Médiocres calculs

Le 5 novembre 2014 à 12h20

Modifié 10 avril 2021 à 4h25

La direction du PJD attaque de manière virulente la RTM pour sa couverture de la grève du 29 octobre. J'ai moi-même été très choqué par le parti-pris ouvertement pro-syndicats de la chaîne publique.  

Nous sommes face à une déficience marocaine, celle qui consiste en l'existence de médias publics dont personne ne connaît le cahier des charges sur le contenu, ni les véritables autorités de contrôle.

Mais il faut aller plus loin. Certains pensent qu'il faut réduire l'influence islamiste. Chiche !

Mais pas un n'importe quel prix. Mon analyse personnelle est que le PJD a bénéficié d'un apport de voix massif qui était plus contre le G8, cette tentative de limiter les effets de la nouvelle constitution et du 20 février, qu'une adhésion aux thèse islamistes.

Cette leçon n'a pas été retenue. On continue à alimenter le discours de Benkirane sur les forces occultes qui l’empêchent de réformer.

On a essayé de créer des clivages idéologiques sans réel contenu en instrumentalisant les discours du chef du gouvernement. Cela n'a pas pris, parce que ce gouvernement n'a porté aucune atteinte aux libertés individuelles, à la situation des femmes. Dès lors, la société ne se mobilise pas sur des procès d'intention et ce ne sont que des escarmouches médiatiques.

Ensuite, on a essayé de décrédibiliser l’exécutif par rapport à des dossiers sensibles: la décompensation et les retraites.

La gauche a été la première à dire que le système de compensation était injuste car il profitait aux riches, et aggravait les déficits et on sait très bien que c'est le manque de courage des gouvernements précédents qui a mis en faillite le système des retraites. On est devant des postures incrédibles parce que les élites agissantes ont une bonne compréhension des problèmes.

Ce gouvernement dirigé par le PJD ne brille pas par des compétences extraordinaires, n'est pas porteur de reformes structurelles. En même temps, il ne remet en cause ni les institutions ni l'identité nationale ni les libertés individuelles et publiques.

Préparer l'alternance, ce n'est pas l'affaire de quelques coups médiatiques souvent malheureux. Il faut d'abord aider à l’émergence de force politiques crédibles à la fois sur la question sociale et le positionnement stratégique du pays.

Les petites combines contre le PJD lui attirent la sympathie rien de plus. C'est un faux calcul qui montre que ses tenants n'ont aucune vision.

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