Les émissions obligataires par appel public à l’épargne se font de plus en plus rares (professionnels)

M. Ett. | Le 19/4/2021 à 17:02

Il n’y a eu qu’une seule émission obligataire réalisée par appel publique à l’épargne depuis janvier. Par contre, les émissions par placement privé sont en hausse. La tendance ne devrait pas beaucoup changer sur le reste de l'année, d’après des professionnels du marché.

 

Depuis le début de cette année, il y a eu une seule émission obligataire avec appel public à l’épargne, visée par l’AMMC le 15 février dernier. Elle a été réalisée par le groupe Addoha sous forme d’une restructuration d’une dette existante. Cet emprunt, portant sur un montant de près de 600 millions de DH, avait pour principal objectif de rallonger la maturité de la dette de la société.

Un gestionnaire de fonds de la place affirme que « les émissions obligataires se font de plus en plus rares ».

En effet, pendant le premier trimestre des années 2020 et 2019, il n’y a eu aucune émission obligataire avec appel public à l’épargne. Ce n’est qu’après la première moitié de l’année que les opérations ont commencé à émerger.

Notre interlocuteur estime qu’en 2021 « l’évolution de l’encours de la dette privée va suivre le même trend observé en 2020. Il n’y aura pas un grand dynamisme, au moins durant le premier semestre de cette année. Cela s’explique par la politique monétaire qui reste très accommodante ».

« De plus, l’économie est en cours de redressement. La future croissance économique sera financée beaucoup plus par les plans gouvernementaux, notamment les crédits garantis par l'Etat. Du coup, les opérateurs économiques n’ont pas vraiment besoin de s’orienter vers ce marché pour avoir de la liquidité », ajoute-t-il.

Sur le même registre, le vice-président d’une banque d’affaires confirme que les levées obligataires par appel public à l’épargne sont en baisse, depuis ces dernières années.

Il estime aussi qu’« avec le contexte de la crise et la baisse des taux, des opportunités de refinancement ont été créées. Le seul élément qui a un peu impacté ce marché concerne les crédits Damane. Ceux-ci ont fortement concurrencé la dette privée».

Les émetteurs préfèrent les émissions par placement privé

En fait, il n'y a que les émissions obligataires par appel public à l’épargne qui se font rares. Notre interlocuteur souligne : «il y a énormément d’émissions obligataires qui se font par placement privé ».

Cela s’explique par trois principaux facteurs : la discrétion, la rapidité de l’opération et la nouvelle circulaire de l’AMMC relative aux opérations et informations financières.

Et d’expliquer : « Ces opérations ne requièrent pas une visibilité vis-à-vis du public. Les émetteurs veulent moins communiquer. Ils préfèrent que leurs opérations ne soient pas trop publiques.

De plus, « le process de l’émission par placement privé est plus rapide. C’est un process de 1 à 3 mois contre une durée de 5 à 7 mois pour l’appel public à l’épargne, ou même plus ».

D’autant plus qu’avec le contexte de la crise, il peut y avoir des besoins de levées urgents, qui ne peuvent pas attendre plusieurs mois.

« En 2019, il y a eu des changements apportés par la circulaire de l’AMMC qui a favorisé les émissions par placement privée. A titre d’exemple, avant cette circulaire, et pour un placement privé, les émetteurs ne pouvaient solliciter que deux investisseurs. Désormais, ils ont accès à 20 investisseurs. Et cela facilite bien sûr le traitement des dossiers et la conclusion des levées », continue-t-il.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 17/5/2024 à 15:08

    CFG Bank : indicateurs en forte hausse à fin mars, RNPG 2024 attendu en hausse de 40% à 50%

    Le groupe affiche une forte hausse de ses indicateurs à tous les niveaux à fin mars. Le PNB progresse de 44%. Le RBE progresse à un rythme plus soutenu, du fait d'une bonne maîtrise des charges qui croissent moins vite que le PNB. Le RNPG 2024 du groupe devrait progresser entre 40% et 50%.
  • | Le 17/5/2024 à 14:00

    Disway : baisse de 9% du chiffre d’affaires à fin mars

    Le segment Volume a vu son chiffre d’affaires reculer de 11,6% du fait de retards de plusieurs projets, de la baisse de la demande sur plusieurs produits technologiques en raison de la hausse des droits de douanes et de la rupture de plusieurs segments de produits à cause des incidents en mer Rouge.
  • | Le 17/5/2024 à 10:38

    Crédit du Maroc : hausse de 16,5% du RNPG au 1er trimestre 2024

    Le groupe affiche une bonne tenue des crédits avec un encours en hausse de 7,1% à 53,2 MMDH. Le PNB progresse de 10% du fait de la bonne tenue des marges d’intérêts et sur commissions.
  • | Le 16/5/2024 à 15:53

    Oncorad : “D’ici début 2026, nous souhaitons tripler la valeur du groupe” (Redouane Semlali)

    Il y a un an, le groupe Oncorad annonçait une levée de fonds de 458 MDH auprès de CDG Invest Growth et STOA. Depuis, quels sont les changements structurels et les développements qui ont été menés ? Création de holdings, acquisition de foncier... Redouane Semlali, PDG et cofondateur du groupe, nous en dit plus.
  • | Le 15/5/2024 à 16:57

    BKGR anticipe une hausse de 13,4% de la capacité bénéficiaire de la cote cette année à 33,2 MMDH

    L’industrie devrait voir sa capacité bénéficiaire progresser de 15,6% à 17,7 MMDH. Les financières devraient enregistrer une croissance de 10,7% à 13,8 MMDH. La capacité bénéficiaire des assurances devrait s’apprécier en 2024 de 14% à 1,7 MMDH. La masse des dividendes en 2024 est également attendue en hausse de 6,3% à 21 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 16:53

    Auto Hall : hausse de 9,3% du chiffre d’affaires consolidé à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars une hausse de 4,4% de son volume de vente à 4.465 unités, alors que le marché affichait une baisse de 3,1%.