Le port Dakhla Atlantique fait partie des plus grands projets structurants en cours de réalisation à l’échelle nationale. Planifié par la Stratégie portuaire nationale 2030 élaborée par le ministère de l’Equipement et de l’eau, le projet titanesque, qui s’inscrit aussi dans le cadre de la convention de développement des provinces du Sud et du partenariat entre l’Etat et la région Dakhla-Oued Ed-Dahab, mobilisera, dans une première phase, près de 12,65 MMDH d’investissements.

L’autre donne cruciale a trait à la vocation du futur complexe portuaire, en phase avec les objectifs de l’Initiative Atlantique en faveur des pays du Sahel, lancée par le Souverain en novembre 2023.

Médias24 est allé sur le chantier de l’infrastructure à la rencontre de Nisrine Iouzzi, directrice de la Direction provisoire chargée de superviser la réalisation du port Dakhla Atlantique, et de Youssef Zahir, directeur de projet Dakhla Atlantique, au sein du groupement d’entreprises SGTM-Somagec Sud.

In situ, les deux responsables ont apporté un éclairage sur les principales caractéristiques du projet – qui devra être opérationnel en 2029 –, les différentes composantes des travaux en cours, ainsi que les innovations introduites par les deux entreprises marocaines chargées d’exécuter les travaux du projet portuaire (SGTM et Somagec Sud).

Au micro de Médias24 (voir vidéo), Nisrine Iouzzi a également expliqué comment le port Dakhla Atlantique contribuera au renforcement de l’attractivité de la région, appelée à diversifier son tissu économique.

Un projet multidimensionnel

La patronne de la Direction provisoire chargée de superviser la réalisation de l’infrastructure portuaire est formelle : "Le port Dakhla Atlantique, qui répond à plusieurs besoins, est un projet multidimensionnel".

Concrètement, le projet est structuré autour d’une composante terrestre sur une voie d’accès de 7 km, d’une voie d’accès maritime de 1,3 km (pont maritime) et d’une infrastructure portuaire maritime. Cette dernière est composée de trois grands bassins réservés à la réparation navale, au trafic de la pêche et aux activités du commerce.

Il est important de préciser que la profondeur des deux quais (-12m pour 2.000 m de longueur et -16m pour 800 m de longueur) permettra au futur site portuaire de satisfaire les besoins de la flotte maritime internationale.

Autres données capitales avancées par notre interlocutrice : le port aura, à terme, une capacité de 35 millions de tonnes (Mt), permettant le traitement de 5 Mt de vrac liquide, celui de 25 Mt de marchandises et de vrac solide, et le traitement d'un million de conteneurs au niveau du terminal de conteneurs.

Notons que le site abritera également le trafic TIR grâce à son dimensionnement et à la conception d’une rampe RORO (abréviation de l'expression anglaise Roll-on/Roll-off qui signifie "entrer en roulant/sortir en roulant").

Par ailleurs, la zone industrielle logistique de 650 ha, qui sera adossée au port, conforte indubitablement le caractère multidimensionnel du projet, censé renforcer les échanges commerciaux et les relations maritimes du Royaume avec l’Afrique.

État des lieux des travaux en cours

"Les travaux préparatoires de ce grand chantier, qui nécessitent beaucoup de temps et d’équipements à mettre en place, sont achevés", confie la directrice de la Direction provisoire chargée de superviser la réalisation du port Dakhla Atlantique. "Différents ateliers ont été édifiés, notamment  ceux relatifs au soudage des pieux du pont maritime et à la centrale à béton, en plus des travaux terminés, relatifs à la viabilisation du site et à l’installation du chantier dédié aux équipes d’exécution des travaux".

Notre source évoque également le démarrage de la préfabrication des cubipodes en béton qui seront utilisés pour la réalisation de la digue. Il en est de même pour l’ensemble des éléments en béton qui serviront à la construction du pont maritime.

Autres travaux en cours d’exécution : le battage des pieux et les appuis du pont, ainsi que la finalisation du bassin provisoire, situé à côté de la digue de fermeture. Ce qui permettra ensuite la construction de la digue.

Pour ce qui est de l’état d’avancement des travaux, leur exécution respecte l’agenda initialement prévu, selon notre interlocutrice.

"Les entreprises chargées de la réalisation des travaux, ainsi que les bureaux d’études impliqués dans le suivi des travaux, s’attellent à respecter les délais. En tant que ministère de l’Equipement et de l’eau (maître d’ouvrage), nous suivons de façon rigoureuse l’état d’avancement des travaux, ainsi que la qualité de la réalisation au fur et à mesure de l’exécution", précise Nisrine Iouzzi, confiante pour la réalisation du projet selon l’agenda préétabli. Et ce, en raison du suivi rigoureux du Plan général des travaux (PGT), actualisé en fonction de l’état d’avancement du chantier.

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Trois innovations majeures introduites par le groupement d’entreprises marocaines

Youssef Zahir, directeur de projet Dakhla Atlantique au sein du groupement d’entreprises SGTM-Somagec Sud, révèle, au micro de Médias24, les trois innovations majeures introduites par les deux sociétés marocaines en charge de la construction du futur port (ouvrages de protection de 7 km, terre-pleins d’une superficie de 70 ha et cavaliers, pont maritime et deux quais).

La première solution dévoilée par notre source se rapporte à l’introduction du nouveau bloc de carapace de protection, le bloc de béton cubipode. "Cette solution permet à l’Etat d’économiser près de 4 MMDH", révèle notre interlocuteur.

La deuxième innovation a trait à l’introduction d’équipements de capacité importante, notamment les pelles d’une portée de 45 mètres. Enfin, la troisième innovation, selon notre interlocuteur, concerne le choix des équipements de contrôle, avec la présence de multi-faisceaux dans les pelles. Ce qui engendre un gain de temps considérable pour l’exécution des travaux.

Pour Nisrine Iouzzi, le port Dakhla Atlantique offrira une opportunité de développement économique et social à la région Dakhla-Oued Ed-Dahab. "Il constituera  une sorte de plaque à induction pour les différents secteurs productifs de la région, dotée d’un grand potentiel en termes de production d’énergie renouvelable", conclut-elle en substance.

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