Au grand soulagement des professionnels du tourisme, la baisse de leur activité ne s'est pas confirmée dans le temps malgré plusieurs  annulations constatées à la suite de l'éclatement du conflit armé au Proche-Orient. Au regard de la reprise actuelle des réservations, le Maroc n’a ainsi pas été impacté durablement comme en Égypte ou en Turquie et devrait, par conséquent, afficher complet lors des fêtes de fin d'année, espèrent la ministre de tutelle et un grand opérateur hôtelier.

 "La plupart des marchés traditionnels ont bien résisté"

"Il y a eu une forte baisse des réservations américaines, mais la plupart des marchés traditionnels ont bien résisté, à l’image des clientèles française et britannique qui continuent à croître le plus normalement", avance un professionnel contacté par Médias24.

A ce propos, notre interlocuteur cite le maintien du voyage réussi au Maroc, les 9 et 10 novembre passés, des membres du principal Syndicat français des entreprises du tour-operating (SETO).

Selon lui, ce conclave qui a réuni les 70 plus grands TO français avec l’ONMT et la CNT témoigne du maintien de leur confiance dans la destination Maroc et ne manquera pas d'influer positivement sur les décisions d'achat et choix de destination du 1^er marché émetteur du Maroc.

L'occasion de rappeler que les touristes français ont représenté en 2022 environ 35% des recettes totales du secteur touristique marocain, soit près de 33 MMDH.

Une confiance renforcée par la confirmation de l’organisation du congrès annuel de ce syndicat, qui se tiendra en avril 2024 à Rabat, "en gage du potentiel de développement de la destination touristique Maroc".

La profession se dit très optimiste pour les fêtes de fin d’année

Après une semaine "de crainte, voire de quasi-panique" chez plusieurs hôteliers, notamment de Marrakech, qui avaient été confrontés à de nombreuses annulations après le 7 octobre, l'opérateur déclare que le nombre de réservations a repris pour atteindre le niveau de la même période de 2022.

Se voulant rassurant, il ajoute que l’ensemble de la profession n’a aucun doute sur le fait que le secteur fera le plein de touristes européens,  et Marocains, pour les fêtes de fin d’année, en rappelant que "c’était deja le cas même en pleine pandémie du Covid".

De retour du Moyen-Orient, notre interlocuteur a tenu à préciser que cette tendance de reprise n'était pas propre au Maroc, et qu’après une semaine d’effondrement total des arrivées étrangères, une grande destination touristique comme Dubaï, pourtant plus proche du lieu du conflit, a recommencé à enregistrer des réservations massives aussi bien pour le mois de novembre que pour le réveillon.

La ministre du Tourisme confirme la résilience du Maroc

Sollicitée à son tour, Fatim-Zahra Ammor estime qu’il n’y aura pas de nouvelle crise du secteur. Ce dernier a, selon elle, fait preuve d’un rebond tout aussi rapide qu’après le terrible séisme qui avait endeuillé le Maroc et suscité de fortes inquiétudes au sein de la profession qui avait dû géré une brève période d’annulations de certains marchés européens.

Saluant l'apport des opérateurs privés qui auraient joué un rôle essentiel dans le dynamisme actuel de reprise du secteur, la ministre s’est dite très optimiste pour la fin de l'année.

Ammor a, en effet, rappelé que le Maroc a toujours démontré une capacité de résilience exemplaire face aux divers défis rencontrés grâce aux investissements publics de 2 milliards de DH destinés au plan d'urgence post-Covid en 2022, de 6 MMDH pour financer les objectifs de la feuille de route 2023-2026 et, enfin, à l'enveloppe conséquente débloquée pour aider à reconstruire les établissements d'hébergement affectés par le séisme d’Al Haouz.

"Nous sommes bien partis pour atteindre un record historique de 14 millions d’arrivées"

"Si, en 2022, nous avions été en mesure de récupérer 84 % des arrivées de 2019, année de référence, ce taux de récupération a atteint 115% à fin juillet 2023, soit 31 points au-dessus de la moyenne mondiale".

"De plus, une croissance exceptionnelle de 39 % a été enregistrée à fin octobre par rapport à 2022, nous plaçant sur la bonne voie pour espérer atteindre un record historique de 14 millions de touristes à fin décembre", conclut la ministre.

Ces performances résulteraient, selon elle, du doublement des efforts entrepris par son département pour booster les marchés traditionnels et émergents, avec davantage de promotion et de moyens pour étoffer le réseau aérien.

S’il faudra attendre la publication, par l’Observatoire du tourisme, des chiffres officiels des arrivées aux postes-frontières et des recettes en devises réalisées le mois dernier, le fait que Fatim-Zahra Ammor ait révélé, à l'avance, une croissance de 39% des arrivées à fin octobre, par rapport à la même période en 2022, confirme qu'en réalité les dramatiques événements qui ont lieu à Gaza n’ont pas généré la baisse redoutée par certains hôteliers.