Dr Rochdi Talib

PDG du groupe Akdital

Plaidoyer pour une véritable inclusion du secteur privé dans les politiques de santé

Le 3 janvier 2022 à 12h16

Modifié 3 janvier 2022 à 12h37

De par ce plaidoyer, j’aimerais transmettre ma vision de la santé de manière transparente et décomplexée de tout tabous. La santé est un enjeu primordial, une nécessité absolue dans notre pays, si cher à mon cœur.  Avant d’être un médecin, je suis un citoyen marocain, avant d’être un investisseur, je suis un rêveur. Et je rêve d’un pays avec un secteur de la santé fort et solide comprenant une feuille de route collective et bien pensée pour les années à venir.

Je suis un médecin-investisseur qui investit pour une santé plus citoyenne, plus sûre et plus qualitative. Nous sommes une poignée de médecins marocains et patriotes à tenter de faire évoluer ce secteur, nous sommes en quelque sorte des bâtisseurs d’un monde où la santé rime avec citoyenneté.

La santé occupe aujourd’hui une place centrale dans les problématiques de développement du Maroc. Cette place paraît toutefois ambiguë dans les discours et politique publique : présentée à la fois comme fin mais aussi comme moyen de développement.

Ce développement souhaité par le Maroc est entré dans une phase cruciale grâce au projet de généralisation de la couverture sociale, une révolution socio-économique menée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste. Cette initiative royale fait entrer le Maroc dans une nouvelle aire et permet à nos compatriotes de bénéficier d’une protection sociale.

La réussite d’un tel projet passera indéniablement par la remise à niveau de tous les acteurs du secteur de la santé, dans sa globalité. Fini la dualité entre le secteur privé et public, le Maroc doit se doter d’un secteur public fort et d’un secteur privé structuré. La nécessité absolue est de constituer des groupes de santé structurés, de véritables champions nationaux, avec des fondements économiques sains, en capacité de réaliser des investissements lourds afin d’offrir des plateaux techniques et des soins de grande qualité.

Une carte sanitaire commune

Avec la généralisation de l’AMO, les secteurs public et privé doivent avoir une carte sanitaire commune. Mon rêve le plus grand est de voir ce partenariat s’instaurer dans le pays en bonne et due forme. Cela nécessite de la logique mais surtout de la détermination et du courage.

Je suis Dr Rochdi Talib, un citoyen marocain, un médecin passionné et un investisseur engagé. Je souhaite le meilleur pour mon pays car nous, les Marocains, le méritons amplement.

Les questions qu’il faut que nous nous posions sont les suivantes : Quel est le rôle du secteur privé dans le développement de la santé au Maroc ? Devons-nous jouer une partition de soliste ou être un orchestre structuré ? Je m’efforce depuis des années d’y répondre, ce sont des questions qui ne me quittent pas. Ces mêmes questions amènent des réponses logiques, il suffit d’avoir de la détermination et du courage pour y faire face.

Notre rôle principal, dans le public ou dans le privé, est le suivant :  Soigner les citoyens marocains ! Jusque là, nous sommes tous d’accord pour dire que c’est notre cœur de métier. La santé n’a pas de prix, c’est le souhait de tout être humain d’être en bonne santé, cependant cette même santé a un coût et il faut en parler sans tabous.

Actuellement, 60% des Marocains et 95% des citoyens mutualistes se dirigent vers le secteur privé pour se faire soigner, le tiers de la capacité litière du pays se situe dans le secteur privé.  Les Marocains se dirigent vers le privé car ils y trouvent des plateaux techniques de qualité et des ressources humaines plus motivées.  Proposer des plateaux techniques de qualité avec les meilleurs équipements médicaux nécessite un investissement important. Ces investissements dont je vous parle proviennent pour la grande majorité de capitaux et de fonds propres, sans aucune aide ou facilité du gouvernement.

