Commission de l’UA: Portraits des cinq candidats
Les cinq candidat-e-s au poste sont la Botswanaise Pelonomi Venson Moitoi, la Kenyane Amina Mohamed Jibril, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, le Tchadien Moussa Faki Mahamat et l’Equato-Guinéen Agapito Mba Mokuy.
Au début du mois de décembre dernier, ces cinq diplomates avaient participé à un débat électoral. Le poste de président de la commission de l’UA est celui qui concentre les pouvoirs exécutifs de l’organisation panafricaine. Portraits.
Pelonomi Venson Moitoi
Agée de 65 ans, Mme Moitoi est l’actuelle ministre des Affaires étrangères du Botswana. Elle était candidate au poste, en juillet dernier à Kigali, mais le scrutin n’avait pas permis de dégager un remplaçant à Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente sortante. Mme Moitoi est soutenue par les 15 pays-membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)
Amina Mohamed Jibril
Agée de 55 ans, la chef de la diplomatie kenyane est une diplomate de carrière et une juriste qui n’a pas hésité à démarrer sa tournée électorale par une visite à Alger, il y a deux mois. Mais elle, ainsi que Nairobi, ont depuis quelque peu adouci leurs positions hostiles envers le Maroc, en rappelant cette semaine qu’ils soutenaient pleinement le retour du Maroc au sein de l’UA. Mais avaient-ils le choix, alors que seuls 17 Etats africains continuent encore de reconnaître le Polisario? D’autant plus que son principal concurrent, le Sénégalais Abdoulaye Bathily est soutenu par la majorité des pays d'Afrique de l'Ouest et de la Cedeao, à leur tour soutenus par Rabat, même si le Maroc ne vote pas encore.
Abdoulaye Bathily
Agé de 69 ans et docteur en histoire, le diplomate sénégalais et un ancien ministre de l’Energie de son pays et ministre d’Etat auprès du président Macky Sall. Abdoulaye Bathily est certainement le candidat qui dispose aujourd’hui de l’image d’un diplomate réfléchi. A Dakar, Il est surnommé "l’intellectuel".
"J’entends contribuer à la renaissance d’une Afrique unie, pacifique et autonome", a-t-il récemment déclaré. Sa candidature est soutenue par les 15 pays-membres de la Cedeao qui, "promis de voter pour lui comme un seul homme", selon le journaliste T. Chandar de RFI. Bathily dispose d’une expérience diplomatique auprès du secrétariat général des Nations Unies avec la Minusma (Mali), et en tant que représentant de Ban Ki-moon pour l’Afrique centrale. Il souhaite notamment renforcer les blocs économiques régionaux et les réseaux d’infrastructures de transport africains.
Moussa Faki Mahamat
A 56 ans, le chef de la diplomatie de Ndjamena a surpris par sa candidature en septembre dernier, alors que les pays d’Afrique de l’Ouest étaient rangés derrière le candidat Bathily. Sa candidature a été encouragée par Alger qui voyait d’un mauvais œil monter la cote de la candidature du diplomate sénégalais Bathily.
Moussa Faki Mahamat est réputé pour être très impliqué dans les dossiers de la sécurité et de la défense du Sahel. Il est considéré comme un homme très proche du président tchadien Idriss Déby qui, lui-même, s’apprête à quitter la présidence de l’UA, très probablement remplacé par le Guinéen Alpha Condé. Faki Mahamat a occupé le poste de chef du gouvernement tchadien entre 2003 et 2005.
Agapito Mba Mokuy
Le ministre des Affaires étrangères de Malabo et du président Théodore Obiang était déjà candidat au remplacement de Mme Dlamini-Zuma en juillet dernier à Kigali. Agé de 51 ans, c’est le plus jeune des candidats. Il parle cinq langues, a étudié la gestion aux Etats-Unis et a travaillé à l’Unesco à Paris pendant près de 20 ans. Cet été, il avait été éliminé dès le second tour. Son point faible: la réputation du régime autocratique de Malabo.
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