Les sociétés cotées ont perdu 50 milliards de DH de leur valeur en 2018

S.N. | Le 2/1/2019 à 11:40

La capitalisation boursière a chuté de 8% pour s’établir à 582 milliards de DH à la fin de l’année 2018. Boycott, baisse des résultats des sociétés cotées et perte de confiance des investisseurs ont été à l’origine de cette contre-performance. Un retour progressif des investisseurs est constaté mais il est encore tôt pour parler de reprise.

Après deux années haussières, la Bourse de Casablanca renoue avec la baisse. Le Masi, indice général du marché, a clôturé l’année 2018 avec une contre-performance de 8,27% contre une hausse de 6,39% en 2017.

Le volume des transactions a également reculé. Sur le marché central, les échanges d’actions ont totalisé 37,1 milliards de DH contre 39,5 milliards l’année précédente (-6%). Sur le marché de blocs, la baisse est plus prononcée : 8,8 milliards contre 24 milliards en 2017.

In fine, la capitalisation boursière, qui représente la valeur de marché des 76 entreprises cotées a chuté de 8% ou de 50 milliards de DH, passant à 582 milliards de DH.

Cette baisse résulte l’effondrement du cours de plusieurs valeurs importantes de la cote, dont les immobilières : -58% pour Alliance, - 48% pour Addoha, -35% pour Dar Saada.

Elle cache également de bonnes performances réalisées par des entreprises de taille petite ou moyenne, comme HPS (+54%), Dari Couspate (+40%) ou M2M Group (+24%).

Ces variations reflètent la volatilité qui a caractérisé le marché en 2018. Celle-ci a certes permis à certains de gagner de l’argent mais a induit des pertes pour beaucoup d’autres.

Il faut dire que les investisseurs en bourse n’avaient pas le moral en 2018. Après la publication en mars dernier de résultats 2017 favorables et conformes aux prévisions par les sociétés cotées, l’éclatement du mouvement de boycott de trois produits de grande consommation a renversé la tendance et installé un climat de crainte et d’attentisme sur le marché.

D’ailleurs, les indices se sont effondrés début mai, quelques jours après le début du mouvement.

Les investisseurs ont par la suite anticipé un recul des résultats semestriels 2018 des sociétés cotées, ce qui a maintenu la tendance baissière des cours. Finalement, les résultats semestriels publiés ont effectivement été en baisse.

Ces deux facteurs, auxquels s’ajoute le trait de certains investisseurs étrangers, ont pesé sur le marché dans un contexte économique peu favorable, marqué par un ralentissement de la croissance.

Retour progressif des investisseurs

Toutefois, à partir du mois d’octobre et jusqu’à la fin de l’année, une certaine stabilité des cours a été constatée. Selon des analystes, la correction opérée par les investisseurs en anticipation de la baisse des résultats semestriels était un peu exagérée et les cours se sont techniquement redressés.

De plus, les investisseurs reviennent progressivement sur le marché et se positionnent à l’achat tout en restant prudents. Pour un opérateur, la confiance se rétablit doucement.

(Evolution du MASI en 2018)

L’année 2019 sera-t-elle accompagnée d’une reprise ? Il est encore tôt pour le prédire, s’accordent à dire les spécialistes. Pour ces derniers, cela dépendra de plusieurs facteurs, dont les résultats 2018 des sociétés cotées, attendus en baisse ou en stagnation dans le meilleur des cas.

Si les réalisations sont conformes ou plus favorables que les prévisions, et si les dividendes annoncés sont généreux, une hausse des cours pourrait intervenir, mais l’on ne parlera de reprise que si la hausse est accompagnée de volumes de transactions importants.

Autre facteur, le comportement du marché des bons du Trésor. Si ce dernier est plus dynamique et offre aux investisseurs des rendements plus intéressants que ceux de 2017, il pourrait capter la demande au détriment du marché actions.

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