Carburants. Le litre à 20 DH ? Un scénario désormais probable
L’extension des sanctions européennes contre la Russie aux produits énergétiques affole les marchés. Au Maroc, les prix à la pompe s’inscriront à la hausse dès le 15 juin, à moins d’une action politique internationale pour contenir l'envolée des cours.
Carburants. Le litre à 20 DH ? Un scénario désormais probable
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Hayat Gharbaoui
Le 1 juin 2022 à 17h05
Modifié 1 juin 2022 à 19h39L’extension des sanctions européennes contre la Russie aux produits énergétiques affole les marchés. Au Maroc, les prix à la pompe s’inscriront à la hausse dès le 15 juin, à moins d’une action politique internationale pour contenir l'envolée des cours.
Les changements des prix à la pompe à partir de ce 1er juin sont mitigés. Le prix de l’essence doit augmenter, quand celui du diesel est supposé baisser, nous assure un fin connaisseur du marché.
"Les cours du diesel ont enregistré un recul de 50 dollars sur la quinzaine passée, ce qui doit se traduire cette quinzaine par une baisse des prix à la pompe de 40 à 60 centimes le litre, selon la stratégie de chaque opérateur", nous a expliqué une source dans la soirée du 31 mai.
Et d’ajouter : "Le cours de l’essence, en revanche, flambe de plus en plus depuis une quinzaine de jours. A l’international, la hausse a dépassé 110 dollars. Du moment qu’il y a un stock moyen pondéré, la hausse moyenne des prix à la pompe sera comprise entre 70 et 80 centimes. Elle peut atteindre jusqu’à un dirham en fonction, encore une fois, des opérateurs."
Des impacts différents à la pompe
Ce mercredi 1er juin, les prix affichés à la pompe ne sont pas tous conformes aux attentes. En comparant les tarifs pratiqués ce jour-ci avec ceux du 17 mai dernier, tous ont augmenté le prix de l'essence. Deux opérateurs seulement ont baissé les prix du diesel, en l’occurrence Afriquia et Shell. Un changement de ces tarifs aura peut-être lieu dans les prochains jours.
La comparaison du relevé des prix de ce mercredi 1er juin avec les tarifs du 17 mai montre les évolutions suivantes :
Essence | Diesel | |||||
1er juin | 17 mai | Ecart | 1er juin | 17 mai | Ecart | |
Shell | 16,23 | 15,43 | +0,8 | 14,06 | 14,58 | -0,52 |
Petrom | 15,42 | 14,30 | +1,12 | 14,55 | 14,27 | +0,28 |
Total | 15,43 | 14,90 | +0,53 | 14,58 | 14,30 | +0,28 |
Afriquia | 16,14 | 14,33 | +1,81 | 13,95 | 14,28 | -0,33 |
Winxo | 15,39 | 14,31 | +1,08 | 14,55 | 14,27 | +0,28 |
20 DH le litre, une option désormais probable
Quoi qu’il en soit, l’expert sondé par Médias24 est formel : "La baisse sera de courte durée."
"Avec l’annonce, d’une part, de la généralisation de l’embargo de l’Union européenne aux produits énergétiques et, d’autre part, celle de la Russie qui a déclaré que la guerre durera plus longtemps encore, le marché prend une ampleur incroyable en termes de prix. C’est du jamais vu", commente notre source. Elle affirme que les hausses des cours du raffiné risquent de se succéder.
"Durant la première quinzaine du mois de mai, la moyenne du platts s’est soldée à 1.150 dollars. La deuxième quinzaine a connu une baisse de 50 dollars à 1.100 dollars. C’est celle qui doit être répercutée sur le marché national ce 1er juin. Après les récentes annonces, au premier jour de reprise de cotation du platts (31 mai), il affichait 1.200 dollars. Il a donc pris 100 dollars en un jour", décrypte notre expert.
La cotation de la deuxième quinzaine de mai s’est clôturée le 27 mai. Elle a repris le 30 mai, après deux jours fériés, et durera jusqu’au 10 juin.
"Si ce trend se poursuit jusqu’à la fin de la quinzaine, c’est-à-dire des hausses quotidiennes de 20 à 50 dollars, les pronostics avançant un litre de gasoil à 20 DH deviennent très probables. Le risque est énorme", assure notre source.
"Il faut reconnaître toutefois que ce n’est pas uniquement la faute de la Russie car cette dernière n’approvisionne pas tout le monde. En réalité, ce qui se produit relève d’une volonté internationale. Rien n’empêche en effet les autres producteurs d’augmenter la production. Si un seul pays producteur, comme l’Arabie saoudite ou le Venezuela, augmentait sa production, le problème serait réglé", poursuit notre expert.
Sécuriser les achats à n’importe quel prix
Outre la hausse des cours internationaux, les opérateurs doivent composer avec deux autres augmentations. D’un côté, celle de la parité dollar/dirham qui renchérit le coût. De l’autre, la commission des traders qui s’accroît considérablement.
"Les contrats à terme conclus par les opérateurs marocains vont commencer à se terminer au cours de ce mois de juin. Le renouvellement des contrats sera donc impacté par le coût élevé de la molécule ainsi que par les premiums demandés par les traders, qui seront encore plus élevés", avance notre interlocuteur.
"On achetait le spot avec un premium de 1 à 2 dollars, jusqu’à 5 dollars maximum. Aujourd’hui, ce même premium varie entre 30 et 50 dollars", ajoute-t-il.
"Le plus important pour nous aujourd’hui, c’est de sécuriser la molécule tout en faisant face aux prix. Tant qu’il n’y aura pas un revirement ou un changement de politique internationale, les choses risquent d’empirer", conclut notre expert.
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