A Rabat, des experts planchent sur la lutte contre la volatilité des prix
Réunis pour deux jours à Rabat à l’initiative du FMI et de l’OCP, des experts partagent les expériences sur les meilleures décisions à prendre pour éviter les crises alimentaires nées des hausses subites des prix des produits de première nécessité.
A Rabat, des experts planchent sur la lutte contre la volatilité des prix
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Mélanie Xuereb
Le 25 février 2014 à 17h25
Modifié 25 février 2014 à 17h25Réunis pour deux jours à Rabat à l’initiative du FMI et de l’OCP, des experts partagent les expériences sur les meilleures décisions à prendre pour éviter les crises alimentaires nées des hausses subites des prix des produits de première nécessité.
Des experts internationaux se rassemblent les 25 et 26 février à Rabat pour participer à la Conférence Internationale organisée par le FMI en partenariat avec l’OCP Policy Center et le Center for Technology and Economic Development de l’Université de New York sur le thème de la volatilité des prix des produits alimentaires.
Cette conférence a pour objectif un partage des expériences et des connaissances susceptibles d’améliorer la qualité des décisions politiques au Maroc, en Afrique et dans le monde entier.
La volatilité des prix des produits alimentaire au cœur de toutes les préoccupations
Après plusieurs décennies de tendance décroissante, les prix des produits alimentaires ont flambé au milieu des années 2000, conduisant à la crise alimentaire des années 2007-2008 à l’origine des émeutes de la faim dans 25 pays. Depuis lors, la volatilité des prix des produits alimentaires est au cœur des préoccupations des décideurs politiques et des institutions internationales.
Un groupe de travail a été créé entre plusieurs organisations internationales pour analyser les causes et les conséquences de la hausse des prix des produits alimentaires. En effet, comme l’a souligné Axel Bertuch-Samuels, représentant du FMI aux Nations Unies, « si la part de l’agriculture dans le PIB mondial n’est que de 3%, l’impact de l’agriculture sur les populations est beaucoup plus large, 1,3 milliard d’emplois dans le monde étant dans le secteur primaire ».
Selon Karim El Aynaoui, Directeur du Center Policy de l’OCP – co-organisateur de la conférence, « la volatilité des prix des produits alimentaires est un sujet très important pour le Maroc et pour toute l’Afrique car elle a une réelle influence sur la politique monétaire et budgétaire. Dans un pays comme le Maroc où les dépenses alimentaires représentent environ 40% des dépenses des ménages, la variation des prix a nécessairement un impact important sur l’économie et la population. »
Les raison de la hausse et de la volatilité des prix des produits alimentaires
Selon, Jomo Sundaram, Directeur Général adjoint du Département des affaires économiques et sociales de la FAO, les causes de la hausse des prix des produits alimentaires et de leur volatilité sont multiples que ce soit l’engouement nouveau pour les biocarburants, la hausse du prix du pétrole, le coût des engrais ou encore l’accroissement de la spéculation et des investissements.
En termes d’équilibre entre l’offre et la demande, la croissance de l’offre agricole a eu tendance à décélérer – sous l’effet du changement climatique, de nouvelles préoccupations liées à l’écologie, des problèmes d’eau, etc. – alors que dans le même temps les pressions exercées par la demande étaient croissantes – du fait d’une hausse de la population mondiale, d’un besoin accru de sécurité alimentaire qui a poussé à la constitution de stock, d’une consommation excessive et même du gaspillage croissant dans les pays développés où l’on estime que 50% des produits alimentaires sont gaspillés.
Cet accroissement des prix depuis 2006 a ralenti les progrès en matière de lutte contre la malnutrition. Si celle-ci a reculé en Asie et en Amérique latine, en revanche, elle a stagné dans la région Mena et a même progressé en Afrique. Ce qui pose problème ce n’est pas la disponibilité des produits alimentaires mais leur accessibilité pour une partie de la population.
Les Banques centrales ont un rôle à jouer pour éviter la transmission au reste l’économie
Selon Prakash Loungani, du FMI, l’impact de l’augmentation des prix sur le niveau général d’inflation est beaucoup plus fort dans les pays émergents que dans les pays développés en raison du poids des dépenses alimentaires dans le panier de consommation moyen. Cependant, les expériences internationales montrent que lorsque les banques centrales des pays émergents pratiquent une politique de ciblage de l’inflation, l’impact de la hausse des prix alimentaires sur l’inflation est moins important.
Au Maroc, le rôle de Bank Al Maghrib dans la maitrise de l’inflation en dépit de la hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires est régulièrement souligné par le FMI.
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