La parité USD/MAD au plus bas depuis avril 2022

| Le 20/7/2023 à 15:32
En septembre dernier, il fallait débourser plus de 11 dirhams pour acheter 1 dollar, désormais il suffit de 9,7 dirhams environ. Une appréciation de la monnaie locale qui trouve son fondement dans la hausse de l'euro face au dollar et la période estivale propice aux rentrées touristiques. Mais cela ne devrait pas durer, et une légère dépréciation est prévue d'ici la fin de l'année.

La parité USD/MAD a connu un plus haut à un peu plus de 11 dirhams pour 1 dollar à la fin du mois de septembre 2022. Depuis 9 mois, le dirham s’est bien apprécié et la parité USD/MAD est redescendue à 9,72 dirhams pour 1 dollar. Un chiffre au plus bas depuis avril 2022.

Cette appréciation s’explique par différents facteurs. Mais qu’implique-t-elle et va-t-elle durer dans le temps ?

L’appréciation de l’euro est le driver principal

Une source du marché nous explique que cette appréciation "provient principalement d’une appréciation euro/dollar. Il y a un effet panier avec un dollar qui s’est surtout déprécié par rapport à l’euro. Nous étions à 1,0550 pour la parité euro/dollar il y a quelques semaines, et désormais, nous sommes à 1,1250 en juillet".

Cette baisse provient du fait que le dollar s’était fortement apprécié depuis 2022 du fait des interventions régulières de la FED sur le taux directeur. "Il sont intervenus à plusieurs reprises et de façon plus forte que la Banque centrale européenne. Il y a désormais un effet de rattrapage car la BCE dispose d’une grande marge de manœuvre par rapport à la hausse des taux. Le différentiel de taux entre la FED et la BCE va donc être appelé à se réduire et cela va jouer en faveur de l’euro", nous explique notre source.

Il y a également un effet de conjoncture lors de la période estivale. "Généralement, le dirham s’apprécie un petit peu par rapport aux devises en général, que ce soit l’euro ou le dollar. En prévision des rentrées touristiques et des transferts de la diaspora marocaines", poursuit-il.

Dans son fichier hebdomadaire MAD Insights du 18 juillet, Attijari Global Research (AGR) relève "à l’origine de cette évolution, un effet panier négatif de -1,84% en lien avec le repli de la devise américaine à l’international, contrebalancé par un effet liquidité́ positif de +0,58%".

Selon notre interlocuteur, cela ne devrait pas durer, et le dirham devrait légèrement baisser d’ici la fin de l’année.

Une correction à la hausse du dollar est attendue

D’ici les 6 prochains mois, le dirham devrait cependant se déprécier légèrement, en raison notamment du comportement de la balance commerciale.

"D’ici la fin de l’année, le dirham devrait se déprécier petit à petit sous l’effet des importations et de la balance commerciale, toutefois sans atteindre la bande supérieure du canal d’évolution. Nous sommes naturellement plus importateurs qu’exportateurs et avons une balance commerciale déficitaire donc, automatiquement, on aura tendance à avoir un resserrement de la liquidité en devises localement et c’est ce qui fera que le dirham se dépréciera", explique notre interlocuteur. Et ce, malgré le bon effet de liquidité en faveur du dirham durant la période estivale.

In fine, pour les importateurs, il est recommandé de se prémunir. AGR pointe d’ailleurs dans sa note : "Après un creux de l’USD/MAD de plus de 15 mois, nous anticipons désormais une correction haussière de la parité, et nous recommandons aux importateurs de se couvrir sur des horizons de 1 à 3 mois."

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