Scandale du dispensaire d’El Arjat : les chiens errants sauvés grâce à la médiatisation

La médiatisation des images choquantes de chiens morts et d’autres abandonnés au dispensaire animalier d’El Arjat a poussé les parties concernées à agir et vite, pour étouffer le scandale. Dans un reportage de nos confrères du 360, le président de l’association censée gérer ce refuge explique que celle-ci vient à peine d’entamer ses activités et qu'elle "travaille" bénévolement. Round up.

Scandale du dispensaire d’El Arjat : les chiens errants sauvés grâce à la médiatisation

Le 10 avril 2023 à 15h43

Modifié 10 avril 2023 à 15h43

La médiatisation des images choquantes de chiens morts et d’autres abandonnés au dispensaire animalier d’El Arjat a poussé les parties concernées à agir et vite, pour étouffer le scandale. Dans un reportage de nos confrères du 360, le président de l’association censée gérer ce refuge explique que celle-ci vient à peine d’entamer ses activités et qu'elle "travaille" bénévolement. Round up.

Des images insoutenables de chiens morts et d’autres laissés à l’abandon au dispensaire d’El Arjat ont fait le tour des réseaux sociaux. Relayées le mercredi 5 avril par des élus de l’Alliance de la fédération de la gauche (AFG), elles ont suscité l’indignation et ont surtout incité les parties concernées par la gestion de ce refuge à faire le ménage.

Un épilogue que l’on espère définitif

Selon nos informations, une équipe de nettoyage s’est déplacée le soir même de la publication de ces images au dispensaire pour tout nettoyer.

Asmaa Rhlalou, maire de Rabat, nous avait répondu que la gestion de ce dispensaire ne relevait pas d’elle et que la commune de Rabat n’est que l’un des participants à ce projet. Pourtant, dans la convention de gestion de ce refuge, dont Médias24 détient copie, il est précisé que parmi les engagements des communes signataires, notamment celle de Rabat, figurent les deux points suivants :

- assurer le ramassage et le transport des animaux errants vers le dispensaire régional et la surveillance effective des vétérinaires ;

- assurer le retour des animaux traités vers les lieux initiaux de capture.

L’Association marocaine de protection des animaux et de la nature, qui s’est vue confier la gestion de ce refuge en février 2023, doit quant à elle, entre autres, assurer sa gestion, selon les règles de l’art en la matière. Or, les animaux ont été transportés dans ce refuge et y ont été abandonnés. Toutes les parties prenantes de ce projet nient être concernées par cette affaire.

La question qui se pose, et qui reste sans réponse, est la suivante : qui a capturé ces chiens et qui les a abandonnés dans ce dispensaire ?

Asmaa Rhlalou avait même remis en question la véracité de ces images. Quant à Youssef El Hor, président de l’association, il reste injoignable malgré nos nombreuses tentatives de le contacter.

Dans un reportage de nos confrères du 360, publié le 7 avril, ce dernier a cependant assuré que l’association venait à peine d’entamer ses activités dans ce dispensaire et d’y travailler "bénévolement", sans pour autant préciser la date exacte de démarrage. "Nous n’avons pour l’instant pas encore reçu le budget dédié à la gestion de cette animalerie", a-t-il expliqué.

D’autres responsables de l’association ont également assuré que celle-ci venait de démarrer officiellement ses activités, et que le refuge compte à présent une quarantaine de chiens. Ces bêtes, capturées dans trois communes, sont vaccinées contre la rage et castrées ou stérilisées avant d’être relâchées quelques jours plus tard dans les endroits où elles ont été capturées.

Et d’ajouter : "Le dispensaire compte des blocs dédiés à chacune des trois préfectures de Rabat, Salé et Skhirat-Témara pour éviter de mélanger les chiens. Des boucles de différentes couleurs sont également posées sur les oreilles de ces animaux, pour les différencier par rapport à leur lieu de capture. Un fois vaccinés, ces chiens ne représentent plus de danger pour les citoyens."

La médiatisation de cette affaire a donc permis de sauver les animaux qui pouvaient encore l’être et de mettre fin à un massacre, dans l’espoir que cet épilogue soit définitif.

Qui gère quoi ?

Rappelons que les images montraient des chiens errants mis dans des cages dans des conditions exécrables. Dans ces mêmes cages se trouvaient également des chiens morts et d’autres déchiquetés par les chiens survivants et affamés.

Contacté par nos soins, Omar El Hyani, élu de l’AFG, nous avait expliqué que ce refuge était nouveau. Il se trouve à El Arjat, près de Salé.

Ce dispensaire, qui a été proposé par la wilaya de la région Rabat-Salé-Kénitra, a été construit par Rabat Aménagement. Il s’agit d’un projet pilote.

Asmaa Rhlalou nous avait pour sa part confié que ce dispensaire avait été construit sur une superficie d’un hectare.

Ce projet entre dans le cadre du programme national de lutte contre les chiens errants, signé en 2019 par le ministère de l’Intérieur, l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et le Conseil de l’ordre des vétérinaires du Maroc (OVM).

En février 2023, lors de la session ordinaire du Conseil de la ville de Rabat, il a fait l’objet d’une convention, qui a ensuite été signée entre la Wilaya, les préfectures de Salé, Skhirat-Témara et Rabat, les communes de Salé et Témara et Rabat ainsi que l’Association marocaine de protection des animaux et de la nature. La convention a été votée à la majorité, malgré les questionnements de l’opposition qui persistaient autour de l’association, méconnue du grand public.

Mme Rhlalou nous a assuré qu’elle est présidée par le directeur régional de Rabat-Salé-Kénitra de l’ONSSA et qu’elle compte parmi ses membres des médecins qui œuvrent au sein des bureaux municipaux de l’hygiène (BHM). En d’autres termes, "une équipe de professionnels".

Quid du budget ? 6 MDH en 2023 et 3 MDH par an à partir de 2024, tant que la convention n’est pas résiliée.

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