Tatwir R&D : ce que fait la CGEM pour inciter les entreprises à l’innovation

Lancée récemment, la deuxième édition du programme Tatwir R&D sera dotée de mécanismes d’accompagnement de la CGEM. La Confédération prévoit la création d’un kit de l’innovation pour guider les entrepreneurs. Détails.

Tatwir R&D : ce que fait la CGEM pour inciter les entreprises à l’innovation

Le 22 février 2024 à 14h31

Modifié 22 février 2024 à 20h10

Lancée récemment, la deuxième édition du programme Tatwir R&D sera dotée de mécanismes d’accompagnement de la CGEM. La Confédération prévoit la création d’un kit de l’innovation pour guider les entrepreneurs. Détails.

La seconde édition de l’appel à projets relatif au programme d’appui à l’innovation industrielle pour le soutien aux projets d’innovation et de R&D dans le secteur industriel, a été lancé le 15 février.

Ce programme est financé à travers le Fonds d’appui à l’innovation (FSI) avec une enveloppe annuelle globale de 300 millions de DH. Il vise à soutenir les entreprises industrielles tout au long de leur processus de recherche et de développement, prototypage et industrialisation dans la phase pilote.

"C’est un dispositif fondamental qui fait partie d’une vision d’innovation globale de la CGEM", explique à Médias24 Karim Tazi, président de la Commission Innovation et R&D à la CGEM.

"Tatwir R&D est un nouveau programme lancé l’année dernière, qui a connu une belle montée en charge en fin d’année auprès des entreprises marocaines", commente-t-il.

En effet, après un démarrage timide lors duquel seulement 14 projets ont décroché le soutien du fonds à hauteur de 28 MDH (coût global des projets de 50 MDH), une nouvelle salve de projets, 44 précisément, ont obtenu le financement. L’annonce a été faite le 29 décembre 2023. Ces 44 projets bénéficient d’un soutien de 114 MDH pour un coût global de 273 MDH.

Sur l’enveloppe annuelle 2023 de 300 MDH, seulement 142 MDH ont été consommés. Moins de la moitié donc. L’enjeu est donc d’encourager les entreprises à recourir à cet outil mis en place pour la première fois au Maroc à la demande de la CGEM.

"La culture de l’innovation est cependant nouvelle au Maroc ; ce programme est l’un des dispositifs d’appui à l’innovation dans le secteur industriel. Pour qu’il fonctionne, d’autres composantes sont nécessaires”, explique encore Karim Tazi.

La recette pour que l’innovation prenne

"Pour que l’innovation prenne dans un pays, il est nécessaire de trouver des entrepreneurs qui en aient envie et aient le mindset pour le faire. Il faut donc identifier les entreprises et les entrepreneurs qui ont cette dynamique et souhaitent entrer dans ce mindset pour aller vers cette nouvelle culture d’innovation. Il s’agit là de la première composante nécessaire à la réussite de ce programme", ajoute-t-il.

"La seconde est relative à l’identification de tous les centres et des experts qui peuvent accompagner l’entreprise ou l’entrepreneur dans leur politique d’innovation. Il ne s’agit donc pas seulement d’avoir une idée, mais de trouver des experts pour la mettre en place", poursuit M. Tazi.

"Le troisième levier fait référence aux dispositifs de soutien. L’innovation coûte très cher. Quand on se lance, on a toujours peur, en tant qu’entrepreneur, que l’idée ou le projet n’aboutissent pas, et peur aussi du résultat. C’est dans cette composante que le programme Tatwir R&D s’inscrit. Il est venu renforcer la culture et la dynamique d’innovation en soutenant les entreprises de manière massive."

"De manière plus précise, l’objectif de la CGEM et de ses partenaires est d’identifier les entrepreneurs et de les aider à acquérir un nouveau mindset. Au cours des dix dernières années au Maroc, on a eu une grande majorité de sous-traitance dans l’industrie, ou de fournisseurs qui travaillaient sur des cahiers des charges. A présent, il faut que les professionnels du secteur deviennent des apporteurs de solutions et une force de propositions."

