Plan d’aménagement du plateau de Akrach : la commune valide la première tranche
La procédure d’adoption du plan d’aménagement de la première tranche du projet a été renouvelée en raison d’un dépassement de délai en 2019. A l’époque, des conseillers relevaient des inégalités foncières dans le plan d’aménagement. Une problématique toujours d’actualité.
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Sara Ibriz
Le 12 avril 2022 à 17h06
Modifié 12 avril 2022 à 17h06La procédure d’adoption du plan d’aménagement de la première tranche du projet a été renouvelée en raison d’un dépassement de délai en 2019. A l’époque, des conseillers relevaient des inégalités foncières dans le plan d’aménagement. Une problématique toujours d’actualité.
La commune de Rabat adopte le plan d’aménagement du plateau de Akrach. Le vote des conseillers, qui a eu lieu le lundi 11 avril, ne porte que sur sa première tranche qui a déjà été adoptée en 2019. Cela dit, en raison de “dépassements de délais”, la procédure a dû être renouvelée.
La problématique, soulevée il y a trois ans par les élus de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), a également été remise sur le tapis. Il s’agit de l’inégalité foncière constatée dans le plan d’aménagement. Les conseillers FGD craignent, à ce jour, que les petits propriétaires de la zone visée ne soient expropriés dans des conditions désavantageuses.
Le plateau de Akrach s’étale sur une superficie totale de 1.100 hectares. Et le projet est séquencé en trois tranches :
- Tranche 1 (adoptée ce lundi 11 avril) : zone tampon de 407 ha d’articulation au quartier Souissi. Elle aura une vocation multifonctionnelle mixte, avec des équipements emblématiques, une mixité bureaux-services-commerces-habitat, de densité faible à moyenne autour de corridors paysagers de parcs et jardins. Et enfin, une valorisation des berges en zones touristiques et des promontoires en espaces de promenade.
- Tranche 2 : c’est la zone affaires de 380 ha. Mixité bureaux/services/commerces de forte intensité autour d’un grand parc central. Mixité bureaux/commerces/habitat de densité modérée à forte. Valorisation des berges en zones touristiques et promontoires en espaces de promenade.
- Tranche 3 : 330 ha. Zone d’ouverture sur la vallée avec vocation de balcon urbain. Valorisation des berges en zones touristiques et équipements structurants d’attractivité surplombant le Bouregreg. Mixité bureaux/services/commerces d’intensité modérée autour d’un grand parc. Mixité commerces/habitat de densité faible à modérée.
Lors de la session extraordinaire du conseil communal tenue le lundi 11 avril, la question relative aux choix des zones dédiées aux services publics et celles dédiées à l’exploitation immobilière sont restées sans réponse. Idem pour la question portant sur l’entité qui se chargera de l’aménagement. Ce sont des questions que continuent à se poser Omar Hayani (FGD) et Ibtissame Azzaoui (USFP), joints par Médias24.
De 2019 à 2022 : les deux plans sont identiques
Pour nos deux interlocuteurs, l’aménagement du plateau de Akrach constitue un projet "extrêmement important" et "stratégique" pour Rabat puisqu’il s’agit de la dernière extension possible de la ville.
"Nous n’avons pas le droit de la rater. Nous devons innover en termes d’aménagement pour que le quartier réponde aux besoins de Rabat d’ici la fin du siècle", déclare Omar Hayani.
Ce dernier explique que “les deux plans d’aménagement (celui adopté en 2019 et celui de 2022, ndlr) sont identiques. Nous avons beau chercher des modifications, il n’y en a pas”.
Selon lui, lorsqu’il s’agit de plans d’aménagement, il convient de ne pas dépasser le délai d’un an entre l’enquête publique et la publication au bulletin officiel. Un délai qui a “clairement été dépassé”, mais dont les raisons restent inconnues à ce jour, comme l’explique Omar Hayani.
“Tout le processus a été refait. L’enquête publique a été lancée début mars et nous avons reçu les résultats lundi avec les commentaires des citoyens, dans lesquels la même question revient : l’absence d’équité foncière dans ce plan d’aménagement”, poursuit-il.
Cette absence d’équité foncière a été relevée par les conseillers FGD en 2019, mais également par la conseillère USFP, Ibtissame Azzaoui. Contactée par Médias24, elle indique avoir soulevé la question lors de la session extraordinaire du Conseil communal tenu le lundi 11 avril.
“Nous avons remarqué une inégalité foncière entre les lieux choisis pour les services publics et ceux dédiés à une exploitation immobilière, génératrice d’importants revenus. Certains propriétaires se verront retirer plus de la moitié de leur terrain, dont un cas en particulier qui en perd 90%, alors que d’autres personnes, plus chanceuses, verront leurs terrains autorisés aux constructions de R+3 et de R+5”, indique-t-elle.
Le même constat est établi par Omar Hayani. Il déplore que l’investissement public soit concentré dans certaines parcelles, tandis que d’autres “qui appartiennent à des personnes haut placées dans le pays ne sont pratiquement pas touchées”.
“La réponse de la directrice générale de l’agence urbaine de Rabat, qui était présente le lundi 11 avril, est la suivante : toutes les parcelles ont été amputées d’équipements publics. Or ce qu’elle ne dit pas, c’est à quel pourcentage. Certaines ont subi 90% d’amputation et d’autres seulement 1%. Nous avons toutes les données concernant la concentration des équipements publics, sachant qu’ils sont importants en termes de taille puisqu’il s’agit, entre autres, de la plus grande mosquée de Rabat et d’une piscine olympique”, poursuit Omar Hayani.
Qui se chargera de l’aménagement ?
La deuxième question que les conseillers posent avec insistance, mais qui reste également sans réponse, est celle de savoir "qui se chargera de l’aménagement de cette zone".
Pour Ibtissame Azzaoui, il serait inconcevable que la commune prenne en charge l’aménagement de ce terrain. "Ce sera extrêmement coûteux. La valeur du terrain est multipliée par 20, voire 30. Cela représentera un investissement colossal pour la commune. Je doute même qu’elle puisse le supporter." C’est dans ce sens que la conseillère USFP propose la création, par les propriétaires des terrains, d’une société chargée de gérer tout le projet, y compris son aménagement.
L’idée a été soufflée en 2019 par les conseillers FGD. Ceux-ci réitèrent leur proposition, qui consiste en la création d’une société qui regroupe à la fois "les propriétaires et un aménageur public tel que la CDG, qui a une très bonne expertise en matière de développement territorial et qui apporterait des fonds propres en numéraire pour l’aménagement", indique Omar Hayani.
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