Les dernières pluies n'auront pas un grand impact sur la campagne céréalière (experts)

Pour la campagne céréalière, le redressement sera difficile. Malgré les récentes précipitations qu’a connues le pays, les agriculteurs ne pourront pas rattraper leur retard.

Les dernières pluies n'auront pas un grand impact sur la campagne céréalière (experts)

Le 12 mars 2024 à 14h45

Modifié 12 mars 2024 à 15h29

Pour la campagne céréalière, le redressement sera difficile. Malgré les récentes précipitations qu’a connues le pays, les agriculteurs ne pourront pas rattraper leur retard.

Joints par Médias24, deux experts dans le secteur agricole estiment que les récentes pluies ne profiteront pas aux cultures céréalières, en particulier dans la région qui s'étend du sud de la Chaouia jusqu'au Grand Sud. Dans le nord du pays, la situation est meilleure, mais la situation de la campagne reste tout de même critique en raison de la succession des années de sécheresse.

"Les récentes pluies ne changent pas grand-chose pour la campagne céréalière"

"La situation est semblable à celle de novembre dernier, au niveau de la Chaouia et en allant vers le sud du pays", nous confie Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome, contacté par nos soins.

"Il n’y a pratiquement aucun changement dans ces zones, excepté de petites localités qui se sont améliorées après les récentes pluies. Mais ce sont des parcelles qui restent limitées", nous explique notre interlocuteur.

"Ainsi, les cultures qui avaient déjà poussé continuent de se développer. Les agriculteurs devront continuer à travailler leurs terres normalement, à procéder au désherbage et à mettre les engrais notamment".

"En revanche, dans les zones où rien n’avait poussé durant l’automne, la pluie n’a rien apporté. Les plantes n’ont même pas germé, puisque les précipitations sont tardives".

Et de poursuivre : "Même constat pour le pâturage, à l’exception de certaines plantes cosmopolites. Les plantes se sont habituées à un cycle automnal. Les plantes d’automne ne pousseront donc pas au printemps, malgré les pluies", ce qui met les agriculteurs, déjà endettés, dans une situation critique.

Le pâturage naturel s'est appauvri, et très rares sont les agriculteurs qui peuvent supporter à nouveau le coût de l'alimentation du bétail.

"Certes, la pluie est toujours la bienvenue, mais les récentes précipitations étaient faibles. Et pour les grandes cultures, notamment les céréales, les légumineuses et le pâturage, elles n’apportent pas grand-chose de la Chaouia au sud du Royaume", conclut Abdelmoumen Guennouni.

"La production de céréales sera très limitée"

Même son de cloche auprès d’un autre expert agricole joint par Médias24. "Nous avons passé deux mois quasiment sans pluies, à savoir décembre 2023 et janvier 2024. Nous avons eu des précipitations à partir de février et vers le début du mois de mars courant, mais celles-ci n’ont concerné que la moitié nord du pays".

En effet, depuis le retour des pluies le jeudi 7 mars dernier, c’est la ville de Tétouan qui a enregistré le cumul le plus élevé, estimé à 106 mm. Elle est suivie de Fès (62 mm), Nador (42,1 mm), Meknès (37 mm), El Jadida (35 mm), Ifrane (30 mm) qui a également enregistré des chutes de neige, et de Tanger (29 mm).

"Le principal indicateur nécessaire à l'évaluation de la campagne agricole est relatif à la culture céréalière", dont la production reste faible cette année.

"Je pense que durant une année pareille, la production de céréales sera très limitée, même dans les régions qui ont connu des précipitations", estime notre source. "On ne va certainement pas rattraper la croissance des céréales. On ne sera pas à zéro en termes de production, mais on ne pourra pas non plus se rattraper". Et pour répondre au besoin annuel national, "nous allons de nouveau recourir à l’importation, en très grandes quantités".

"D’ailleurs, même au cours d'une bonne année de pluie, on importe des quantités élevées de céréales. Il s’agit de millions de tonnes. Malheureusement, c’est une donnée structurelle du système alimentaire marocain".

Et notre interlocuteur de poursuivre : "Cela fait plus de quinze ans que je dis qu’au lieu de mettre l’accent sur l’irrigué, il fallait plutôt travailler sur les zones pluviales, mais peu de choses ont été faites dans ce sens".

"Ces pluies seront toutefois bénéfiques à la végétation et à l’élevage, qui est l'un des piliers de l’agriculture marocaine", a-t-il ajouté.

Impact positif sur les barrages et les nappes

Outre son apport pour alimenter les cultures, la pluie a également un effet sur la nappe phréatique et les barrages.

"Les dernières pluies ont été bénéfiques aux barrages, dont le taux de remplissage a augmenté, et aux nappes qui seront rechargées".

En effet les réserves des barrages ont augmenté de plus de 500 millions de m3 entre le 9 février et le 11 mars. Le taux de remplissage des barrages est monté à 26%, pour des réserves totales de 4,2 milliards de m3, principalement concentrées dans le nord du Royaume, notamment les barrages Al Wahda, Oued El Makhazine et Idriss Ier.

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