Port sec, TGV, lignes maritimes, Mondial 2030… Karim Achengli se livre sur le développement des projets de la région

La dynamique de transformation d’Agadir se poursuit, et les projets visant à faire de la région Souss-Massa un pôle économique et une autre porte d’entrée vers l’Afrique s’accélèrent. Ligne de TGV, autoroute, Port sec, … Dans cette interview réalisée dans le cadre du "M24 TOUR" dans la région Souss-Massa, Karim Achengli, président du Conseil régional, répond aux questions de Médias24 sur les contraintes, les défis et les échéances de ces projets actuels et futurs.

Port sec, TGV, lignes maritimes, Mondial 2030… Karim Achengli se livre sur le développement des projets de la région

Le 5 mai 2024 à 8h39

Modifié 6 mai 2024 à 8h43

La dynamique de transformation d’Agadir se poursuit, et les projets visant à faire de la région Souss-Massa un pôle économique et une autre porte d’entrée vers l’Afrique s’accélèrent. Ligne de TGV, autoroute, Port sec, … Dans cette interview réalisée dans le cadre du "M24 TOUR" dans la région Souss-Massa, Karim Achengli, président du Conseil régional, répond aux questions de Médias24 sur les contraintes, les défis et les échéances de ces projets actuels et futurs.

Pour sa première escale à Agadir, le "M24 TOUR" passe en revue les potentialités d’Agadir à travers l’expertise de ses responsables et des parties prenantes aux divers projets de développement qui rythment le quotidien de la région. Le Programme de Développement Urbain (PDU) a donné un nouveau souffle et permettra par la même occasion à la ville candidate à l’organisation du Mondial de se préparer à accueillir cette manifestation dans des conditions optimales. Les nombreuses initiatives lancées sous l’impulsion du Roi Mohammed VI illustrent d’ailleurs la priorité accordée à ces ambitions. Grâce à son emplacement stratégique au cœur du Maroc, la région s’efforce alors de devenir un point de relais vers le sud et l’Afrique. Faire de la région une des locomotives économiques du pays, c’est le pari que souhaite relever la région. Détails avec Karim Achengli, président du Conseil régional Souss-Massa.

Médias24 : Commençons par une question sur la Coupe du Monde de 2030. Le jeudi 2 mai 2024 s’est tenue à Rabat une réunion où toutes les régions concernées ainsi que plusieurs ministres étaient présents. Une sorte de task-force pour la Coupe du Monde 2030. Quelle est la part du Souss-Massa ?

Karim Achengli : On n’en est pas encore là. On ne sait pas quelles seront les villes qui accueilleront cette compétition. Mais il y a eu, effectivement, un état des lieux le 2 mai, avec tous les ministres concernés par le secteur. C’était l’occasion de dire ce que la Fédération a constaté, de voir le cahier des charges demandé par la FIFA, ce que proposent les territoires et de se fixer une deadline avec une task-force.

Celle-ci était d’ailleurs très motivée, avec tous les ministres et le président de la Fédération qui était présent sous une double casquette, pour rappeler que le Maroc est engagé. D’abord, parce que c’est un souhait Royal, mais aussi parce que c’est le rêve de tous les Marocains. Il y a eu donc une grande note de positivité lors de cette rencontre, pour confirmer que le Maroc commence sa préparation de la Coupe du Monde. Je pense que nous serons au rendez-vous compte tenu de la volonté qui a été exprimée et de l’engagement de toutes les parties, des territoires et des ministres. L’enjeu est grand, le Maroc est prêt, nous sommes prêts et les territoires sont prêts.

- Vous avez dit : "On ne sait pas encore quelles seront les villes qui accueilleront cette compétition". Vous l’avez dit peut-être par prudence, mais nous savons tous qu’Agadir fait partie des six villes marocaines candidates. Le stade est d’ailleurs en rénovation pour correspondre aux normes internationales et répondre au cahier des charges. Nous avons tous espoir que cette candidature et celle des six villes soient validées par la FIFA. Cela est prévu pour cette fin d'année...

