Les récentes pluies bénéfiques aux cultures printanières et aux pâturages, la campagne céréalière compromise

Les récentes précipitations qu'a connues le Royaume au début de la semaine courante n'ont été bénéfiques qu'aux cultures printanières et aux pâturages. La campagne céréalière, sérieusement compromise cette année, est pour sa part déjà achevée.

Les récentes pluies bénéfiques aux cultures printanières et aux pâturages, la campagne céréalière compromise

Le 4 mai 2024 à 10h58

Modifié 3 mai 2024 à 18h05

Les récentes précipitations qu'a connues le Royaume au début de la semaine courante n'ont été bénéfiques qu'aux cultures printanières et aux pâturages. La campagne céréalière, sérieusement compromise cette année, est pour sa part déjà achevée.

Le pays a récemment connu de nouvelles précipitations, qui ont principalement profité aux provinces du Nord. Elles ont également concerné les villes de Rabat, de Casablanca et le Gharb.

Si leur impact est significatif sur le moral des agriculteurs, ces pluies ne sont malheureusement pas suffisantes pour la campagne agricole en cours, estime Larbi Zagdouni, agroéconomiste et ruraliste, contacté par Médias24.

"Le manque d'eau est beaucoup plus important. La campagne céréalière, qui est l'un des piliers de l'agriculture au Maroc, est déjà finie, et la récolte est l'une des pires" de l'histoire du Maroc, ajoute notre interlocuteur, notant que "ces pluies ont cependant profité aux cultures de printemps".

"La campagne est sérieusement compromise"

"On n'est donc pas encore sorti de la crise", s'inquiète Larbi Zagdouni. "La situation hydrique est toujours très préoccupante au niveau de tout le Royaume. Le taux de remplissage des barrages est à peine au tiers de leur capacité ; encore faut-il s'interroger sur la retenue actuelle, sur la part en eau et celle en envasement", poursuit l'expert.

"Les récentes précipitations n'entraînent donc aucun changement significatif pour la campagne agricole, qui est sérieusement compromise", estime notre interlocuteur. "Tous les clignotants sont au rouge".

"Pour ce qui est de la campagne céréalière, il y aura une production à peine acceptable dans les régions de Fès, du Saïs, du Gharb, et dans la province de Taounate, ou encore autour de Khémisset et de Meknès".

"Au sud de Casablanca, la production est très faible, ainsi qu'au niveau de Berrechid, Doukkala ou encore à Rhamna. Et sous l'effet de cette conjoncture, nos agriculteurs continuent encore de pomper de l'eau depuis les ressources souterraines qui ont atteint des stades dramatiques", déplore-t-il.

En effet, le 19 mars dernier, dans son communiqué traditionnel à l’issue de son conseil, Bank Al-Maghrib a annoncé la première prévision de récolte céréalière pour l'année en cours : 25 millions de quintaux contre 55,1 Mq en 2023. Si ce niveau se confirme, il s’agira de l’une des pires récoltes de l’époque moderne. Les deux plus faibles récoltes atteignaient 24 millions et 18 millions de quintaux, après l’Indépendance.

"De plus, dans les zones qui ont été touchées par la grêle, celle-ci va affecter la production de certaines rosacées".

Impact bénéfique sur les cultures de printemps et le pâturage

"Toutefois, pour certaines cultures de printemps que l'on appelle les légumes de saison cultivés à l'air libre, tels que la pomme de terre, l'oignon ou encore le pois chiche, les récentes précipitations ont été bénéfiques", nuance Larbi Zagdouni.

"Il en est de même pour l'arboriculture fruitière et le pâturage, lequel profitera à l'élevage, deuxième pilier de l'agriculture au Maroc, qui a beaucoup perdu de son capital productif".

"Les chutes de neige au niveau de Bouiblane et de Boulmane seront également bénéfiques" aux nappes phréatiques, poursuit l'expert.

"L’impact des dernières précipitations est donc mitigé", souligne Larbi Zagdouli, qui profite de l'occasion pour sensibiliser les consommateurs à l'ampleur de la gravité de la situation hydrique et agricole, les appelant à faire plus attention à leur consommation en eau.

"Nous avons besoin de changer nos comportements et de modèles de consommation alimentaire et agricole notamment", conclut l'agroéconomiste et ruraliste.

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