Les dépenses de compensation en hausse de 120%, faut-il s’inquiéter ?
Selon la TGR, la compensation du gaz et du sucre a coûté 9,9 milliards de DH au premier semestre contre 4,5 milliards à la même période en 2018. La hausse des prix du gaz en 2018 est à l’origine de cette envolée.
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Jalil Choukri
Le 16 juillet 2019 à 11h11
Modifié 11 avril 2021 à 2h42Selon la TGR, la compensation du gaz et du sucre a coûté 9,9 milliards de DH au premier semestre contre 4,5 milliards à la même période en 2018. La hausse des prix du gaz en 2018 est à l’origine de cette envolée.
Dans le dernier bulletin statistique des finances publiques de la Trésorerie générale du Royaume, les charges de compensation affichent la plus forte hausse des dépenses de l’Etat : +121%, passant de 4,5 milliards de DH au premier semestre 2018 à 9,9 milliards à fin juin 2019.
Faut-il s’en inquiéter ? Cette explosion des charges de compensation déséquilibrera-t-elle davantage le budget de l’Etat en 2019 ?
Tout indique que pour le moment, cette forte hausse n’aura pas d’impact significatif sur les finances publiques.
D’abord, dans la loi de finances 2019, le budget affecté aux dépenses de compensation s’élève à 18,4 milliards de DH, tel qu’il ressort du bulletin de la TGR. Autrement dit, les dépenses à fin juin représentent 54% du budget, un niveau conforme aux prévisions.
Ensuite, il ne faut pas oublier que la comptabilité de la TGR est basée sur les émissions, autrement dit sur les dépenses payées. Une sorte de comptabilité de caisse contrairement à la comptabilité d’engagement qui tient compte des charges et des ressources de l’année.
Une partie des 9,9 milliards de DH payés au premier semestre 2019 concerne donc des dossiers de compensation de l’année 2018. Le processus de traitement des dossiers prend un peu de temps et des arriérés se constituent.
Le coût des dossiers de compensation du premier semestre est en baisse
Il faut savoir que l’année 2018 a connu une flambée des prix du gaze butane et donc une augmentation de la subvention publique pour maintenir stable le prix au public.
La flambée a eu lieu à partir de mars et a duré jusqu’à octobre. Le cours moyen du gaz est passé de 463 dollars la tonne en février, à un pic de 638 dollars en septembre, puis à 609 dollars en octobre. La tendance s’est inversée en novembre.
Sur toute l’année 2018, le cours moyen du gaz butane a augmenté de 11% par rapport à 2017.
Les statistiques de la Caisse de compensation confirment que la hausse actuelle des subventions est due à la flambée des cours du gaz en 2018.
A fin mai 2019 (dernières données disponibles), le montant des dossiers déposés, contrôlés et liquidés pour la subvention du gaz butane est en baisse de 4%, à 4,4 milliards de DH. Celui des dossiers du sucre est en petite hausse de 1%, à 1,47 milliards de DH.
En revanche, le montant payé s’élève à 8,9 milliards de DH, dont 7 milliards pour le gaz et 1,9 milliard pour le sucre. Il est en hausse de 88% par rapport à la même période en 2018.
A fin 2018, l’encours des arriérés de compensation s’élevait à 4 milliards de DH. Il a augmenté encore en janvier 2019 à 5,2 milliards de DH, avant que la Caisse de compensation ne commence à le liquider. Il se situe à fin juin 2019 à 2,6 milliards de DH.
Budget sous pression malgré tout
Tout indique donc qu’il y aura une accalmie progressive sur le reste de l’année. D’autant plus que les cours du gaz butane sont restés bas. Après avoir atteint 383 dollars la tonne, en décembre dernier, le cours moyen du gaz est remonté jusqu’à mars à 513 dollars avant de rechuter à 362 dollars en juin dernier.
Le cours moyen sur le premier semestre est en baisse de 12% par rapport à la même période en 2018.
Toutefois, même si les charges de compensation se stabilise, l’exécution de la loi de finances 2019 demeurera difficile, les autres dépenses publiques étant également en forte hausse alors que les recettes augmentent moins vite.
C’est d’ailleurs la raison principale de la cession de 8% du capital de Maroc Telecom dont l’objectif est de réduire le déficit budgétaire prévu en 2019 d’environ 4,5% du PIB à 3,7% du PIB.
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