Younes Diouri, 27 ans, architecte et inventeur de site web
Notre journaliste Najat Sghyar entame une série de portraits qu’elle croque à sa manière, d’une manière subjective et décalée. Aujourd’hui, Younes Diouri.
Younes Diouri, 27 ans, architecte et inventeur de site web
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Najat Sghyar
Le 28 novembre 2013 à 11h01
Modifié 11 avril 2021 à 2h35Notre journaliste Najat Sghyar entame une série de portraits qu’elle croque à sa manière, d’une manière subjective et décalée. Aujourd’hui, Younes Diouri.
En 2007, pendant que je faisais la plonge à des mariages marocains non mixtes au fin fond du Nord-Pas-De-Calais, Younes Diouri, lui, étudiait l'architecture contemporaine au Brésil. Pour ce veinard, le climat chaud, les vieux buildings précoloniaux et les favelas sentaient bon le bled.
Rio de Janeiro présente les mêmes symptômes de grande métropole émergente complexée par son passé et pudique sur le changement. En fait, Casa ressemble au Rio des sixties, les bikinis des plages en moins.
Younes interroge alors Google sur ce qui se fait au Maroc mais le dieu du web donne sa langue au chat. Si les riads luxuriants et les jardins orientaux ont fait la renommée de nos médinas, il faut admettre que l'on entend rarement parler d'architectes contemporains innovants, qui auraient inventé des mosquées mobiles, des maisons en forme de babouche géante ou même résolu le mystère du grand salon marocain dans lequel personne ne s'assied jamais.
L'étudiant saisit l'occasion et crée aMush–mot-valise d'influence néo-geek qui signifie architecture Musharaka- dans lequel il fait participer les architectes du Maroc. Le concept communautaire plaît aux pros du Té qui reconnaissent au site un potentiel de plateforme de référence. Grâce à une idée aussi simple, le succès se concrétise enfin pour Younes Diouri. Entre Copacabana et la mer grise de Dunkerque, j'interpelle sur l'injustice circonstancielle de mon propre échec.
Younes est aujourd'hui architecte dans un grand bureau parisien et patron du site d'archi qui est devenu, avec le temps et quelques bannières de publicité, un projet viable et un business monétarisable surtout depuis que les élus casablancais se font taper sur les doigts pour négligence du paysage urbain.
Le problème avec l'architecture contemporaine, c'est qu'il est facile de se rater. Comme beaucoup de Marocains, j'ai la phobie du minimalisme, signe extérieur de pauvreté. Je suis accro à l'angle droit et je tiens à mon vieux confort carrelé. Je ne confierai sans doute pas les plans de ma villa à Younes Diouri, mais certainement ceux de ma ville. Bref, ce jeune architecte semble avoir suffisamment d'avance sur le niveau de créativité ambiant et de visibilité sur le secteur pour redonner sa blancheur à Casablanca. Il construira peut-être un jour la maison qui va avec le plus grand matelas du monde.
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