Banques participatives: un bilan encourageant, malgré les énormes lacunes du système

Sara El Hanafi | Le 12/2/2019 à 16:14

Elles ont servi depuis leur création, il y a un peu plus d'un an, pas moins de 4,7 milliards de financements, dont la grande majorité pour l'achat de logements. Une belle performance quand on sait que ces banques naviguent dans un écosystème encore incomplet. Le point.

L’année 2018 a été le premier exercice plein pour les huit banques et fenêtres participatives marocaines. Un premier exercice qui s’est soldé par un volume de financements que l’on peut qualifier d’important, eu égard aux carences que présente encore l’écosystème de la finance participative au royaume.

Ce sont près de 4,7 MMDH de financements qui ont été octroyés par les banques particpatives depuis leur démarrage, selon les dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib.

Rien que par rapport au mois d'octobre 2018, cet encours a progressé de près de 23%.

La Mourabaha immobilière représente 85% de l'encours des crédits

La Mourabaha immobilière représente un peu plus de 4 MMDH, soit plus de 85% de l'encours global. Il faut dire que l'habitat, notamment les logements principaux, représente le premier besoin en termes de financement pour beaucoup de clients qui ont longtemps attendu des solutions conformes à leurs convictions.

L’encours de la Mourabaha automobile et celui du financement participatif à l’équipement s’est situé à 391 MDH, en progression de 36% par rapport à octobre 2018. 

Pour sa part, l’encours des dépôts a terminé l’année sur 1,1 MMDH. Très loin des 4,7 milliards de crédits distribués.

Face à l'importance des financements octroyés, les banques participatives ont donc dû se refinancer auprès de leurs sociétés mères, et ce en attendant d'émettre leurs propres Sukuk.

Selon les dernières statistiques monétaires de Bank Al Maghrib, l'encours du refinancement global auprès des banques à travers la "Wakala Bil Istithmar", en plus des dépôts à vue reçus des banques mères, a atteint 1,24 MMDH.

Un écosystème embryonnaire et incomplet

En dépit des performances prometteuses des premières banques et fenêtres participatives pour 2018, il faut dire qu’il est encore assez tôt pour véritablement cerner la place des financements participatifs dans le microcosme financier marocain.

En cause : un écosystème incomplet, aussi bien en matière de solutions de financement supplémentaires que de solutions d’investissement ou d’assurance.

En effet, bien que la Mourabaha reste le financement de prédilection des adeptes de la finance islamique, d’autres contrats ou produits de financement sont dans le pipe et promettent d'autres apports plus innovants.

Mais pour l’instant, les professionnels s'impatientent plutôt pour l'entrée en vigueur de l'assurance Takaful, prévue probablement pour le troisième trimestre de l'année en cours, qui rendra les financements Mourabaha plus attrayants, mais surtout plus sûrs.

Car rappelons le, l'absence d’assurance Takaful met en danger le client ayant contracté le financement participatif qui, en cas de survenance d’une situation qui ne lui permet plus de s’acquitter de ses traites (décès, invalidité temporaire ou définitive, etc.) ne peut activer une assurance qui lui permettra de faire face à ce risque.

C'est pour cela que l'octroi d’un financement Mourabaha à l’heure actuelle s’accompagne d’une condition bien spécifique, engageant le client à souscrire à une assurance Takaful dès que celle-ci deviendra opérationnelle.

Cela étant dit et en dépit de toutes ces lacunes, il faut dire que les banques participatives démarrent à un rythme correct, malgré tous les obstacles. Mieux encore, elles ont permis de répondre jusqu'à présent à un besoin de financement qui n'était pas adressé par le circuit classique.

>> Lire aussi: Banques participatives: premières facettes d'un marché compétitif

>> Lire aussi: Fenêtres participatives: Comment a évolué l'activité au premier semestre 2018

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