Disparition du doyen des libéraux laïcs arabes Shaker Nabulsi
Le penseur Shaker Nabulsi est décédé lundi aux USA. Il était considéré comme le “doyen des libéraux arabes“. Il a produit plus de 70 livres sur la culture et la religion et était un militant infatigable des droits et de la laïcité.
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N. E.
Le 15 janvier 2014 à 9h08
Modifié 15 janvier 2014 à 9h08Le penseur Shaker Nabulsi est décédé lundi aux USA. Il était considéré comme le “doyen des libéraux arabes“. Il a produit plus de 70 livres sur la culture et la religion et était un militant infatigable des droits et de la laïcité.
Shaker Nabulsi, jordanien installé aux USA depuis une vingtaine d'années, était l’une des voix les plus audibles et les plus courageuses parmi les quelques dizaines d’intellectuels libéraux, rationalistes et laïcs arabes. Sa voix portait dans tout le monde arabe et au delà.
Il avait commencé sa carrière comme critique littéraire et avait rapidement élargi son champ d’investigations à la politique, à la société et à la place de la religion. Il considérait en effet que toute transformation en profondeur de la société devait passer par la culture.
Dans ses livres et ses articles récents, il stigmatisait le salafisme qu’il considérait comme le principal inspirateur des violences terroristes.
Il restait optimiste malgré l’évolution récente du Proche-Orient vers la confessionnalisation et l’échec des révolutions arabes. Il prônait la démarche rationaliste en toute chose, à commencer par la politique ou la critique scientifique des religions.
Sur la vague récente de propositions de loi criminalisant toute normalisation avec Israël, que l’on a vue dans la plupart des pays arabes comme au Maroc, il jugeait la démarche “stupide“ et contre l’intérêt du peuple palestinien.
Il écrivait dans plusieurs journaux du Golfe dont le saoudien Al-Watan. Ses interventions sur les plateaux de télévisions panarabes ont toujours été marquées du sceau de la réflexion profonde et de la défense des libertés individuelles. Il était en train d'achever une étude monumentale sur le coran.
Shaker Nabulsi occupait à lui seul un vaste espace dans les débats et les réflexions. Il est parti six mois après son compère Afif Lakhdar qui défendait les mêmes causes. Une perte immense.