Cotation de l’emprunt national, quel impact sur la bourse ?

| Le 28/7/2021 à 18:04
La cotation en bourse de l’emprunt national qui se prépare permettra d’élargir les catégories d’investisseurs qui peuvent y participer et favorisera le marché secondaire. Un vice-président d’une banque d’affaires de la place explique les aspects techniques de cette cotation et ses avantages.

Le grand emprunt national attendu est programmé pour le dernier quadrimestre, après les élections qui se tiendront le 8 septembre prochain.

A rappeler que cet emprunt vise la mobilisation de l’épargne des particuliers afin de financer l’effort étatique pour faire face à la crise du Covid-19

Cet emprunt sera coté en bourse, comme révélé par le ministre de l'économie et des finances à Médias24. Qu’implique cette cotation ?

Sollicité par LeBoursier, un vice-président d’une banque d’affaires de la place explique : « Quand on parle du marché boursier, on fait référence généralement à tout ce qui est Equity, c’est-à-dire Actions. Le marché obligataire coté concerne essentiellement les établissements financiers qui ont fait appel à l’épargne publique. Un emprunt coté en bourse a pour objectif de permettre à certains types d’investisseurs d’y investir. Ces investisseurs ont des réglementations et des normes spécifiques à leur secteur d’activité qui fait qu’ils ne peuvent investir que dans les actifs coté, notamment les compagnies d’assurance parce qu’elles doivent actualiser la valeur de l’actif à un temps spécifique ».

« Si l’actif est non coté, il n’y a pas le mark to market (valeur réelle quotidienne sur le marché, ndlr) qui sera reporté au niveau du bilan de la société », ajoute-t-il.

Et de continuer : « Cette opération s’adresse au grand publique, mais celui-ci ne va pas conserver un rendement à ce niveau-là. Il va acheter l’obligation et la revendre après avec un premium. Le fait que cet emprunt soit coté en bourse c’est pour avoir un marché secondaire plus intéressant. Ce sont les investisseurs institutionnels qui vont racheter ces obligations du publique».

Ainsi, « la cotation en bourse est censée permettre à une typologie d’institution financière, surtout les assurances, de participer à cette opération et animer ainsi le marché secondaire. Le plus important dans ce processus est le marché secondaire », insiste notre interlocuteur.

Le marché secondaire des obligations est un facteur important dans la réussite de cet emprunt. « S’il n’y a pas de marché secondaire, les gens ne seront pas vraiment intéressés pour participer à cette opération. La cotation en bourse va motiver les personnes physiques qui seront intéressés par le rendement de cette obligation et par le bénéfice généré au moment de la vente. Mais, ils doivent la maintenir pendant peut-être 1 ou 2 ans pour en bénéficier », souligne-t-il.

« Cette cotation va donc renforcer le pool investisseur et le marché secondaire, comme ça l’obligation va être mieux traitée », ajoute notre source.

« Historiquement, le coût unitaire d’une obligation c’est minimum 100.000 DH, pour ne pas permettre au grand publique de boursicoter avec. Avec cet emprunt, ça sera la première obligation qui sera entre 100 à 1000 DH. Logiquement, cela est censé permettre à une autre typologie d’investisseurs, notamment les assurances, de participer à cet emprunt, et non pas pour permettre aux gens de boursicoter », explique notre interlocuteur.

Et d’ajouter : « Vous faites un placement privé, vous êtes limités. Si vous optez pour une émission obligataire par appel publique à l’épargne sans une tranche cotée, l’opération reste limitée. Maintenant, avec cet emprunt qui sera coté en bourse, on est sure de toucher tout type d’investisseurs : personnes physiques, et personnes morales, investisseurs institutionnels avec les OPCVM, les caisses de retraites et les assurances ».

Cette cotation va donc encourager la liquidité de l’obligation aussi. « La cotation de l’obligation va permettre aussi aux investisseurs de vendre directement leur participation ».

« Pour l’Etat, opter pour des bons de Trésor sera moins cher. Mais avec cet emprunt, l’Etat veut fédérer la nation et proposer un projet de développement. D’ailleurs cet emprunt n’est pas concocté pour financer un déficit, c’est pour financer plutôt un investissement », conclut notre interlocuteur.

 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 16/5/2024 à 15:53

    Oncorad : “D’ici début 2026, nous souhaitons tripler la valeur du groupe” (Redouane Semlali)

    Il y a un an, le groupe Oncorad annonçait une levée de fonds de 458 MDH auprès de CDG Invest Growth et STOA. Depuis, quels sont les changements structurels et les développements qui ont été menés ? Création de holdings, acquisition de foncier... Redouane Semlali, PDG et cofondateur du groupe, nous en dit plus.
  • | Le 15/5/2024 à 16:57

    BKGR anticipe une hausse de 13,4% de la capacité bénéficiaire de la cote cette année à 33,2 MMDH

    L’industrie devrait voir sa capacité bénéficiaire progresser de 15,6% à 17,7 MMDH. Les financières devraient enregistrer une croissance de 10,7% à 13,8 MMDH. La capacité bénéficiaire des assurances devrait s’apprécier en 2024 de 14% à 1,7 MMDH. La masse des dividendes en 2024 est également attendue en hausse de 6,3% à 21 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 16:53

    Auto Hall : hausse de 9,3% du chiffre d’affaires consolidé à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars une hausse de 4,4% de son volume de vente à 4.465 unités, alors que le marché affichait une baisse de 3,1%.
  • | Le 15/5/2024 à 13:51

    Retraites : la CDG dresse le bilan de la CNRA et du RCAC au titre de l'année 2023

    En 2023, la CNRA et le RCAC ont réalisé un résultat net respectif de 135 MDH et 1,1 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 9:50

    Alliances intègre l’indice MSCI Frontier Market

    Le groupe aura davantage de visibilité aux yeux des acteurs internationaux après cette entrée dans l’indice.
  • | Le 14/5/2024 à 11:15

    TAQA Morocco : hausse de 16,8% du RNPG à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars un taux de disponibilité en baisse à 93,5% contre 97,9% l’année précédente suite à une révision de 11 jours au niveau de l’unité 3. Les revenus reculent de 27,6% sur la période, suite à la baisse des prix du charbon. Le périmètre de consolidation de TAQA Morocco au 31 mars 2024 a connu l’intégration de la filiale TMGE (TAQA Morocco Green Energy).