- Oui, lorsque nous aurons exprimé l’état des lieux des territoires et vu si nous sommes prêts.

Avons-nous les aéroports, la capacité litière, les camps d’entrainement, les connexions routières, etc. nécessaires. C’est tout un écosystème qu’il faut mettre en place, mais je reste très confiant car la ville d’Agadir a déjà eu la chance de bénéficier d’un projet royal qui est le Plan de Développement Urbain. Il a complétement re-lifté la ville.

Forcément, nous espérons être parmi les villes retenues et on se battra pour ça. Mais on ne se contentera pas de matchs éliminatoires, nous voulons également des huitièmes et des quarts de finale. Et là, ce sera une question de compétitivité entre les territoires. C’est de bonne guerre, c’est l’essence même de la régionalisation avancée et c’est donc aux territoires de s’affirmer. Nous aurons une importante responsabilité, mais nous aimons les défis.

- Quelle est l’échéance prévue pour la préparation et les infrastructures?

- La FIFA regarde ce qui s’est fait dans d’autres pays. Ils sont dans la prudence. C’est donc à J-2 ou 3 ans. Le territoire doit déjà démontrer qu’il a les moyens de ses ambitions. Je pense qu’on devrait être prêts en 2026-2027, pour répondre aux grandes lignes. Le reste se fera au fur et à mesure. Nous devons déjà montrer que nous avons la connectivité, les aéroports, les terrains, les stades, etc. Le reste est une question de maîtrise d’ouvrage.

- L’appel d’offre d’extension de l’aéroport a été lancé, l’architecte a été choisi et le stade est en cours de réhabilitation et d’agrandissement. Il est d’ailleurs magnifique, c’est une belle œuvre architecturale qui s’inscrit parfaitement dans le paysage. Les stades d’entraînement ne devraient donc pas poser problème. Le principal défi est peut-être l’hébergement, eu égard à la situation d’aujourd’hui ?

- Tout à fait. Aujourd’hui, la FIFA recommande un nombre de lits lié à toute la filière organisatrice. C’est à chaque territoire d’offrir les possibilités aux visiteurs et aux spectateurs. Si nous avons une capacité de 100.000 lits, nous aurons 100.000 visiteurs. Ce qui est requis c’est un nombre fixé de capacité litière, imposé par le cahier des charges de la FIFA.

Ils peuvent, peut-être, à titre d’exemple, demander 15.000 lits pour le staff de la FIFA qui accompagne ces matchs, etc. et le reste peut être dédié aux spectateurs. Cela peut concerner tous ces hôtels situés sur la côte de Taghazout, sur Agadir ou sur les environs. Aujourd’hui, nous sommes déjà à un total de 48.000 lits. Nous avons donc une bonne capacité litière.

- Mais une vingtaine d’hôtels sont fermés…

- C’est le challenge justement : il faut rouvrir ces hôtels fermés et rénover les hôtels existants. Le ministère du Tourisme fait un excellent travail en mettant en place des offres extraordinaires. On sera prêt, nous avons les outils et les professionnels qu’il faut pour cela. Aujourd’hui, ce sont des grandes chaînes d’hôtels qui ouvrent sur la côte. À Agadir, nous avons des professionnels qui ont de l’endurance et de l’expérience, ils sont là depuis 40 ans et j’ai une totale confiance à ce niveau.

- On a l’impression en ville, à Agadir, que plusieurs hectares de front de mer sont bloqués par des hôtels fermés. Le Club Med par exemple …

- Le club Med a été fermé et a été repris par un grand opérateur, qui va le rouvrir l’été prochain [NDLR, il a été repris par une JV et filiale commune à TUI et au groupe marocain Tikida].

Il y a eu une baisse de l’activité touristique pendant quelques années, mais on ne reviendra pas en arrière, nous ne demanderons pas qui est le responsable. L’activité est aujourd’hui en plein développement et a même dépassé tous les chiffres espérés sur une programmation de toute l’année, ce qui ne s’est pas vu depuis les années de gloire d’Agadir.