Pour donner un exemple parlant, le groupe que j’ai créé et que je dirige possède actuellement 9 établissements à travers le Royaume. Ces structures ont été financées en fonds propres grâce à la confiance de partenaires. Nous avons récemment ouvert l’Hôpital Privé El Jadida, le plus grand hôpital privé du Maroc, une grande fierté pour les habitants de la région qui étaient jusqu’à notre arrivée dans un quasi désert-médical. Il y a 2,5 millions d’habitants dans la région entre les villes de Safi et d’El Jadida et avant l’ouverture de cet hôpital, il n’y avait pas de service IRM, pas de salle de cathétérisme cardiaque, pas de centre d’oncologie. Notre mission est donc bien d’utilité publique, n’est-ce pas ?

Ce que je veux dire, ce que je veux faire comprendre c’est que le secteur privé est inexistant dans la stratégie globale du gouvernement, c’est tout de même dommage. Le secteur privé n’a besoin que de facilitations pour les investissements et des incitations fiscales. A titre d’exemple, les acteurs du secteur privé de la santé ne récupèrent pas la TVA. Pour un groupe comme le nôtre, cela représente 140 millions de DH sur les 700 millions investis en équipements. Cette somme permettrait de construire un hôpital privé d’une capacité de 200 lits répondant aux normes internationales.

Impliquer davantage le secteur privé dans la stratégie du gouvernement

Mon ambition est d’impliquer davantage le secteur privé dans la stratégie du gouvernement en matière de soins et de santé. Nous avons besoin d’un secteur public fort afin de travailler en symbiose avec le secteur privé et en totale transparence. Nous sommes davantage dans une logique de complémentarité que concurrentielle. Notre métier est de traiter nos concitoyens et on a tout intérêt à les soigner de la meilleure des manières.

La généralisation de l’assurance-maladie est pour moi un espoir et une opportunité de voir émerger un partenariat public-privé surtout dans deux secteurs : Les ressources humaines et l’offre de plateaux techniques. Il y a des médecins dans le secteur public en surnombre, c’est le cas de la médecine nucléaire. Ces médecins n’ont pas de plateaux techniques pour exercer leur art, alors qu’on en a un besoin énorme dans le secteur privé. La situation vaut aussi dans le sens inverse, il y a des ressources manquantes dans le cas des chirurgies cardiaques. Un échange de flux dans les deux sens donnera des bénéfices certains aux citoyens marocains en matière de soins.

En plus de soigner nos citoyens, notre rôle majeur est d’investir dans le secteur de la santé, faire en sorte que nos compatriotes puissent bénéficier des meilleurs standards internationaux en ayant une protection sociale forte. Cette mission, nous voulons la réussir avec le secteur public, nous ne voulons plus de dualité mais plutôt une complémentarité.

Le partenariat public-privé présente un large éventail de possibilités et s’inscrit dans une logique d’entraide et de citoyenneté. J’appelle le gouvernement de M. Akhannouch à saisir cette chance qu’est la généralisation de la couverture maladie obligatoire pour écrire l’histoire. L’histoire d’un Maroc qui offre à ses enfants la possibilité de se faire soigner correctement et dignement sur l’ensemble du territoire.

Nous, acteur privé, sommes disposés à collaborer avec le gouvernement pour repenser le système sanitaire de notre patrie, dans sa globalité. Avec la généralisation de l’AMO, les secteurs publics et privés doivent travailler ensemble en bonne intelligence.

Les groupes structurés du secteur privé font preuve d’une transparence totale, nos coûts sont connus et auditables. Les acteurs majeurs du privé sont très compétitifs, nous investissons des sommes importantes dans des plateaux techniques de dernière génération et ce malgré une fiscalité défavorable ainsi qu’à une tarification nationale de référence obsolète ne permettant pas aux établissements de couvrir leurs charges. Ces groupes œuvrent à concevoir une meilleure carte sanitaire car nos stratégies de développement sortent de l’axe El Jadida-Rabat, et cela s’accentuera dans un avenir proche.

Notre rôle majeur est de faire évoluer le secteur de la santé, faire bénéficier nos compatriotes des meilleurs standards internationaux. Cette mission, nous voulons la réussir avec le secteur public, nous ne voulons plus d’une simple coexistence, nous souhaitons collaborer et participer ensemble à créer un système sanitaire de qualité.

C’est ma vision et mon humble plaidoyer !

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