Le chef du gouvernement s’est réuni le lundi 17 avril avec les professionnels du secteur des viandes rouges, notamment la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR) et l’Association nationale des éleveurs ovins et caprins (ANOC).

Cette réunion a été l’occasion de s’enquérir, entre autres, des préparatifs pour Aïd al-Adha, prévu le 27 juin prochain.

Contactés par Médias 24, M’Hammed Karimine, président de la FIVIAR, et Abderrahmane Mejdoubi, président de l’ANOC, nous assurent que l’offre sera suffisante, mais le Maroc continuera à importer des ovins pour parer à toute éventualité.

Une offre en légère baisse par rapport à l’an passé

"Pour cette année, l’offre sera suffisante. On aura un cheptel estimé à environ six ou sept millions de têtes, dont environ 6 millions de mâles", nous confie M’Hammed Karimine, pour une demande annuellement estimée à un peu plus de 5 millions de têtes.

"Certes, l’offre sera peut-être inférieure d’environ 10% par rapport à l’an passé, mais elle dépassera largement le besoin", ajoute le président de la FIVIAR. "Nous allons assurer notre autosuffisance, mais on continuera également à importer des ovins pour être prêt à toute éventualité."

Près de 1,8 million de têtes déjà identifiées

L’information nous a également été confirmée par Abderrahmane Mejdoubi. "Rien que durant le mois de Ramadan, l’ANOC a identifié près d’un million de têtes, malgré le faible rythme de travail par rapport au reste de l’année. En temps normal, les préparatifs pour Aïd al-Adha ne démarrent qu’après Aïd al-Fitr."

"Cela démontre que la disponibilité est là, en sachant que l'importation des ovins se poursuivra pour assurer une large disponibilité pour la fête du sacrifice."

Et le président de l'ANOC de poursuivre : "Nous sommes toutefois confrontés à une certaine réticence de la part de quelques éleveurs. Nous avons donc insisté, lors de la réunion d’hier (avec le chef du gouvernement, ndlr), sur la nécessité de communiquer pour leur expliquer les choses et les inciter à participer à l'opération d’identification de leurs bêtes."

D’après notre interlocuteur, l’objectif de l’ANOC a été fixé à l’identification d’environ 4 millions de têtes. "Avec la FIVIAR, nous sommes déjà à 1,8 million de têtes identifiées durant le seul mois de Ramadan. Nous sommes donc à 20%, voire 25% de l’objectif total d’identification."

"Durant le mois sacré, le nombre de têtes identifiées par jour varie entre 45.000 et 50.000. Le rythme s’accélérera après Aïd al-Fitr, avec 80.000 à 85.000 têtes par jour. A ce rythme, nous atteindrons rapidement notre objectif de 4 millions de têtes."

Les prix des ovins pourraient connaître une légère hausse

D’après Abderrahmane Mejdoubi, les prix des ovins destinés à l'abattage durant les célébrations ont également été évoqués lors de la réunion tenue lundi.

A plus de deux mois de Aïd al-Adha, les professionnels ne peuvent se prononcer sur le tarif prévu au kilogramme, mais n’excluent pas une possible augmentation des prix, qui restera légère au vu de la conjoncture actuelle.

"La crise du Covid, la sécheresse et la guerre en Ukraine ont entraîné une flambée des prix des composants alimentaires et, par ricochet, de l’entretien du bétail. Le consommateur devrait alors se montrer compréhensif si les prix des bêtes destinées à l’abattage connaissaient une légère augmentation de 10%, voire 15%."

Quant à l’état sanitaire du cheptel, il est jugé satisfaisant grâce aux efforts entrepris par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) en matière de contrôle sanitaire permanent du cheptel national, et sa protection contre les maladies animales contagieuses.

"Sur ce volet, l’ONSSA est et sera intransigeante. La santé des consommateurs passe avant tout", rappelle Abderrahmane Mejdoubi.

L’application de l’ANOC alimentée un mois avant Aïd al-Adha

Pour ce qui est de la commercialisation des ovins, une trentaine de souks seront mis en place à l’occasion de la fête.

Le président de l’ANOC nous apprend que l’application "My Anoc Market" sera alimentée environ un mois à un mois et demi avant l’Aïd.

Il s’agit d’une plateforme publique de vente d’ovins et de caprins labellisés ANOC et contrôlés par l’ONSSA. Lancée en 2022, cette application de e-commerce permet aux particuliers comme aux professionnels d’acquérir une grande variété d’ovins et de caprins sans avoir à se déplacer.

Une convention pour reconstituer le cheptel perdu

Pour sa part, M'Hammed Karimine nous fait savoir qu'une convention, qui fixera les mesures à mettre en place pour la reconstitution du cheptel bovin perdu, sera signée avec le ministère de l'Agriculture dans le cadre du Salon international de l'Agriculture (SIAM).

"La crise s’est poursuivie avec la hausse des prix des aliments composés à partir de début 2020 ; d’autant que la majorité des matières premières entrant dans la composition de ces aliments est importée. Ces matières ont atteint jusqu’à 50% de hausse," indique le président de la FIVIAR.

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