Il va falloir qu’on se prépare, qu’on maintienne ce rythme et ce niveau de qualité. Nous avons d’ailleurs, une ville qui offre de l’animation extrêmement variée. Nous avons des montgolfières, un arrière-pays avec de la randonnée, le Toubkal, le lac d’Ifni qui offre une excursion extraordinaire, nous avons des pistes de VTT, de nouveaux parcs, le plus grand parc aquatique d’Afrique qui va ouvrir sur la hauteur d’Agadir Oufella, la visite de Taroudant qui est une ville spirituelle avec une grande histoire, des excursions à cheval en trois jours de randonnée équestre. Aujourd’hui, nous sommes beaucoup mieux organisés, et je pense que tous les hôtels vont rouvrir très vite.

- Nous sommes bien d’accord que le balnéaire est un atout important. Il est donc préférable d’avoir des hôtels en front de mer. S’il devait y avoir de nouveaux investissements, où est-ce qu’ils seraient placés ? On a l’impression que le front de mer est aujourd’hui saturé…

- Oui, Agadir a peut-être atteint sa capacité. Aujourd’hui, aux Iles Canaries qui ont toujours été un site de référence pour nous, on voit que les Espagnols et les Canariens revendiquent la fin du tourisme de masse. Peut-être qu’il faut prendre ça comme exemple. Est-ce que le tourisme de masse peut nous intéresser ou bien veut-on du balnéaire de luxe ? Dans ce cas, il faut qu’on se maintienne à ce que l’on a. Taghazout aujourd’hui, je pense, a également atteint sa capacité. Agadir est, peut-être, mi-luxe, mi-balnéaire. Nous avons aussi le nord d’Agadir, vers Aghroud où l’on peut avoir aussi des possibilités d’extension, il y a d’ailleurs un projet, c’est une éventualité.

- Pourrait-on aller dans le sud, vers le parc Massa ?

- C’est plus compliqué, mais c’est un site touristique sur lequel nous devons capitaliser, il est dans la feuille de route du tourisme, nous allons le redévelopper pour en faire un vrai parc national. Ça sera un site touristique. Mais le foncier est très compliqué à ce niveau-là, il ne faut pas oublier qu’il y a aussi une station de dessalement à mi-chemin. C’est peut-être une zone à préserver, on ne peut pas tout donner au tourisme.

- Les autorités doivent s’impliquer pour qu’il y ait un renouveau, une accélération de l’investissement touristique dans la région…

- Les autorités ont fait plus que leur travail et j’en suis témoin. Non seulement elles le font très bien mais il y a également d’excellentes choses qui arrivent. Je ne peux malheureusement pas le divulguer mais de très bonnes surprises dans le domaine touristique vont bientôt arriver et seront portées par l’autorité.

- Peut-on avoir des indications à ce sujet ?

- Malheureusement, c’est un secret de Polichinelle, mais il y beaucoup de positivité et de rentabilité en vue.

- Est-ce que le TGV vers Agadir serait un atout pour le Mondial ?

- Forcément, ça ne peut être qu’un levier supplémentaire, non seulement pour le Mondial mais pour beaucoup d’autres choses. Il ne faut pas oublier qu’Agadir est le centre du Maroc. Cela a été annoncé par Sa Majesté le Roi. La région de Souss-Massa est le véritable centre du Maroc qui lie le nord et le sud du pays. Le centre du pays a ses spécificités sur le plan géographique. Cette centralité a un centre d’intérêt et il faut la nourrir, notamment, à travers cette connectivité ferroviaire qui est fondamentale. Par ailleurs, cette volonté Royale nous arme, et nous donne la force pour continuer dans ce projet de développement.

