Colombie: les législatives, un scrutin crucial pour le processus de paix

(AFP)

Le 9 mars 2014

Les Colombiens votaient dimanche aux élections législatives, un scrutin crucial pour le processus de paix ouvert entre le gouvernement et la guérilla marxiste des Farc dans l'espoir de mettre fin au plus vieux conflit d'Amérique latine.

Plus de 32 millions d'électeurs doivent décider s'ils reconduisent la majorité de centre droit du président Juan Manuel Santos pour continuer les négociations avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui se déroulent depuis 16 mois à Cuba sans cessez-le-feu.

M. Santos, qui brigue un second mandat de quatre ans en mai , est donné favori pour conserver le contrôle du Congrès bicaméral.

Le chef de l'État a voté, en tenue décontractée, à quelques pas du palais présidentiel, au siège du Congrès à Bogota, sous un soleil radieux. "Ce sont peut-être les élections les plus sûres et les plus tranquilles, que nous ayons eu dans l'histoire du pays", s'est-il félicité, accompagné par son épouse et ses enfants.

L'enjeu du scrutin tourne autour du score de l'ex président conservateur Alvaro Uribe (2002-2010), opposant le plus farouche aux pourparlers de paix avec les Farc.

Le prédécesseur de M. Santos, qui qualifie ce dernier de "traître", s'est lancé depuis son fief de Medellin dans la course au Sénat avec son nouveau parti, le Centre démocratique, accusant les autorités de céder face à Cuba et au Venezuela, deux références des Farc.

- "Contre le castro-chavisme" -

"J'ai voté contre le castro-chavisme sanguinaire que certains veulent amener en Colombie. Le gouvernement le favorise, d'autres l'évitent", a clamé M. Uribe, en blazer bleu, qui a salué la "dissidence démocratique au Venezuela".

Dans son centre de vote à Bogota, l'ambiance est assez animée. "Assassin", crie ses détracteurs. "Uribe, le peuple est avec toi", répondent ses partisans.

Les derniers sondages créditaient sa liste de 10 à 20 sénateurs, un résultat qui ne suffirait pas à menacer la coalition de M. Santos, formée de son Parti de la U, le Parti Libéral et le Parti Changement radical, ainsi que du Parti conservateur, qui ne soutient toutefois pas sa réélection.

"Après ces législatives, nous apprendrons beaucoup de choses à la fois pour l'élection présidentielle, pour le processus de paix et pour le futur politique d'Uribe", a indiqué à l'AFP le politologue Francisco Giraldo de l'Université Javeriana de Bogota.

Les partis de gauche, critiques envers la politique gouvernementale mais favorables à la paix, ne semblent pas en mesure de troubler le jeu dans ce pays où l'abstention avoisine habituellement les 50%.

Le nouveau Congrès aura pour tâche d'entériner les éventuels accords conclus avec la rébellion des Farc, fondée en 1964 et qui compte encore près de 8.000 combattants selon les autorités.

"Ces élections sont très importantes pour ceux qui croient dans le processus de paix", a affirmé à l'AFP Fabian Rodriguez, un étudiant de 23 ans, croisé dans un bureau de vote.

Le conflit interne, qui a mêlé des guérillas, des milices paramilitaires et des bandes criminelles, a fait plusieurs centaines de milliers de morts en près d'un demi-siècle.

Face au risque de violences, quelque 266.000 policiers et militaires ont été déployés dans l'ensemble du pays où plus de 300 candidats font l'objet de mesures de protection spéciales.

Aucun incident grave n'a été signalé à la mi-journée pour le scrutin, ouvert de 8h00 à 16h00 (13h00 et 21h00 GMT), sous le contrôle d'observateurs internationaux.

La police a toutefois annoncé avoir désactivé des explosifs de faible puissance dans les départements d'Arauca (nord) ainsi que de Caqueta et du Valle del Cauca (sud), régions où sont implantés les groupes illégaux.

Selon des médias locaux, les Farc aurait aussi brièvement interrompu des opérations de vote dans une zone rurale du département du Putumayo (sud), information non confirmée officiellement.

La Mission d'observation électorale (MOE), une association civile, a signalé avoir enregistré comme plaintes les plus fréquentes l'"achat de vote" et la "propagande illégale".

Avant les élections, un rapport du médiateur national avait évoqué un risque de pressions sur les électeurs dans un cinquième du territoire national.

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Le 9 mars 2014

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