Salon de l’épargne : l’OPCVM, idéal pour investir l’épargne grand public
L’épargne est un sujet qui intéresse de nombreux individus en quête de donner un sens à leur argent ou de préparer leur avenir ou celui de leurs enfants. Ce vendredi 3 novembre, nos confrères de Finances News Hebdo et Boursenews organisaient le premier Salon de l’Épargne au Hyatt Regency de Casablanca.
Une occasion pour des particuliers de venir se renseigner et rencontrer des grands collecteurs d’épargne, banques et assurances pour venir y découvrir les offres disponibles afin d’effectuer des placements intéressants.
L’événement a également donné la possibilité d’assister à des conférences sur cette même thématique et de découvrir les meilleurs moyens d’investir qui s’offrent au citoyen. L’un de ces moyens d’investissement d’épargne a été abordé par Reda Hilali, directeur général de Wafa Gestion et actuel président de l’ASFIM. La thématique abordée par le gérant était "L’épargne programmée : planifier aujourd’hui pour sécuriser demain".
De l’importance d’épargner, surtout en temps inflationniste
Le premier constat dressé par Reda Hilali est que l’épargne est faible au Maroc. Le Marocain, en plus d’épargner peu, épargne sporadiquement. Une habitude qui mine la performance de son portefeuille. En plus de cela, il a une appétence limitée pour le risque.
Or, l’épargne a son importance et le directeur de Wafa Gestion en a profité pour prodiguer quelques conseils aux particuliers qui recherchent les meilleures solutions pour financer leurs projets, qu’ils concernent l’immobilier, les études de leurs enfants ou leur retraite. Notamment par le biais de l’investissement. La question étant : comment profiter de la pertinence du marché de façon optimale ?
"Un argent non investi perd son pouvoir d’achat. Nous l’avons bien vu au cours des 18 derniers mois avec l’inflation. Forcément, l’épargne oisive perd son pouvoir d’achat, d’où l’intérêt de pouvoir investir son épargne", explique Reda Hilali.
Pour cela, un épargnant dispose de plusieurs options dont la bourse, à savoir sortir directement sur les marchés avec des produits en ligne qui permettent à tout un chacun de pouvoir investir. Cependant, cela requiert un certain niveau de connaissance, d’analyse pour pouvoir faire les bons choix. L’option la plus pratique reste l’OPCVM, l’organisme de placement collectif en valeurs mobilières. Une solution plus pratique qu’un accès direct à la bourse.
L’OPCVM, le véhicule idéal pour l’investissement de l’épargnant
Avant l’investissement d’une partie de son épargne sur le marché, un grand nombre de questions doivent être posées. "Premièrement, quel est notre profil de risque ? A-t-on le temps d’analyser le marché ou la valeur sur laquelle on souhaite investir ? Quelle est sa politique de distribution ? Est-ce le bon moment d’investir sur le marché ? Beaucoup d’investisseurs particuliers investissent directement en Bourse, mais pour le grand public, ce n’est probablement pas la meilleure option", souligne de DG de Wafa Gestion.
Un OPCVM permet en somme de sous-traiter l’effort de connaissance de marché nécessaire à la réalisation de l’investissement. C’est une délégation du processus à des professionnels. "Quand un épargnant investit dans un OPCVM, il fait partie d’un ensemble d’investisseurs qui a plus de pouvoir pour négocier de meilleurs frais de transactions. De plus, on confie ce portefeuille à des gens qui ont le temps, l’énergie, les équipe et l’expérience pour analyser le marché et prendre les bonnes décisions, ce que l’on n’a pas nécessairement le temps de faire en tant que particulier", poursuit-il.
L’OPCVM permet également d’avoir de fait un investissement diversifié, qui fait partie des fondamentaux de l’investissement. De plus, les OPCVM sont des véhicules liquides qui permettent au particulier de retirer son argent quand bon lui semble.
Au-delà de ça, l’industrie pèse lourd. Près de 573 MMDH sont investis à travers ces véhicules, soit 40% du PIB national, dont plus de la moitié (52%) détenus par les institutionnels. "Cela représente un gage clair de fiabilité et de professionnalisme", note Reda Hilali. Parallèlement, il faut préciser que les particuliers ne détiennent que 7% des parts d’OPCVM. Une marge de progression existe bel et bien.
Mais désormais, comment bien investir ? Faut-il tout miser d’un coup ? Y aller progressivement ? À cela, Reda Hilali donne des réponses.
L’investissement fructueux est un exercice qui implique une grande discipline
L’investissement est une chose, mais l’investissement régulier en est une autre. Pour le DG de Wafa Gestion, "à partir du moment où l’investissement est fait de façon automatique, régulière et disciplinée, vous n’avez pas grand-chose à craindre même sur des actifs volatils. Mais il faut une discipline militaire. Par exemple, investir le même montant chaque mois, une méthode appelée le Dollar Cost Averaging, qui a prouvé sur plusieurs décennies que cela paie, permet de limiter les baisses de façon importante et est adapté au plus grand nombre", explique-t-il.
Un investissement régulier sur une durée longue connaîtra des cycles de marché, à la hausse comme à la baisse. "La régularité et la discipline permettent de profiter des phases de hausse, puis quand ça baisse, cela peut représenter un bon point d’entrée. Cela permet aussi de prendre d’avantage de risque. Je pense qu’étant donné la structure des placements que l’on voit, dominée par les produits de taux, nous ne prenons pas suffisamment de risques, probablement à tort", explique Reda Hilali.
Plusieurs produits existent pour faire des investissements intéressants comme les assurances-vie en unités de comptes. Mais la discipline fait le succès. Le DG de Wafa Gestion a présenté des résultats de simulations le démontrant. "Nous avons fait des simulations classiques basées sur un investissement de 1.000 dirhams par mois pendant dix ans. Au bout de dix ans, que se passe-t-il ? Nous avons pris des simulations sur les vingt dernières années dépendant des profils avec une appétence au risque et avec une aversion au risque", explique-t-il.
Il s’avère que sur des investissements orientés exclusivement sur des produits taux, peu risqués et qui rémunèrent assez peu, le gain médian à terme se situe autour de 27,8%. Si ces investissements identiques en termes de montant et de durée sont orientés sur des produits plus à risque avec une balance 50% obligataire et 50% action, le gain médian va grimper à 32%. "En investissant de manière régulière, quelle que soit la période que l’on prend sur le marché marocain de 2004 à maintenant, quoi qu’il arrive, les gains augmentent en prenant plus de risque", conclut-il.