Tourisme. De belles perspectives pour l'été et la fin de l'année dans le Nord

Quelques semaines avant le début de la saison estivale, Rkia Alaoui, qui préside le CRT de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et dirige l'hôtel Marina Smir, revient pour Médias24 sur l’évolution de cette région balnéaire. Celle-ci est en train de dépasser progressivement sa traditionnelle saisonnalité limitée aux seuls mois de juillet et août en cumulant tourismes de loisirs et d’affaires.

Tourisme. De belles perspectives pour l'été et la fin de l'année dans le Nord

Le 5 juin 2023 à 19h00

Modifié 5 juin 2023 à 22h11

Quelques semaines avant le début de la saison estivale, Rkia Alaoui, qui préside le CRT de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et dirige l'hôtel Marina Smir, revient pour Médias24 sur l’évolution de cette région balnéaire. Celle-ci est en train de dépasser progressivement sa traditionnelle saisonnalité limitée aux seuls mois de juillet et août en cumulant tourismes de loisirs et d’affaires.

"S’il est encore trop tôt pour spéculer sur le niveau de fréquentation estivale qui démarrera vraiment début juillet, il y a un engouement certain de notre clientèle, presque marocaine à 100% entre les nationaux et les MRE, qui est pourtant connue pour s’y prendre au dernier moment avant de réserver", avance Rkia Alaoui, pour qui le nombre actuel de demandes renforce la perspective d’un été qui se présente sous les meilleurs auspices.

"En mai, le taux d’occupation a bondi de 50% par rapport à celui de 2019"

Un sentiment renforcé depuis la période du Ramadan (mars-avril) par le constat quotidien des hôteliers confrontés à un nombre croissant de demandeurs d’informations sur les offres de prix et les disponibilités durant les mois de juillet et août.

Une démarche inédite chez les Marocains, adeptes du last minute, qui désirent désormais sécuriser à l’avance leur séjour.

Des prévisions confirmées par "un excellent" mois de mai qui a réalisé un taux d’occupation hôtelier de 45% dans l’ensemble des établissements d'hébergement classés de cette région du nord du Maroc.

Une véritable performance comparée aux trois précédentes années de crise sanitaire, et en particulier par rapport à l’année de référence 2019, dite historique, qui avait culminé à 30% de remplissage.

"Un nombre croissant d’événements d’affaires et l’ouverture de nouvelles lignes aériennes qui limitent la saisonnalité"

"Du jamais vu" qui s’explique par une forte envie de voyager des touristes nationaux et par le développement croissant d’événements de type M.I.C.E. (Meetings, Incentive, Congrès, Events).

Ces derniers ont en effet permis d'occuper une bonne partie de la capacité litière régionale de 26.000 lits, à l'instar de la Coupe du monde des clubs organisée à Tanger qui a donné à la ville du détroit une incroyable visibilité.

"Entre la reprise d’activités de formation et de team building, de plus en plus  en vogue dans la région,  qui sont organisées par de grandes entreprises, le tourisme d’affaires a, durant les mois précédents, contribué à booster le nombre d’arrivées régionales, porté traditionnellement par une demande balnéaire, explique Rkia Alaoui.

Selon elle, les hôteliers préparent déjà l’après-saison estivale des mois de septembre à décembre qui feront la part belle au secteur M.I.C.E.

Ainsi, plusieurs grands événements de ce type sont d’ores et déjà programmés par les opérateurs pour mettre un coup d’arrêt à la saisonnalité de cette région, limitée encore récemment, à la période juillet-août et qui entraînait un déficit d’activité de l'écosystème touristique durant les dix mois restants de l’année.

De plus, les nouvelles ouvertures de lignes aériennes internes et internationales aux aéroports de Tétouan et de Tanger, grâce aux efforts de l'ONMT, ouvrent aussi de "belles perspectives pour que l’arrière-saison ne souffre plus de la saisonnalité qui caractérisait toujours cette région, il n'y a pas si longtemps".

