Ciments du Maroc : Les analystes confiants sur les performances du groupe en 2021
Le cimentier devrait bénéficier d’un bon effet de rattrapage cette année avec une forte hausse de la consommation de ciment. Néanmoins, les marges devrait être légèrement impactées par la forte hausse des cours du petcoke. La concurrence s’intensifiera dans le sud du pays avec l’arrivée de LafargeHolcim Maroc. Le groupe devrait poursuivre sa politique de dividendes généreuse.
Au premier trimestre, le groupe Ciments du Maroc a réalisé un chiffre d’affaires en stagnation par rapport à la même période en 2020. Néanmoins, avec un effet de rattrapage favorable, le cimentier devrait afficher des indicateurs financier en hausse en 2021, et ce à partir du second trimestre.
Contacté, un analyste de la place nous explique : « Au premier trimestre, les chiffres étaient stables pour Ciments du Maroc, mais il est fort probable de voir une bonne augmentation à la fin du premier semestre grâce à un effet de base favorable ». En effet, durant le second trimestre 2020, le confinement et l’arrêt total des chantiers avait largement fait chuter les revenus du groupe.
Cette augmentation est d’autant plus probable que notre analyste nous informe que « les statistiques sur la consommation de ciments à fin mai montrent une hausse de 25% depuis le début de l’année, donc on pourrait voir une belle hausse du chiffre d’affaires à la fin du second trimestre ».
Pour notre analyste, aucune annonce ou résultat présenté a été de nature a modifier la recommandation sur le titre qui est maintenue à la conservation. Sur le reste de l’année, le groupe pourrait néanmoins souffrir d’une légère détérioration de ses marges.
La hausse des cours du petcoke rognera les marges
Utilisé dans la production de clinker, qui est une des matières premières essentielle à la fabrication du ciment, le petcoke a connu une forte hausse depuis le début de l’année. Le cours du petcoke est en effet fortement corrélé au cours du pétrole. « Dès que les cours du pétrole augmentent, ceux du petcoke augmentent également car il y a une très forte corrélation. Cela impacte négativement les marges des cimentiers, dont Ciments du Maroc. Cela peut faire baisser le taux de marge entre 1 à 2 points par exemple. Nous mettrons à jour notre modèle dans les jours à venir » explique notre analyste.
Une hausse qu’a également mis en exergue Attijari Global Research (AGR) dans la présentation des performances de son portefeuille Cash-Conversion dans laquelle figure Ciments du Maroc. La société de recherche annonçait que la hausse de 57% des cours du petcoke sur par rapport à la même période l’an dernier rognerait sur les marges de l’opérateur, principalement sur les exportations de clinker. Néanmoins, l’impact sur les marges consolidées devraient être relativement limité. « Il est important de signaler que les exportations de clinker génèrent des marges dérisoires si on les compares à celles générées par le Ciment » explique AGR dans son webinaire.
Une concurrence accrue avec l’installation de Lafarge dans les régions du Sud
LafargeHolcim Maroc devrait s’implanter dans le sud à compter du second semestre 2021 avec la mise en service de son usine à Agadir. Une situation qui pourrait nuire aux parts de marché de Ciments du Maroc.
« Lafarge va ouvrir une usine dans les provinces du Sud et Ciments du Maroc va ouvrir un centre de broyage dans les provinces du Nord. Chaque acteur va chercher à concurrencer l'autre sur son territoire historique. A terme, cela pourrait conduire à une perte de part de marché de Ciments du Maroc dans le sud, mais je ne pense pas qu’elle se matérialisera cette année. Si tel est le cas, elle sera éventuellement marginale » explique notre analyste.
Malgré cela, le groupe devrait présenter des fondamentaux solides cette année.
Une politique généreuse de rétribution de l’actionnaire qui devrait durer
Dans son webinaire, AGR a également mis en avant la capacité de Ciments du Maroc a satisfaire ses actionnaires. En 2020, le titre affichait un yield à 5,2%. Cimar a en effet annoncé un dividende ordinaire de 90 dirhams par action suivi d’un dividende exceptionnel de 10 dirhams par action. Malgré la crise, le dividende est donc stable par rapport à l’année 2019.
Pour Attijari le groupe demeure fortement capable de générer du cash et devrait poursuivre sa politique de distribution historique. « Ciments du Maroc devrait poursuivre sa politique généreuse de distribution. Notamment grâce à sa capacité à générer du cash et également grâce à sa structure financière saine avec un endettement net structurellement négatif » conclut la société de recherche.
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