Un kit de l’innovation en gestation pour susciter plus de vocations

"En 2024, on ambitionne de créer un kit de l’innovation qui détaille la manière de faire de l’innovation en entreprise, en citant des cas d’entreprises afin de susciter plus de vocations. Nous introduirons également dans ce kit tous les centres d’expertise qui existent, les dispositifs d’accompagnement ainsi que des exemples d’entreprises qui ont réussi leur aventure, pour venir en aide aux entrepreneurs", ajoute notre source.

En ce qui concerne les centres d’expertise, Karim Tazi nous fait savoir qu’il "en existe beaucoup au Maroc. Il y a notamment des centres techniques sectoriels qui dépendent du ministère de l’Industrie, mais aussi des universités, des centres d’excellence comme l’UM6P, MAScIR et l’Ecole centrale. Mais un manque de communication persiste entre ces centres et les entreprises."

En effet, "une entreprise ou un entrepreneur ne pensent jamais à se rendre dans une école d’expertise pour se renseigner. Il faut donc trouver un moyen de faciliter la communication entre les entreprises et les centres d’innovation, en créant notamment un pont entre ces deux parties", estime le président de la Commission Innovation et R&D à la CGEM.

M. Tazi relève également un déficit de capital humain dans le secteur de l’innovation, sur lequel il faut travailler. "Nous avons des doctorants au Maroc. Nous devons réfléchir à la façon dont on peut développer un cursus complémentaire pour ces compétences déjà bien formées, notamment une formation spécifique à l’innovation, pour qu’elles développent des savoir-faire à l’innovation et qu’elles accompagnent par la suite les entreprises et les entrepreneurs, ou les deux."

"Tatwir R&D doit donc faire partie d’un écosystème gagnant pour qu’il fonctionne. J’espère que 2024 sera l’année de la montée en charge et que l’on va pouvoir déployer tous ces dispositifs pour créer, au Maroc, une vraie dynamique d’innovation."

"Les pouvoirs publics ont rempli leur contrat, en particulier le ministère de l’Industrie, en mettant en place ce programme. C’est désormais au tour de l’entreprise privée et des centres d’expertise de jouer leur rôle d’accompagnement", conclut notre interlocuteur.

Trois offres complémentaires

Le programme Tatwir R&D s’articule autour de trois offre complémentaires :

- Offre 1 : Appui à la valorisation industrielle/commerciale de brevets à travers un soutien financier de 80%, plafonné à 1 MDH par projet. Cette offre vise à accompagner le développement et la valorisation des brevets.

- Offre 2 : Appui aux projets de R&D et Innovation liés au développement de nouveaux produits/procédés, à travers un soutien financier de 60%, plafonné à 4 MDH par projet. Elle vise à appuyer le développement de produits/processus depuis la phase de conception jusqu’à la phase de validation des prototypes.

- Offre 3 : Appui à l’industrialisation dans la phase pilote des produits innovants, à travers un soutien financier de 30%, plafonné à 5 MDH par projet. Elle vise à soutenir l’industrialisation technologique des solutions et produits innovants dans la phase pilote, à travers notamment la mise en place de la ligne pilote.

Sont éligibles à ce programme :

- les projets portés par les entreprises industrielles ;

- les projets émanant d’une entreprise, y compris start-up, ou consortium, et portés par une entreprise industrielle ;

- les projets collaboratifs émanant d’un cluster et associant au moins deux membres. Le projet collaboratif doit obligatoirement être porté par au moins une entreprise industrielle et labélisé par le cluster concerné ;

- les projets fruit d’un partenariat entre une entreprise industrielle et une cité de l’innovation, un centre de R&D, ou un centre technique Industriel et portés par cette entreprise.

Pour cette seconde édition, les entreprises industrielles intéressées peuvent déposer leur dossier de candidature portant une ou plusieurs des offres précisées, jusqu’au 15 novembre 2024.

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