Un arrêté permet à la CMR d'investir dans les Sukuk, les OPCC, et les OPCI
Avec environ 90 milliards de dirhams de réserves, la CMR cherche à diversifier ses investissements dans un contexte de marchés financiers marqués par de faibles rendements, et donc de s’ouvrir à d'autres segments pour améliorer son rendement.
La Caisse marocaine des retraites pourra désormais investir dans les Sukuk, les OPCC et les OPCI.
Un nouvel arrêté ministériel publié au Bulletin Officiel du 30 décembre dernier modifie et complète l’arrêté du ministre des Finances, du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat du n°1253.97 du 7 novembre 1997, fixant les modalités de fonctionnement des provisions de prévoyance et des réserves de la CMR ainsi que la répartition des ressources entre les emplois autorisés.
Les modifications concernent l’article 5 de l’ancien arrêté, qui détermine les limitations des emplois de la CMR dans les valeurs, titres et acquisitions déjà énumérés dans la loi n°43.95 portant réorganisation de la Caisse marocaine des retraites.
Alors que l’ancien arrêté permettait à la CMR d’investir dans les actions de sociétés d’investissement à capital variable et parts de fonds communs de placement régis par le dahir portant loi n°1.93.213, et dont l’actif est investi en permanence à hauteur de 90 % en titres de créances ; le nouvel arrêté ajoute à celles-ci les certificats de Sukuk régis par la loi 33.06 sur la titrisation des actifs.
La nouvelle réglementation permet également à la CMR d’investir dans les parts ou les actions des Organismes de Placement Collectif en Capital (OPCC) régis par la loi 41.05, ainsi que dans les parts et actions des Organismes de Placement Collectif en Immobilier (OPCI). Une autre nouveauté plus saillante est apportée par le nouvel arrêté, car il permet à la CMR de porter le taux de ses emplois dans les OPCI et autres biens immobiliers à 15%, contrairement à 5% prévus initialement.
Une aubaine alors que la CMR cherche à diversifier ses investissements dans un contexte de marchés financiers marqués par de faibles rendements, et donc de s’ouvrir à d'autres segments pour améliorer le rendement de ses investissements. La caisse est le deuxième investisseur institutionnel de la place derrière la CDG, et gère plus de 90 milliards de dirhams de réserves.
La Caisse vient d’acquérir à cet effet 5 Centres Hospitaliers Universitaires pour 4,5 milliards de dirhams afin de les louer à l’Etat, sous une forme de lease-back. La CMR n'aura pas le droit de les revendre et devra les restituer à celui-ci au bout d'une certaine durée.
"La réalisation de cette opération procurera à la Caisse des revenus locatifs sécurisés et nettement supérieurs aux rendements issus des placements réalisés sur les marchés monétaire et obligataire", avait indiqué un communiqué de la CMR.
Celle-ci vient également d’effectuer son premier investissement dans le Capital risque, en rejoignant le tour de table du fonds SEAF Morocco Growth Fund (SMGF) en novembre dernier, avec d’autres institutionnels de renom comme la Caisse Centrale de Garantie, BMCE Bank, l’USAID, et le groupe SEAF.
Ce fonds a pour stratégie d'investir dans les startups innovantes, de droit marocain, à fort potentiel de croissance et ciblant le marché marocain ou international. Cette assistance se fait au stade de création des startups, de post-création ou d’accélération de leur développement.
Rappelons qu'à travers de nouvelles orientations stratégiques, la CMR veut s’ouvrir également sur le marché financier international et investir dans de nouvelles classes d’actifs (titrisation, actions non cotées en bourse…), tout en maîtrisant le risque de liquidité et de dépréciation des actifs. Eu égard à la taille importante de la Caisse, la refonte de sa stratégie d'investissement pourrait contribuer à redynamiser le marché financier et l'économie en général.
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