En défense des droits humains

Le 19 novembre 2014 à 11h10

Modifié 10 avril 2021 à 4h25

Père d’une fille trisomique, je suis sensible à l’éducation, à tout ce qui touche au handicap, bien que mes engagements collectifs soient ailleurs. Ma fille a réussi au baccalauréat, fait unique au Maroc et même dans des pays comme la France, pour une trisomique.  

Il se trouve qu’il y a un vrai débat, qui, malheureusement, ne concerne que les associations et l’exécutif, qui n’a trouvé aucun relais ni auprès de la presse, ni chez les politiques et, pire, n’a eu aucun écho chez les militants de droit de l’homme.

Le Maroc n’est pas très en retard par rapport aux pays de la région sur cette question. Il a la même approche et elle est mauvaise. Selon le ministère, il y a 600 classes intégrées au Maroc. Des classes, dans des écoles publiques qui accueillent des handicapés. Le problème c’est que cela relève toujours du ghetto, nonobstant le fait que les enseignants n’ont aucune formation spécifique.

Les familles, les associations réclament un droit, celui de l’accès de tout enfant à l’école publique. C’est à l’institution de s’adapter aux besoins spécifiques, pas l’inverse.

Les ministres de la Santé et de l’Education ont pondu une circulaire inique, indigne du Maroc et surtout contraire à la nouvelle constitution. Pour accéder à une classe de cours, un enfant handicapé doit avoir l’assentiment d’un collège de spécialistes, 13 au total.

Le ridicule, c’est que sur la moitié du territoire national, il est impossible de réunir toute ces spécialités, puisque les médecins n’existent pas. Mais c’est une vraie question de droit humain et je ne comprend pas que cette question ne soulève aucune réaction chez l’OMDH ou l’AMDH.

Je ne veux pas être excessif, mais c’est de l’eugénisme. Des enfants marocains doivent passer par un contrôle médical pour bénéficier de l’école publique, non pas parce qu’ils présentent un danger de contagion, mais parce qu’ils ont un handicap.

Les parents, leurs associations veulent une école inclusive qui accueille tous les enfants et leur donne des chances de socialisation, par l’acquisition du savoir.

Ils réclament juste que leurs enfants aient les mêmes droits que les autres. Jusqu’à preuve du contraire, l’école est obligatoire jusqu’à l’âge de seize ans. Au nom de quoi l’enfant handicapé en serait-il dispensé?

Personne ne demande à l’école d’en faire des génies. Mais l’institution a le devoir d’accompagner chacun d’entre eux, en fonction de son potentiel, pour apprendre à lire et à écrire, vivre avec les autres, s’insérer dans la communauté. Ce n’est pas aux associations de parents d’assurer ce service public. La situation actuelle est contraire à toute idée de nation, de démocratie. Après le handicap, va-t-on éliminer les enfants en fonction de leur origine sociale?

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

A lire aussi


Communication financière

CFG Bank: Comptes sociaux et consolidés au 31 Décembre 2023

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.