur l’emploi, les subventions aux produits de première nécessite, la retraite et les libertés syndicales. Si le mémorandum se veut menaçant et déterminé, il ne contient cependant ni calendrier, ni détail des actions à venir.
Le rapprochement a été annoncé dans le cadre d’une réunion ouverte à la presse au siège central de l’UMT à Casablanca pour «unifier les actions militantes contre le gouvernement». Les dirigeants des trois syndicats sont arrivés sous un tonnerre de vivats et de chants engagés voire guerriers. C’est un Miloudi El Moukharik, dirigeant de l’UMT, très souriant qui a voulu marquer la solennité d’un tel moment qui fera date dans l’histoire politique du Maroc.
Il a accueilli en grande pompe le patron de la CDT Noubir Amaoui affublé de son éternel béret et Abderahim Azzouzzi secrétaire général de la FDT àce grand raout syndical pour célébrer les noces historiques de l’UMT, de la CDT et de la FDT. Pour Mouikharik, «cette alliance inédite est le dernier recours pour faire face à Benkirane car la classe travailleuse ne peut plus supporter la baisse de son pouvoir d'achat face aux hausses continues des prix».
Le grand absent de cette coordination est incontestablement l’UGTM qui a choisi de faire cavalier seul mais pour Mohamed Ouafi dirigeant de l’UMT, «si en théorie la porte reste ouverte à la participation du syndicat de l’Istiqlal, en pratique cela parait plus compliqué que prévu». En effet, le mot d’ordre de cette alliance se veut apolitique et toute connotation politique n’est pas d’actualité. Manifestement, les syndicats partenaires n'apprécient pas le cumul des casquettes politique et syndicale de Chabat qui perturbe la coordination et l'action intersyndicale. Hamid Chabat a cependant salué l’alliance intersyndicale pour contrecarrer les mesures “antisociales“ du gouvernement mais préfère manifestement faire cavalier seul.
Face à ce nouveau front syndical, Benkirane a du souci à se faire car la rue promet d’être agitée à l’avenir s’il ne trouve pas un terrain d’entente avec ses partenaires sociaux qu’il a trop négligés voire méprisés jusque là.
La marge de manoeuvre financière du chef du gouvernement est très réduite, presque nulle, en raison de la nécessité de maintenir les équilibres macro économiques.