Paiement mobile: Les phases de test ont commencé, le démarrage approche

| Le 5/2/2018 à 16:52

 Plusieurs banques de la place ont entamé les tests pour un lancement prochain du paiement mobile, apprend LeBoursier de différentes sources. Parmi ces banques, nous avons identfié le CIH. Le démarrage effectif se fera donc au cours du 1er semestre comme l'avait annoncé la Banque centrale. Le système montera progressivement en puissance en intégrant de plus en plus de particuliers, de commerçants et de FMCG (Fast-Moving Consumer Goods, produits de grande consommation)

Le chantier du paiement mobile approche de son dénouement. Différentes sources bancaires confient à LeBoursier que les phases de test ont commencé au sein de plusieurs banques, dont le CIH toujours à la pointe dans le domaine technologique et les innovations. Un échéancier en adéquation avec le calendrier annoncé par Bank Al-Maghrib, qui a prévu le lancement de la solution au 1er semestre de 2018, alors qu’elle l’avait auparavant fixé à fin 2017.

Nous avons reconstitué pour vous les principales caractéristiques du fonctionnement de ce système nouveau au Maroc.

-Chaque acteur de la chaîne, consommateur, commerçant, livreur-vendeur de produits de grande consommation, doit télécharger une appli développée par sa banque et l'installer sur son smartphone. Ceci s'il veut utiliser le système. Il peut toutefois continuer à payer et/ou encaisser en cash, s'il le souhaite. 

Chaque banque aura sa propre appli mais celles-ci seront interopérables, c'est une évidence.  Cela signifie qu'à partir de l'appli de la banque A, je peux payer sur une appli de la banque B ou C.

-Arrivé chez le commerçant, le consommateur a le choix: il paie par son téléphone ou bien en cash. La transaction est instantanée. Il ne paiera avec son téléphone que si le commerçant est lui-même équipé.

-Pour payer avec mon téléphone, celui-ci doit disposer d'un solde créditeur. pour cela, je peux soit le charger à partir de mon compte bancaire, soit recevoir un virement d'une tierce partie, soit le charger avec du cash auprès d'un opérateur, banque ou autre opérateur agréé tel qu'un point de recharge téléphonique.

-Lorsque le livreur-vendeur se présente chez les consommateur, ce dernier le paiera soit en cash, soit à travers le mobile, soit une combinaison des deux en fonction des types de paiements qu'il a lui-même reçus. Le livreur-vendeur est équipé d'un mobile avec une appli connectée directement à un compte de la société.

-Pour charger son mobile, chaque particulier peut déposer du cash auprès de sa banque ou d'un opérateur agréé, effectuer un virement de son propre compte, recevoir un virement, et ... ultérieurement, il pourrait recevoir ses allocations CNSS. Il est "très probable" selon une source fiable, que les paiements des prestations sociales de la part de l'Etat utilise ce canal: les subventions et aides directes qui ciblent les couches précaires, les allocations destinées aux veuves, les allocations Tayssir...

En lançant les applis, les banques ne font que le début du travail. En quelque sorte, elles jettent les fondations. Il leur restera à convaincre les particuliers, les commerçants et les industriels qui distribuent leurs produits et c'est le plus gros du travail. Cette phase commencera après le démarrage et la mise à disposition des applis. Les banques feront un "travail de pédagogie" auprès des commerçants, elles sont convaincues que les particuliers suivront facilement.

Le nouveau système, lorsqu'il montera en puissance, apportera plus de sécurité et fera baisser les coûts de la manipulation du cash, sans compter la rapidité.

Pour les industriels pénalisés par une collecte et une gestion du cash coûteuses auprès des commerçants, les études de Bank Al-Maghrib avaient déjà révélé que la solution du paiement mobile pourra capter 60 MMDH sur 5 ans, ce qui permettra aux opérateurs qui offrent cette solution, un gain conséquent en matière de gestion du cash et en réduction des risques opérationnels.

Il est indéniable que pour leur part, les commerçants préfèrent le cash, et seule une minorité d'entre eux a introduit les solutions sans cash existantes, comme les Terminaux de paiement électronique, pour les paiements par carte. Par ailleurs, les commerçants appréhendent, d’une part, les éventuelles commissions liées au paiement cash-less (sans cash), et d’autre part les éventuelles failles de sécurité que les paiements cash-less subissent. Selon des sources non-bancaires, des incitations seront proposées aux commerçants qui utiliseront cette seolution, parmi lesquelles une couverture CNSS forfaitaire.

Pour les particuliers, l’appréhension des soucis de sécurité liés aux différentes méthodes de paiement sans cash est très présente. En témoignent les différentes études qui montrent des chiffres encore relativement bas en termes d’achats en ligne par exemple, ou en termes d'utilisation des cartes bancaires, qui demeurent encore largement utilisées seulement pour des opérations de retrait de cash.

L'Afrique subsaharienne en avance

Si le paiement mobile vient de débarquer au Maroc, il est ancré depuis plusieurs années déjà dans nombreux pays d’Afrique subsaharienne, pour pallier à des taux de bancarisation faibles.

Dans ces pays, les applis et technologies diffèrent dans le but d’éliminer le cash dans des transactions comme l’achat de crédit téléphonique, le transfert d’argent domestique et international, le paiement de factures, etc. Dans certains cas, le paiement mobile s’étend même aux professionnels (entreprises ou auto-entrepreneurs).

Par ailleurs, de nombreux opérateurs téléphoniques en Afrique subsaharienne proposent des comptes de monnaie mobile associés au numéro de mobile, permettant d’accéder à une gamme de services incluant les services précités.

Un opérateur télécom en particulier, présent dans différents pays d’Afrique subsaharienne et plus récemment au Maroc, connaît bien le terrain. Il s’agit d’Orange, qui a son propre service de paiement mobile, Orange Money.

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