- Plus concrètement, le TGV Kenitra-Marrakech est déjà lancé, il a été annoncé officiellement. Mais nous attendons toujours la ligne Marrakech-Agadir. Elle sera certes, au moins aussi coûteuse, il y a tout de même 37 km de tunnels prévus dans le tracé, mais n’y a-t-il pas encore de date annoncée ou de décision prise ?

- Il n’y a pas encore de décision et je ne pourrai pas vous en dire plus… je n’ai pas d’éléments. Je sais que les études sont bien poussées, nous avons un tracé d’autoroute qui est déjà présent et c’est une aubaine puisque la LGV y sera adossée. En tant que territoire, notre rôle est de militer pour que cela soit fait avant 2030 car nous avons besoin de cette connectivité ferroviaire et maritime.

- Si le TGV arrive jusqu’ici, vous pourriez avoir des connexions également avec Taroudant, Essaouira, etc. ?

- Cela est une deuxième étape, il faut déjà que le Maroc achève cette connectivité ferroviaire régionale, donc Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir en tant que régions. Ensuite, nous pourrons passer à une connectivité inter-ville. Aujourd’hui le sujet du transport inter-ville et inter-régional est extrêmement important pour le développement des territoires.

- C’est valable aussi pour les autoroutes, les deux extrêmes de l’autoroute au Maroc sont Agadir, Oujda et Tanger, puis ça s’arrête à Agadir…

- Non. Sa Majesté a lancé un méga projet, la grande route du Sud qui va jusqu’à Dakhla. Nous avons une connectivité routière de Tanger, d’Oujda à Dakhla. Certains l’appelleront voie rapide, car c’est une route à quatre voies qui n’est pas payante aujourd’hui, mais elle existe.

- Vous avez parlé de connectivité, la question du port se pose. Est-ce que ce projet d’avoir une ligne de cabotage avec Tanger Med, une autre ligne de marchandise avec Dakar, une troisième avec Abidjan, est faisable ?

- Non seulement c’est faisable mais c’est urgent de le faire. Dans son dernier discours, Sa Majesté a parlé de cet éloignement africain, il a également parlé de cette dimension atlantique, du littoral, qui est très important aujourd’hui. Avons-nous assez mis en valeur notre littoral ? Avons-nous assez travaillé cette dimension africaine ? Elle peut être, à mon avis, travaillée que par la création de lignes maritimes. C’est primordial pour que le hub Agadir puisse s’imposer. Elles sont déjà en négociation avec le port de Dakar et d’Abidjan et aussi celui de San Pedro en Côte d’Ivoire. Ce sont des premières lignes maritimes qui vont déjà donner un vrai boost à l’activité agricole et économique de manière générale.

- Et Tanger Med… ?

- Oui dans le sens inverse, du côté nord. Cette ligne de cabotage est importante pour toutes les locomotives industrielles qui seront là et qui pourront bénéficier de ce service portuaire via Agadir. C’est comme si l’on embarquait dans un aéroport pour une correspondance. Cette marchandise est fabriquée ici, elle est chargée, elle va à Tanger où elle fait sa correspondance pour être ensuite dispatchée dans le monde.

- Vous allez même attirer les marchandises de Marrakech, de Taroudant, de Beni Mellal, etc. et même de Mauritanie et du Sénégal. Y a-t-il une échéance ?

- La ligne de cabotage existe déjà. C’est un couloir, c’est un objectif immatériel, il faut juste acter certaines décisions administratives pour pouvoir la mettre en place. Pour la ligne maritime, c’est plus compliqué d’aller chercher un pavillon qu’un avion. Avec les instances portuaires, nous sommes en négociation avec trois grandes compagnies internationales qui vont mettre sur la table leur proposition, des bateaux qui vont, par exemple, prendre 120 camions. Ils demanderont de garantir 80 camions et la région ou les instances de l’État viendraient en subvention d’équilibre. Si le bateau ne prend que 60 camions, il sera demandé à la région de financer les 20 autres.

- Dans l’idéal, ces lignes vers le Sud commenceraient quand ?

- J’aurais souhaité qu’elles commencent hier mais elles commenceront sûrement très bientôt, dans les mois qui suivent.

