Qui est Amine Raji, à la tête de la start-up qui a levé 8 millions d’euros en décembre

Spore.bio, concepteur du tout premier dispositif de détection d’agents pathogènes en temps réel pour l’industrie, vient de lever 8 millions d’euros. A la tête de cette start-up, Amine Raji, dont le parcours reflète un mélange d’héritage familial dans le milieu industriel de Casablanca et une passion pour la science.

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Qui est Amine Raji, à la tête de la start-up qui a levé 8 millions d’euros en décembre

Le 10 mars 2024 à 13h37

Modifié 10 mars 2024 à 8h42

Spore.bio, concepteur du tout premier dispositif de détection d’agents pathogènes en temps réel pour l’industrie, vient de lever 8 millions d’euros. A la tête de cette start-up, Amine Raji, dont le parcours reflète un mélange d’héritage familial dans le milieu industriel de Casablanca et une passion pour la science.

En mêlant intelligence artificielle et biologie, Spore.bio apporte une nouvelle révolution dans la biotech. "En quelques minutes, notre solution peut quantifier le nombre de bactéries dans les produits de grande consommation", résume Amine Raji qui, à 28 ans à peine, est le CEO de cette entreprise innovante.

Développé dans le laboratoire de la start-up, à Paris, au cœur du Quartier latin, le dispositif dont la technologie est brevetée, est capable de détecter en un temps réel les agents pathogènes présents non seulement dans les produits de grande consommation, mais aussi dans les produits cosmétiques et pharmaceutiques.

"Concrètement, il s’agit d’un dispositif cubique de 50 cm à l’intérieur duquel on place l’échantillon du produit que l’on veut tester pour le prendre en photo. L’image est ensuite transmise vers un cloud où nos algorithmes d’intelligence artificielle détectent la présence ou l’absence de bactéries", détaille Amine Raji.

Ces algorithmes sont capables de trouver plus facilement et plus rapidement la combinaison spectrale qui permettra d’identifier la présence ou l’absence de bactéries dans les produits testés, qu’il s’agisse de produits de grande consommation ou pharmaceutiques. En parallèle, les algorithmes d’apprentissage automatique, quant à eux, jouent un rôle dans l’amélioration de l’efficacité des processus de détection des agents pathogènes.

Une solution qui fait franchir un cap aux tests industriels

Amine Raji a grandi à Casablanca et baigné dans des univers industriels. Fils et petit-fils d’entrepreneurs dans le secteur agro-industriel, la minoterie et l’agriculture, il s’est imprégné de son environnement pour nourrir ses projets entrepreneuriaux.

S’il peut se targuer d’être à la tête d’une entreprise à succès, c’est qu’il a préféré rejoindre Nestlé Moyen-Orient à Dubaï en tant qu’ingénieur corporate, un rôle pivot dans l’optimisation des processus industriels, après avoir obtenu son diplôme en 2015 à l’Ecole des Arts et Métiers Paris.

En s’ouvrant à une soixantaine d’industries de son portefeuille, avec une mission qui consistait à trouver des solutions à des problèmes techniques ou opérationnels et à superviser leur mise en œuvre, Amine Raji a su mettre le doigt sur un problème latent. Il a constaté le nombre croissant de retours et de rappels de produits dans l’industrie agroalimentaire, principalement en raison des délais prolongés des tests microbiologiques. "Les délais liés aux tests microbiologiques sont longs, voire très longs. Ils peuvent durer entre cinq et vingt jours", souligne-t-il.

Face à des délais jugés trop longs par des entreprises qui "veulent mettre rapidement les produits en rayon, en particulier les produits frais", il a décidé d’agir pour accélérer ce processus.

Il se retrouve malgré lui à chercher une solution autour de l’industrie agro-industrielle. Il décide alors d’intégrer le programme Entrepreneur First de l’édition d’octobre 2022, où il fait la rencontre de son associé, Maxime Mistretta, chercheur en microbiologie à l’Institut Pasteur et détenteur d’un doctorat et post-doctorat en microbiologie. "J’étais tourné vers la problématique industrielle et le business ; lui avait un profil scientifique complémentaire", nous dit-il. Ensemble, ils entament le développement d’une technologie IA qui intègre le machine learning pour accélérer les tests microbiologiques et garantir la détection rapide des bactéries.

Trois mois plus tard, Mohammed Tazi, un entrepreneur émérite de la French Tech reconverti en investisseur, se joint au duo en tant que co-fondateur et directeur des opérations. Ce qui fait de lui l’investisseur visionnaire qui a parié en premier sur Spore.bio. Il a cru en un projet dont la valeur ajoutée est immédiate pour des clients au niveau mondial.

Mohammed Tazi décide d’investir non seulement financièrement, mais aussi de son temps. "Il nous a permis de concrétiser notre vision et d’avoir l’ambition que le projet mérite", souligne Amine Raji. Actuellement, Spore.bio recrute plusieurs profils de chercheurs en microbiologie, hardware, photonique, ainsi que des profils en IA et deep learning.

Premier essais industriels mi-2024

En moins d’un an, la start-up a rapidement capté l’attention d’investisseurs de premier plan et réussi à lever huit millions d’euros. Un signe fort du potentiel de la solution, de sa technologie et de son business model.

Mené par Local Globe, l’un des investisseurs les plus actifs en Seed, au Royaume-Uni, ce tour de table comprend Nolabel Ventures, Entrepreneur First, Kima Ventures, Plug & Play Ventures, EmergingTech Venture, ou encore des business angels de renommée internationale comme Xavier Niel ou Roxane Varza.

En plus du financement en cash, chacun des investisseurs apporte sa propre valeur ajoutée. "Mehdi Ghissassi, de Google Deep Mind, met à disposition son expertise en IA et en machine learning, et Famille C Participations, Family Office de la famille Clarins, apporte une solide étude de cas dans le domaine de la cosmétique", souligne Amine Raji.

En somme, cette levée de fonds devrait permettre à Spore.bio d’accélérer la commercialisation de son outil industriel et de soutenir la R&D. Une partie servira à "mettre en service les premiers prototypes d’ici mi-2024 pour nos cinq premiers clients", annonce Amine Raji.

"La commercialisation à plus grande échelle est prévue pour 2025", ajoute-t-il.

L’autre partie sera consacrée à la poursuite des efforts en R&D pour affiner et améliorer le dispositif.

L’accent est mis sur "l’élaboration des bases de données nécessaires pour prendre en charge la détection de divers agents pathogènes, qui est en constante évolution". Cela veut dire que la start-up est en train de collecter, de valider et d’ajouter en continu les informations pertinentes sur les agents pathogènes afin d’optimiser les capacités du dispositif à les identifier efficacement.

Bien que le dispositif soit opérationnel, il est en phase de preuve de concept : "Le dispositif est en cours de validation et de démonstration de son efficacité dans des conditions réelles auprès de plusieurs partenaires industriels", conclut-il.

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