Assurances: Un secteur solide, rentable et prometteur, selon le dernier rapport sur la stabilité financière
Dans son dernier rapport sur la stabilité financière pour l'année écoulée, le consortium composé de l'ACAPS, de l'AMMC et de Bank Al-Maghrib dresse un bilan positif pour le secteur des assurances à fin 2017, et avance que le marché demeure porteur et qu'il est en mesure de résister aux différents chocs.
Le dernier rapport sur la stabilité financière du consortium ACAPS/AMMC/Bank Al-Maghrib estime le taux de pénétration des assurances, correspondant au rapport entre les primes émises et le PIB, à 3,7%. "Un taux qui fait que le secteur ne présente pas de signes de vulnérabilité au risque d'une baisse du chiffre d'affaires", indique la même source.
"Bien que ce taux dépasse celui des pays arabes, il reste en deçà des taux de pénétration enregistrés dans certains pays développés, ce qui montre un potentiel de développement pour le marché marocain de l'assurance", ajoute-elle.
Plus particulièrement, le rapport évoque l'assurance Vie et capitalisation, "qui continue à se développer en dépit de la tendance baissière des taux d'intérêt et ce, eu égard au développement de la bancassurance et l'absence d'alternatives d'investissement".
Par ailleurs, le rapport anticipe une évolution régulière du chiffre d'affaires des assurances Responsabilité civile automobile et Accidents du travail, vu leur caractère obligatoire et compte tenu de l'accroissement du parc automobile et du développement du tissu économique du pays.
Le secteur maintiendrait sa résilience à l’horizon 2019
D'une autre part, le rapport révèle qu'un exercice de macro stress test a été réalisé sur un groupe d'entreprises représentant plus de 78% du total du marché de l'assurance, avec un horizon des simulations de deux ans couvrant les années 2018 et 2019.
Cet exercice consiste à chiffrer les impacts des risques jugés significatifs pour le secteur, et à évaluer la résilience des assureurs à des chocs exceptionnels émanant de l'environnement macroéconomique, et leur capacité à résorber ces chocs.
"Les résultats montrent que le secteur des assurances marocain maintiendrait sa résilience à l’horizon de 2019. Ils indiquent que le taux de couverture de la marge de solvabilité incluant les plus-values latentes devrait, selon le scénario de base où les variables macro-économiques évolueraient dans des conditions normales, s’établir en moyenne entre 488% en 2018 et 462% en 2019. Toutefois, la détérioration des conditions économiques, telles que simulées dans le scenario extrême, devrait se traduire par une légère détérioration de ce taux pour atteindre en moyenne 435% en 2018 et 403% en 2019", explique le rapport.
Des performances financières satisfaisantes
Le bon comportement du marché des assurances s'est reflété sur les résultats et la rentabilité des entreprises du secteur en 2017. Le résultat net du secteur, hors réassureurs exclusifs, a progressé de 20,2%, atteignant ainsi 3,8 MMDH.
D'une autre part, les capitaux propres ont augmenté de 5,7%, pour atteindre 36 MMDH. Le rendement sur capitaux propres (RoE) a enregistré un niveau de 10,6% contre 9,4% en 2016.
En outre, le ratio combiné de la branche non vie a connu en 2017 une baisse conséquente de 5,5 points par rapport à l'année précédente, pour atteindre 94,5 %. Cette amélioration est due à une augmentation des primes plus importante que celle des prestations et frais. Le rapport note toutefois que le ratio combiné de l'assurance Accidents du travail et maladies professionnelles ainsi que celui de l'assurance Accidents corporels-Maladie-Maternité continuent et de manière structurelle à se situer à des niveaux élevés, soit respectivement 137,5% et 107,5%.
Par ailleurs, le secteur améliore sa marge de solvabilité, qui passe de 449% en 2016 à 451% à fin 2017. Une amélioration qui s'explique en partie par les plus-values latentes constatées suite à la bonne performance du marché boursier pour la seconde année consécutive.
Mais bien que le niveau de la marge de solvabilité reste élevé par rapport aux exigences réglementaires, cette marge ne couvre que le risque de souscription: "Les excédents de marge seront amenés à diminuer si l'on tient compte des autres risques auxquels sont exposés les entreprises d'assurances", souligne le rapport.
C'est justement le rôle du cadre prudentiel relatif à Solvency II ou la "Solvabilité basée sur les risques", en cours de préparation, qui exige que le marge de solvabilité des entreprises d'assurances tienne compte de tous les risques auxquels ces entreprises sont exposées.
Des placements rentables
Le rapport sur la stabilité financière détaille les placements du secteur des assurances à fin 2017. A cette échéance, ils ont atteint 166,1 MMDH, en progression de 9,4%. Les placements affectés aux opérations d'assurances ont progressé de 6,5% pour atteindre 154,9 MMDH.
La part des actifs de taux dans le total des placements du secteur a atteint 48,2% en 2017, contre 46,9% en 2016. La part des actifs en actions et celle des actifs immobiliers ont connu, par contre, une légère baisse, en passant respectivement de 45,6% et 4,5% en 2016 à 44,4% et 4,3% à fin 2017.
Par ailleurs, le montant global des plus-values latentes à fin 2017 s'établit à 34,7 MMDH, soit une évolution de 20% par rapport à l'année 2016. Cette évolution est due essentiellement à l'appréciation des actions détenues directement par le secteur d'un montant de 4,4 MMDH, suite à la performance du marché boursier enregistrée en 2017.
Elle est due également à une légère appréciation des obligations détenues directement par le secteur d'un montant de 1,2 MMDH, et ce en dépit de la légère hausse des taux d'intérêt (moyen et long terme) enregistrée au niveau du marché obligataire durant le quatrième trimestre de l'année 2017.
Par ailleurs, le rapport révèle que l'exposition des entreprises d'assurances au risque de marché a été appréhendée à travers un stress test fondé sur un choc boursier, calibré sur la base d'une baisse de 10% à 25% des cours des actions cotées: "Les résultats de ces stress tests montrent que les exigences prudentielles en matière de solvabilité restent respectées par les entreprises d’assurances", indique le document.
L'exposition au risque immobilier a également été appréhendée, à travers un stress test fondé sur un choc des placements immobiliers, également calibré sur la base d'une baisse de 10% à 25%. Ce test a fait ressortir les mêmes résultats.
En outre, le rapport souligne que le taux d’exposition du secteur des assurances au risque de contrepartie vis-à-vis de certains émetteurs en matière de placements atteint environ 30% des fonds propres. A signaler, qu’à l’exception de deux ou trois entreprises, les autres opérateurs n’encourent pas ce risque.
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