PME : l’ouverture de capital ou la fusion comme moyens de survie en période de crise

M. Ett. | Le 29/9/2020 à 16:12

Karim Benomar, Senior Consultant chez Actoria Maroc, nous parle de la nécessité pour les PME de se faire accompagner en période de crise. D’après lui, l’ouverture de capital ou une opération de fusion peuvent être des moyens de survie et de relance de l’activité. 

Le cabinet Actoria Maroc, filiale du groupe Actoria International, est spécialiste des opérations de fusion, acquisition, transmission d’entreprises et levées de fonds pour les PME. Il existe au Maroc depuis 2 ans.

Le cabinet vient de déposer sa demande d'agrément auprès de Casa Finance City. Contacté par LeBoursier, Karim Benomar, Senior Consultant chez Actoria Maroc, nous explique que : « la demande de l’agrément de CFC rentre dans le cadre du développement du cabinet. Avec cet agrément, on va bénéficier de la reconnaissance internationale de CFC afin de renforcer notre notoriété. Cet agrément nous permettra également de profiter de plusieurs avantages qu’offre CFC notamment en termes d’imposition et de facilités de transfert de fonds ». 

Le cabinet Actoria a accompagné une vingtaine de PME au Maroc, tous secteurs confondus. Selon Karim Benomar, « le Maroc a été un choix stratégique pour une pénétration d’abord sur le marché nord-africain et, aussi, pour faire une expansion en Afrique. Le Maroc présentait le potentiel le plus intéressant pour le démarrage de l’activité en Afrique. Il est avancé en matière de corporate finance ». 

L’activité du cabinet au Maroc est en croissance. Mais, elle a connu un plateau durant la période du confinement qui s’est traduit par un recul de la demande. « C’est un peu paradoxale », commente notre interlocuteur qui ajoute : « on pensait qu’il allait y avoir plus de sollicitation de la part des entreprises à la recherche du conseil en cette période de crise. Mais on a remarqué que la demande a baissé ».

« Beaucoup de patrons ont passé les 3 premiers mois de la crise à se battre pour assurer la survie de leurs entreprises. Pendant le mois d’août, ils étaient en phase de réflexion et de congé en même temps. Depuis septembre, les affaires commencent à bouger. Les dirigeants savent qu’il faut trouver une solution face aux difficultés qu’ils endurent. Ils doivent soit trouver les moyens pour se réorienter vers une autre activité et, dans ce cas, ils doivent céder leur entreprise, soit ils doivent chercher les capitaux pour renflouer l’entreprise pour qu’elle puisse redémarrer », explique notre interlocuteur.

A présent, une reprise de l’activité du conseil financier et stratégique est observée. « A partir de ce mois d'octobre, on s’attend à avoir plus de demandes pour les opérations de cessions d’entreprises. De l’autre côté, il y a les acquéreurs qui cherchent les bonnes affaires à réaliser en cette période », nous indique-t-il.

Trouver le moment opportun pour décider du sort de l’entreprise

Dans ce contexte de crise, les décisions à prendre diffèrent d’une société à l’autre. « Les entreprises qui ont une trésorerie importante pourraient amortir le choc de la crise et retrouver le rythme d'une activité normal une fois que cette crise sanitaire sera passée, mais malheureusement, personne ne sait quand est-ce qu’elle va s’estomper. C’est difficile de dresser des Business plans sans vraiment savoir combien la crise sanitaire va encore durer », explique notre interlocuteur.

Et de continuer : « La situation économique va se durcir. Les dirigeants vont devoir être agiles pour pouvoir prendre des décisions difficiles. Ouvrir son capital à des investisseurs ou fusionner avec des entreprises qui offrent une complémentarité, vont certainement être les seuls moyens pour ces PME afin de survivre ».

