Le Bitcoin boit la tasse

| Le 24/12/2017 à 8:23

Krach pur et dur? Ou correction passagère d'une monnaie virtuelle erratique? Le bitcoin dégringolait vendredi, presque aussi brutalement qu'il a flambé ces dernières semaines, sans que les experts de la finance ne sachent vraiment l'expliquer. Il est toutefois hasardeux et même faux de parler de krach puisqu'il s'agit d'un actif purement spéculatif, non adossé  au réel.

La plus célèbre des cryptomonnaies cotait vendredi vers 18h15 GMT autour de 12.840 dollars, selon les données compilées par l'agence Bloomberg, alors que lundi elle semblait encore toute proche de toucher les 20.000 dollars.

Le bitcoin, qui n'en finissait plus de flamber après voir commencé 2017 autour de 1.000 dollars, a perdu environ un quart de sa valeur en une semaine. Ou l'équivalent de deux fois la capitalisation boursière du groupe L'Oréal, par exemple.

 

 

La correction est particulièrement brutale, même pour une devise virtuelle habituée à des variations fortes, et échappant aux cadres monétaires traditionnels. Contrairement au dollar ou à l'euro, le bitcoin n'est pas émis par des Banques centrales mais "miné", ou créé, de manière décentralisée par des ordinateurs utilisant des algorithmes complexes pour produire une chaîne de blocs de transactions codés et authentifiés (technologie dite "blockchain").

La Bourse d'échange de bitcoin Coinbase a été contrainte d'annoncer vendredi vers 16h30 GMT qu'"en raison du fort volume aujourd'hui (vendredi), la vente et l'achat peuvent être indisponibles en ligne", tout en promettant de restaurer ces fonctionnalités au plus vite.

 Le glas a-t-il sonné? 

Pour Neil Wilson, de la société londonienne ETX Capital, "difficile de savoir si le glas a déjà sonné". Ces dernières semaines ont apporté presque autant de bonnes que de mauvaises nouvelles pour le bitcoin.

Il a certes gagné une certaine légitimité avec le lancement aux Etats-Unis d'instruments spéculatifs basés sur le bitcoin, par des opérateurs reconnus. Par ailleurs, selon Bloomberg, le géant bancaire Goldman Sachs envisagerait de se lancer dans le "trading" de bitcoins, ce qui serait, selon les critères du monde de la finance, une sorte de consécration.

Mais le bitcoin, accusé de servir à toutes sortes de trafics illégaux, reste très critiqué. Mercredi, son étoile avait commencé à pâlir après des informations de piratage d'une plateforme d'échanges de cryptomonnaies en Corée du Sud, Youbit.

Et jeudi, Haruhiko Kuroda, gouverneur de la Banque du Japon, marché important pour le bitcoin, avait jugé la flambée du cours "anormale". Sans compter les rumeurs récurrentes de création de cryptomonnaies concurrentes et de rivalités entre "mineurs".

Pour les experts, rien de tout ça ne suffit pourtant à expliquer sa chute brutale. "Il semble qu'il soit temps pour les investisseurs de prendre leurs bénéfices et de les dépenser pour Noël", note simplement Neil Wilson.

Il n'est pas vraiment possible d'acheter ses cadeaux ou sa dinde en bitcoins, dont l'usage commercial reste très marginal. Pour dépenser ses bitcoins, il faut donc les échanger contre une autre devise, ce qui fait chuter le cours.

Le Belarus a toutefois emboîté vendredi le pas au Japon en reconnaissant le bitcoin et les autres cryptomonnaies comme moyen de paiement légal ainsi que les "smart contracts" qui utilisent comme elles la technologie du "blockchain".

Les opérations en cryptomonnaies resteront aussi défiscalisées jusqu'en 2023, selon un décret signé par le président Alexandre Loukachenko.

 'La main dans le sac' 

Alexandre Baradez, analyste pour IG France, ne trouve "pas d'explication particulière" à la chute, et rappelle que le cours du bitcoin a toujours été erratique. Sa volatilité "est 20 fois supérieure à la volatilité euro/dollar", souligne l'expert. Il rappelle aussi que la cryptomonnaie reste un tout petit marché par rapport à d'autres grandes devises: il suffit que quelques gros poissons vendent pour que le cours décroche.

Selon Stephen Innes, chef des échanges en Asie-Pacifique chez OANDA, les investisseurs du bitcoin font face à "un retour sur Terre". "Une demande effrénée" associée à une disponibilité limitée "a conduit des investisseurs inexpérimentés à être pris la main dans le sac", estime-t-il.

Rebecca O'Keeffe, chez Interactive Investor, attend pour sa part de voir si le bitcoin rebondit, ou s'il se dégonfle pour de bon au profit "d'autres monnaies virtuelles moins onéreuses". (AFP)

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 16/5/2024 à 15:53

    Oncorad : “D’ici début 2026, nous souhaitons tripler la valeur du groupe” (Redouane Semlali)

    Il y a un an, le groupe Oncorad annonçait une levée de fonds de 458 MDH auprès de CDG Invest Growth et STOA. Depuis, quels sont les changements structurels et les développements qui ont été menés ? Création de holdings, acquisition de foncier... Redouane Semlali, PDG et cofondateur du groupe, nous en dit plus.
  • | Le 15/5/2024 à 16:57

    BKGR anticipe une hausse de 13,4% de la capacité bénéficiaire de la cote cette année à 33,2 MMDH

    L’industrie devrait voir sa capacité bénéficiaire progresser de 15,6% à 17,7 MMDH. Les financières devraient enregistrer une croissance de 10,7% à 13,8 MMDH. La capacité bénéficiaire des assurances devrait s’apprécier en 2024 de 14% à 1,7 MMDH. La masse des dividendes en 2024 est également attendue en hausse de 6,3% à 21 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 16:53

    Auto Hall : hausse de 9,3% du chiffre d’affaires consolidé à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars une hausse de 4,4% de son volume de vente à 4.465 unités, alors que le marché affichait une baisse de 3,1%.
  • | Le 15/5/2024 à 13:51

    Retraites : la CDG dresse le bilan de la CNRA et du RCAC au titre de l'année 2023

    En 2023, la CNRA et le RCAC ont réalisé un résultat net respectif de 135 MDH et 1,1 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 9:50

    Alliances intègre l’indice MSCI Frontier Market

    Le groupe aura davantage de visibilité aux yeux des acteurs internationaux après cette entrée dans l’indice.
  • | Le 14/5/2024 à 11:15

    TAQA Morocco : hausse de 16,8% du RNPG à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars un taux de disponibilité en baisse à 93,5% contre 97,9% l’année précédente suite à une révision de 11 jours au niveau de l’unité 3. Les revenus reculent de 27,6% sur la période, suite à la baisse des prix du charbon. Le périmètre de consolidation de TAQA Morocco au 31 mars 2024 a connu l’intégration de la filiale TMGE (TAQA Morocco Green Energy).