Le plan d'aménagement sectoriel de Akrach porté par le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville ainsi que l'Agence urbaine de Rabat-Salé fera peut-être des vagues. 

Sa première tranche, présentée et votée au conseil de la ville de Rabat le 10 janvier dernier, n'a pas fait l'unanimité.

Les élus de la Fédération de la Gauche démocratique (FGD) ont voté contre, car ils estiment que l'aménagement sur mesure que subira cette zone est destiné à favoriser les nantis au détriment des petits propriétaires de la zone. Car une partie des équipements collectifs sera située sur leurs terrains.

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Mais en quoi consiste ce projet exactement ? Ses promoteurs voient en le plateau de Akrach "une opportunité unique pour la capitale" en vue de : 

- concrétiser sur un dixième de la superficie de la ville une part de l'ambition de faire de Rabat une ville Lumière et une capitale marocaine de la culture. 

- réaliser un nouveau pôle urbain structurant.

- marquer le paysage de la ville par des équipements exceptionnels qui donneront une identité forte à ce lieu. 

Il comporte trois tranches :

- Tranche 1: zone tampon de 407 ha, d’articulation au quartier Souissi. Elle aura une vocation multifonctionnelle mixte, avec des équipements emblématiques, une mixité bureaux-services-commerces-habitat, de densité faible à moyenne autour de corridors paysagers de parc et jardins. Et enfin une valorisation des berges en zones touristiques et des promontoires en espaces de promenade.

- Tranche 2 : zone affaires de 380 ha. Mixité bureaux/services/commerces de forte intensité autour d’un grand parc central. Mixité bureaux/commerces/habitat de densité modérée à forte. Valorisation des berges en zones touristiques et des promontoires en espaces de promenade.

- Tranche 3 de 330 ha : Zone d’ouverture sur la vallée avec vocation de balcon urbain. Valorisation des berges en zones touristiques et en équipements structurants d’attractivité surplombant le Bouregreg. Mixité bureaux/services/commerces d’intensité modérée autour d’un grand parc. Mixité commerces/habitant de densité faible à modérée.

C'est la première tranche seulement qui a été validée (croquis ci-dessous). 

Sur le document détaillé du projet dont Médias24 détient copie, cette première tranche vise à "amorcer la vocation de pôle d'emploi de Akrach et à renforcer l'armature de la capitale par de nouveaux équipements structurants". 

Ainsi, 10 ha seront réservés au centre d'affaires qui combinera les bureaux et le palais des congrès à l'hôtellerie et aux activités commerciales. 

La grande mosquée et la grande esplanade de Rabat occuperont 9 hectares. Une superficie équivalente sera consacrée au pôle d'équipements culturels et sportifs à savoir le conservatoire, la médiathèque, la bibliothèque, la piscine semi-olympique, la salle couverte...

29 hectares seront dédiés à la zone touristique et 19 aux équipements de proximité avec des secteurs résidentiels mixtes R+1, R+2 et R+5.

Selon le document, 70 hectares seront réservés à la trame verte constituée en parcs, jardins, places, esplanades,... L'objectif est d'assurer 20 m2 d'espace vert par habitant. 

Le plan d'aménagement urbain d'Akrach prévoit dans l'ensemble :

- de créer 62 ha de nouveaux espaces verts, de places, d'esplanades et de mails plantés soit 20 m2 par habitant concrétisant ainsi le statut de Rabat Ville Verte. 

- de préserver et valoriser 85 ha de bassins versants dont les belvédères peuvent être aménagés en promontoires. 

Les conseillers de la FGD ne sont pas contre ce projet ambitieux et même séduisant sur le papier, mais craignent que les petits paysans propriétaires soient expropriés dans des conditions désavantageuses surtout que sur leurs terrains sont programmés essentiellement les projets d'équipements qui seront réalisés par le public. 

Selon les conseillers, les zones villas et immeubles sont situées, quant à elles, sur des terrains appartenant à des personnalités influentes.

Pour résoudre cette problématique et préserver l'intérêt des petits paysans, la FGD propose de créer une agence publique chargée de réaliser toutes les expropriations ainsi que la mise en vente des terrains. Ou bien de créer une société détenue par les actuels propriétaires, à charge pour elle de réaliser les ventes et les équipements et de partager les produits.

Affaire à suivre...