Interrogations sur le projet de réhabilitation des kasbahs

La signature récente de la convention pour la réhabilitation de trois kasbahs suscite le mécontentement du directeur du Conseil provincial du tourisme. Il dénonce les retards du programme, mais aussi sa finalité.  

Interrogations sur le projet de réhabilitation des kasbahs

Le 8 août 2013 à 12h05

Modifié 8 août 2013 à 12h05

La signature récente de la convention pour la réhabilitation de trois kasbahs suscite le mécontentement du directeur du Conseil provincial du tourisme. Il dénonce les retards du programme, mais aussi sa finalité.  

Le projet de réhabilitation des kasbahs et des ksour suscite de plus en plus d’interrogations tant sur sa faisabilité que sur son opportunité. Est-il faisable ? Le budget n’est-il pas disproportionné ? A-t-on fait une étude de rentabilité ?

Ces questions sont soulevées suite à la signature fin juillet d’une convention pour la restauration des trois kasbahs (Aït Abbou à Skoura, Dar Al Hiba à Zagora et Ouled Abdelhalim à Erraachidia) et la création de nouvelles capacités hôtelières. L’ouverture est prévue en 2016.

« L’accord concernant la valorisation des kasbahs a été signé en 2010 dans le cadre de la Vision 2020. En juin 2011, Yassir Zenagui, ministre du Tourisme, a annoncé le même accord. En juillet 2013, c’est au tour de Lahcen Haddad d’annoncer à nouveau la même convention. On est en droit d’être sceptique », déclare à Médias 24 Zoubir Bouhoute, directeur du Conseil provincial du tourisme (CPT) de Ouarzazate.

Joint par Médias 24, Abdessadeq el Alem, directeur de la Société marocaine de valorisation des ksour et kasbahs (SMVK), filiale de la CDG et de la Smit, nous explique que « ces retards sont dus à des problèmes de fonciers qui ont ralenti la procédure ainsi qu’au nombre élevé des héritiers. Aujourd’hui, tous ces problèmes ont été réglés. »

Autre motif de mécontentement pour Zoubir Bouhoute : le budget, aux alentours de 130 millions de dirhams, pour un dizaine de chambres par kasbahs. Le directeur du CPT de Ouarzazate parle d’une surestimation des coûts : « La capacité litière des kasbahs est très limitée. Chaque chambre nous reviendrait à 1,5 millions de dirhams, ce qui dépasse le coût d’une chambre 5 étoiles achetée. C’est un vrai fiasco, d’autant plus qu’une bonne partie des fonds provient des deniers publics. »

Et de poursuivre : « ce projet n’aura aucun impact sur le tourisme dans la région. Avec des fonds pareils, on peut aménager de nouvelles zones touristiques, notamment celles déjà prévues dans le cadre de la Vision 2020 et dont les travaux n’ont pas encore démarré. »

Abdessadeq El Alem s’inscrit en faux contre ce raisonnement. Pour lui, le but premier de ce projet est de réhabiliter les kasbahs et les ksour afin de proposer un nouveau produit touristique de haut standing.  « Nous allons proposer un produit culturel et authentique de haut standing, qui aura sans aucun doute un très bon impact sur l’image de la ville. Notre objectif n’est pas de construire des hôtels 5 étoiles, mais de mettre sur le marché de la région un produit qui a une âme et une histoire, même si cela nous coûtera plus cher », explique-t-il à Médias 24.

 

 

 

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