"Un taux d’occupation prévisionnel d’au moins 75% pour toute la région"

Contrairement à la région Agadir-Souss Massa qui est toujours arrivée à réaliser des taux d’occupation plus importants durant toute l’année, le nord s’est longtemps contenté de la seule saison estivale pour remplir sa capacité litière. La donne est donc en train de changer, depuis peu, dans cette destination qui se défait de sa spécificité balnéaire pour séduire plus de touristes d’affaires avec un taux d'occupation hôtelier qui ne cesse d'augmenter.

Ainsi sur la ville qui connaîtra la plus forte fréquentation estivale, la présidente du CRI affirme sans hésiter que la côte balnéaire Tamuda Bay, attenante à la ville de Tétouan, se classera première avec ses hôtels de renommée internationale comme le Sofitel, le Banyan Tree, le Ritz Carlton ...

"D'ailleurs, c’est grâce à ces grands hôtels de cette station balnéaire que notre Centre régional du tourisme arrive à prendre la température sur la fréquentation à venir des mois de juillet et août", estime Rkia Alaoui.

De ce fait, elle prévoit un taux de remplissage hôtelier supérieur à 80% pour la côte de Tamuda Bay et de 70% pour celles de Tanger et Al Hoceima, soit une moyenne de 75% pour toute la région TTAH.

Des chiffres que la présidente tient vraiment à mettre en avant sachant que, selon elle, il faut remonter à 2017-2018 pour retrouver les mêmes niveaux d’occupation avec une capacité d’accueil plus limitée et, surtout, avec des prix de chambre beaucoup moins élevés que ceux pratiqués aujourd’hui.

"D’excellentes prévisions malgré la forte hausse des prestations hôtelières générée par l’inflation mondiale"

"Soumis à une incroyable inflation mondiale des matériaux et de la nourriture engendrée par la guerre en Ukraine, le coût des investissements a explosé avec, par exemple, une rénovation de moquette qui coûte deux fois plus cher ou le prix de la viande qui a beaucoup renchéri", rappelle Rkia Alaoui en ajoutant que la nécessité d’un retour d’investissement a généré une importante hausse des tarifs des séjours hôteliers (nuitées, transports, carte des menus, activités annexes…).

Après la crise qui avait généré une grande pénurie de personnel parti se reconvertir dans d’autres secteurs d’activité, les hôteliers ont été forcés d’augmenter la masse salariale de certains cadres supérieurs pour les fidéliser, à l’image des chefs cuisiniers nécessaires au bon fonctionnement qualitatif de leur hôtel.

Face à la nécessité de maintenir des marges bénéficiaires pour des investissements de départ importants, voire colossaux pour les grands hôtels de luxe, la présidente affirme que cette accumulation de charges supplémentaires s'est répercutée par une hausse des prestations hôtelières aussi bien au Maroc que dans les autres grandes destinations touristiques du monde qui n'ont pas été épargnées par ce phénomène.

"Le Maroc est devenu un spot incontournable"

Sur les perspectives de clôture de l’année, notre interlocutrice avance qu’après "la déprime occasionnée par la crise sanitaire où le bout du tunnel était invisible, 2023 sera l'année du rattrapage pour le Maroc qui est devenu un spot incontournable grâce à plusieurs facteurs comme l’énorme visibilité planétaire acquise avec la magnifique prestation sportive de l’équipe nationale au mondial de football, ou ses nouvelles infrastructures comme le TGV, sa stabilité…".

"Le Royaume fait l’objet d’une incroyable publicité auprès de nombreux pays qui ne le connaissaient pas, et qui constituent donc autant de nouveaux marchés potentiels.

Grâce à la feuille de route de notre ministre de tutelle qu’il convient de saluer pour le budget inédit de promotion qu’elle a débloqué et aux efforts de l’ONMT, la profession est au final très optimiste pour le reste de l'année ainsi que pour les cinq prochaines années", conclut Rkia Alaoui pour qui cette dynamique de développement se poursuivra certainement en 2024..

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