CDG Capital table sur un maintien du taux directeur à 1,5%

| Le 16/12/2021 à 10:18
Le dernier conseil de Bank Al Maghrib cette année, se tiendra le 21 décembre. Étant donné la diminution du déficit de liquidité bancaire, l’inflation globalement maitrisée et la transmission incomplète de la baisse du taux en 2020 vers les taux débiteurs, CDG Capital table sur un taux directeur inchangé.

Dans une note diffusée le 10 décembre, CDG Capital a dressé ses perspectives quant à l’évolution du taux directeur de Bank Al Maghrib (BAM) après le dernier conseil de l’année 2021 qui se tiendra le 21 décembre.

La société de recherche rappelle que ce conseil intervient dans un cadre de reprise économique couplé à un ralentissement de l’octroi des crédits. A l’issue du conseil de BAM, CDG Capital table sur une stabilité du taux directeur à 1,5%. Voici pourquoi.

Le déficit de la liquidité du système bancaire s’atténue

Au global, CDG Capital note une amélioration des facteurs autonomes de la liquidité bancaire. Premièrement, au mois d’octobre, le déficit de  liquidité s’est estompé pour se fixer « à -73,8 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire en octobre contre -83 milliards de dirhams au mois de septembre » note la société de recherche.

Cette situation résulte notamment de l’amélioration de la situation des avoirs officiels de réserve. Ces derniers ont augmenté de 6,5% entre fin juillet et fin octobre pour se fixer à 320,7 milliards de dirhams. « Cette progression s’explique principalement par les opérations d’achat de devises réalisées par la Banque centrale auprès des banques nationales » note CDG Capital. La circulation fiduciaire a également fortement augmenté sur les sept premiers mois de l’année et demeure quasi stable autour de 320 milliards de dirhams.

Les créances nettes de l’État ont également connu une légère diminution au cours de septembre et octobre pour se situer à 271,7 milliards de dirhams contre 276 milliards de dirhams en moyenne durant les mois de juillet et août. « Dans ces conditions, Bank Al Maghrib a baissé l’encours de ses interventions, auprès des banques, passant à une moyenne de 83 Milliards de DH enregistrée en mois d’octobre et novembre contre 92 Milliards de DH enregistrée en T3-2021 » souligne CDG Capital. Pour éviter toute hausse du taux moyen pondéré interbancaire, BAM a continué de servir l’intégralité des demandes bancaires lors des appels d’offres à 7 jours. « Cela a enregistré des excédents par rapport au déficit de liquidité du système bancaire dont le montant a avoisiné 10 milliards de dirhams au cours du mois d’octobre 2021 » souligne CDG Capital.

Les taux débiteurs n’ont pas pleinement intégré la baisse du Taux Directeur

Dans son analyse, la société de recherche note également que les deux baisses successives du taux directeur en 2020 de 75 points de base au total, ne se sont pas encore totalement répercuté sur les taux débiteurs.

Au T2-2021, le Taux Moyen Pondéré Global Débiteur (TMPGD) a reculé de 13 points de base avant de se redresser de 3 points de base au trimestre suivant. « Cette faible variation couvre une stabilité des taux assortissant les prêts aux particuliers à 5,20%, avec notamment un recul de 13 points des taux appliqués aux crédits à la consommation et une hausse de 2 points de ceux des prêts à l’habitat » souligne CDG Capital. Il en ressort également une hausse de 13 points des taux appliqués aux entreprises.

In fine, le rythme d’accroissement des crédits bancaires, en glissement annuel, s’établit à 4,3% au cours des dix premiers mois de 2021. Cela marque un ralentissement par rapport à l’an dernier où l’accroissement était de 5,8% sur la même période. « Cette tendance a principalement concerné les crédits à l’équipement et à la promotion immobilière » précise CDG Capital.

Une inflation sous-jacente qui émane principalement d’un choc de l’offre

Dans sa note, CDG Capital évoque l’évolution croissante de l’inflation depuis le début de l’année, et ce, malgré les résultats favorables de la campagne agricole 2020-2021. « L’inflation mesurée par l’évolution en glissement annuel de l’Indice des Prix à la Consommation a augmenté passant à une moyenne de 1,1% au cours des dix premiers mois de l’année 2021 contre 0,7% enregistrée au cours de la même période une année auparavant » explique la société de recherche. Cette évolution résulte d’une hausse de 1,7% de la composante non alimentaire et de 0,6% de la composante alimentaire.

Néanmoins, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix des produits volatiles a enregistré des évolutions importantes à la hausse durant les mois de septembre et octobre. Cette dernière a connu sur la période des progressions respectives de 2,2% et 2,7%, poussées par le renchérissement des prix à l’international. Pour CDG Capital, « cette envolée conjoncturelle de l’inflation sous-jacente semble plus alimentée par un choc d’offre et une inflation importée plutôt qu’une pression de la demande ou d’ordre monétaire ». D’ailleurs, il est à souligner que les facteurs conduisant la demande comme l’emploi ou l’octroi des crédits, sont encore en phase de redressement.

In fine, CDG Capital table sur un maintien du taux directeur à 1,5% lors du prochain conseil de BAM. La société de recherche conclut en expliquant « qu’une baisse supplémentaire du taux directeur devrait générer un recul additionnel aussi bien des taux associés aux produits d’épargne bancaire que des taux obligataires au sens large, ce qui pourrait conduire à un affaiblissement de l’épargne financière d’un côté, et à l’alourdissement des contraintes de gestion pour les fonds de retraite et d’assurance vie, de l’autre »

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