Distribution. Ce que les professionnels du marché de gros de Casablanca ont dit aux parlementaires

Pour l'Association des commerçants du marché de gros de fruits et légumes de Casablanca, la hausse des produits maraîchers est principalement due à la surenchère pratiquée par des intermédiaires au sein même de la structure, confirmant ainsi la désorganisation soulignée par la mission exploratoire chargée d’évaluer la distribution et de la commercialisation des produits agricoles.

Distribution. Ce que les professionnels du marché de gros de Casablanca ont dit aux parlementaires

Le 14 décembre 2023 à 17h08

Modifié 14 décembre 2023 à 17h44

Pour l'Association des commerçants du marché de gros de fruits et légumes de Casablanca, la hausse des produits maraîchers est principalement due à la surenchère pratiquée par des intermédiaires au sein même de la structure, confirmant ainsi la désorganisation soulignée par la mission exploratoire chargée d’évaluer la distribution et de la commercialisation des produits agricoles.

Le 14 septembre 2023, avant l’aube, les parlementaires membres de la commission des secteurs productifs au sein de la Chambre des représentants se sont rendus au marché de gros de fruits et légumes de Casablanca, afin de constater de visu les dysfonctionnements et failles du secteur de la distribution des produits agricoles, parmi lesquels la multiplicité des intermédiaires, comme cela a été confirmé par les commerçants.  

En effet, il est ressorti de cette mission exploratoire, lancée par la commission des secteurs productifs au sein de la Chambre des représentants, que le principal facteur derrière la hausse des prix et les multiples dysfonctionnements du marché de gros réside dans la désorganisation du secteur de la distribution. 

Par exemple, certains agriculteurs vendent leurs produits à l’extérieur avant même d'accéder au marché. Cette pratique entraîne une augmentation de la demande, une baisse de l’offre et, par conséquent, une hausse des prix de vente au consommateur final. 

"Dans le passé", expliquent à la commission les commerçants du marché de gros, "nous fixions les prix des produits à l'intérieur du marché les lundis et jeudis. Mais après que la gestion du marché de gros de fruits et légumes de Casablanca a été déléguée à la société de développement local (SDL) Casa Aménagement, c’est une commission qui fixe les prix", assurent-ils. 

Ce prix est déterminé sur le marché en fonction de l'offre et de la demande. Un équilibre fragile, qui l’est davantage au vu de pratiques qui ont la dent dure.

Un marché dont l'accès n'est pas totalement contrôlé

L'Association des commerçants signale que les producteurs payent une taxe de 6% sur le poids total de leur marchandise, quelle que soit sa nature. Après avoir accédé au marché, les marchandises sont dirigées vers les carreaux des mandataires, où elles sont étalées en contrepartie de 1% de leur valeur.

D’après le Bulletin officiel datant du 15 septembre 2022, 374 mandataires exercent sur l’ensemble du territoire national, grâce à des agréments renouvelables tous les trois ans. Le marché de gros de fruits et légumes de Casablanca en compte une quarantaine, à raison de deux mandataires par carreau. 

Les marchandises sont mises en vente aux clients directement sur les carreaux des mandataires ou bien sont étalées sur le sol. Jusque-là, le circuit semble maîtrisé, sauf que des failles permettent à des intermédiaires de s'y engouffrer, ce qui participe inévitablement à une hausse des prix. 

Les commerçants du marché de gros de Casablanca signalent notamment la présence, au sein même du marché, de camions n’ayant pas en leur possession la preuve qu’ils ont payé la taxe à l’entrée du marché. Autrement dit, "ces camions sont sur place uniquement pour la revente, à des prix plus élevés, des produits agricoles qu’ils ont acquis auprès des agriculteurs au sein du marché".

La présence de véhicules non autorisés à l’intérieur du marché souligne les lacunes actuelles du contrôle des accès du marché. Tant que les intermédiaires y seront en nombre, il sera difficile d’éviter la flambée des prix. 

À cela s’ajoute la pratique qui consiste à vendre les marchandises avant même d’entrer au marché. À cause du taux de la taxe (6%+1%), jugé trop élevé par les agriculteurs, certains d’entre eux vendent leurs marchandises aux abords du marché. En conséquence, le commerçant qui se retrouve en possession de la marchandise mettra en vente ses produits en ajoutant une marge bénéficiaire supplémentaire. D’où une hausse des prix de vente au client final. 

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