« Ces décisions restent, psychologiquement, difficiles à prendre. Elles demandent de la réflexion et du temps. Or, le temps est un élément essentiel pour les dirigeants. On attend trop longtemps pour prendre ces décisions, et très souvent, on les prend trop tard et on se trouve obligés de prendre des décisions ‘’chirurgicales’’. Les chefs d’entreprises qui attendent trop longtemps risquent de vendre à perte. C’est assez facile de vendre une société qui marche bien. Cela devient plus difficile de la vendre quand elle connait une forte baisse de son chiffre d’affaires et de son résultat. Le dirigeant doit être capable de trouver le moment opportun pour prendre ce genre de décisions. Il doit être apte à analyser la situation globale et à se projeter dans le futur », ajoute-t-il. 

Demander de l’aide n’est pas une défaite

Le conseil financier et stratégique est monnaie courante partout dans le monde. Au Maroc, il y a encore une certaine résistance observée chez les dirigeants des PME. « Dans notre culture marocaine, se faire accompagner n’est pas une chose naturelle dans l’esprit des dirigeants des PME. Ils essaient toujours de tout faire par eux-mêmes. Et souvent, ils n’ont pas les compétences nécessaires pour tout faire par eux-mêmes. Il est difficile d’être spécialiste dans plusieurs domaines et, en même temps, on n’ose pas aller chercher la compétence nécessaire pour résoudre un problème quelconque ». 

« L’accompagnement est un élément important pour les dirigeants des PME quand ils ont besoin de trouver des solutions à leur problèmes », conclut-il.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 3/5/2024 à 16:28

    BTP : une bonne tenue du secteur attendue cette année

    Anticipée comme bonne par les professionnels du BTP, l’année 2024 devrait confirmer un bon trend dans les mois à venir. Au premier trimestre déjà, l’encours des crédits bancaires au secteur du BTP bondissait de 16% à 96,6 MMDH. Les ventes de ciment à fin avril, elles, progressaient de 3,5% par rapport à l’année précédente.
  • | Le 3/5/2024 à 9:08

    Forte reprise de la consommation de ciment en avril

    Le mois d’avril a connu un sursaut de consommation de ciment. Depuis le début de l’année, les ventes de ciment ont progressé de 3,5% à 4,1 MT.
  • | Le 2/5/2024 à 15:20

    En mars, l'encours des crédits progresse de 69 MMDH sur 12 mois glissants

    L'encours global des crédits en mars a progressé de près de 19 MMDH d'un mois sur l'autre. Les créances en souffrance progressent de 4,8 MMDH sur une année glissante. L'encours des crédits bancaires concernant la branche d'activité du BTP a fortement progressé de 16% à 96,6 MMDH au premier trimestre. Une hausse notable qui provient de la hausse des mises en chantiers des grands projets d'infrastructures.
  • | Le 2/5/2024 à 13:03

    La barre des 400 MMDH de cash en circulation a été franchie en mars (BAM)

    Le cash en circulation a atteint les 400 MMDH en mars 2024. En un mois, il a progressé de plus de 5 MMDH et de plus de 37 MMDH sur 12 mois glissants. Les dépôts bancaires progressent également en mars. En 12 mois, ils ont augmenté de près de 50 MMDH pour atteindre 1.177 MMDH.
  • | Le 2/5/2024 à 10:49

    Baisse de 5,1% des recettes touristiques à fin mars

    Les dépenses de voyages progressent bien plus fortement que les recettes à fin mars. Le solde de voyages recule de 17,6% à fin mars à 16 MMDH.
  • | Le 1/5/2024 à 16:30

    Inetum Maroc se renforce : “Il y a les talents, les conditions et la taille critique pour le faire” (PDG)

    Le géant des services numériques a annoncé vouloir tripler ses effecifs au Maroc d'ici 2027. Le PDG du groupe revient pour Médias24 sur les raisons de ce choix stratégique et sur l'évolution de l'activité du groupe depuis 20 ans d'implantation dans le royaume. Base offshore réputée dans l'Hexagone, le Maroc devient également de plus en plus attractif avec un marché local en fort développement. Entretien.