- Parlons également de logistique. Quand on fait le tour des opérateurs économiques, un mot revient souvent, celui du port sec. Beaucoup se demandent où en est le projet. Pourtant, une convention a été signée par TMSA, CDG et la région…

- Le MoU a été signé avec des partenaires. Nous continuons de militer pour le port sec et il va se faire. D’abord, il permettra de décongestionner le port actuel à terme car il est quasiment impossible de construire aujourd’hui un nouveau port, ni au nord ni au sud en raison des conditions climatiques de l’Atlantique. On doit se contenter de ce que l’on a. Nous avons peut-être un port qu’il faut agrandir vers le nord, ce qui est prévu, mais il faut un port sec pour décongestionner toute l’activité du commerce extérieur avec des conteneurs et des dépôts. Ces derniers peuvent être des leviers pour tous les investisseurs et les entrepreneurs locaux. C’est un service extraordinaire qui ne peut que relever l’attractivité de notre région.

- Il est prévu également un parc TIR à côté ?

- De fait, oui. Mais ça ne sera pas un parc TIR pour la logistique. Il faut distinguer le parc logistique et le port sec. Ce n’est pas de la logistique ou de la supply-chain pure et dure, on sera dans une zone franche, nous sommes dans une zone off-shore.

- Après la signature du MoU, quelle est l’étape suivante ?

- Il y a des procédures administratives, il faut extraire un foncier qui appartient à un partenaire, c’est une zone franche donc il faut le décréter. Un autre décret sur lequel les ministères sont en train de travailler. Il sera prêt dans les semaines à venir, il extrapolera cette partie du foncier qui est dans la zone franche afin de pouvoir la dédier au port sec. Nous essaierons de commencer les travaux avant la fin d’année. Ça sera terminé dans les 18 mois après, c’est un gros chantier.

- La région Souss-Massa est peut-être la région la plus complète sur le plan socio-économique, on a parlé du tourisme, de logistique, vous avez l’halieutique, l’industrie… Parlons à présent des autres points, notamment l’agriculture, l’eau… c’est une sacrée préoccupation dans la région.

- Bien sûr, elle se pose dans tout le Royaume et le monde entier. Mais grâce à Dieu nous avons Sa Majesté avec cette vision qui a été mise en place. Une importante politique de barrages, des unités de dessalement, une à Agadir, une à Laâyoune, une deuxième à Agadir bientôt, à Tiznit, une à Casablanca. Et d’autres encore qui viendront.

- Et c'st à Agadir que la première unité de dessalement de grande taille a été ouverte. La pose de la première pierre a été faite par Sa Majesté qui a également présidé le lancement du PDU et du PAI, les seuls qu’il a signés lui-même…

- C’était la première région à bénéficier de cette déclinaison du plan d’accélération industrielle. C’est ce qui a marqué le tournant de l’industrie régionale. Cela nous a réorienté car nous sommes une région qui a des effets publics assez forts, avec beaucoup de potentialités, un secteur de l’agriculture que nous ne valorisons pas beaucoup, nous ne transformons pas beaucoup… de même pour la pêche.

Ce PAI a donc permis de nous réorienter en créant de nouveaux métiers et de nouvelles industries. La chimie, la parachimie, l’écosystème automobile par exemple. Tout cela, on ne le maitrisait pas avant le PAI. Aujourd’hui, il y une réelle politique industrielle qui s’est créée, il y a une offre de zones industrielles assez conséquente, nous avons l’une des dernières zones franches au Maroc… nous avons les moyens de notre attractivité au niveau de la région.

- On revient rapidement sur le dessalement et la problématique de l’eau. Il semblerait que la région est un peu le précurseur au Maroc dans le recours à des mono blocs, pour dessaler l’eau de mer quasiment immédiatement utilisable, c’est utilisé même dans l’agriculture, n’est-ce pas ?

- Il y a une certaine partie des zones agricoles qui utilisent l’eau de dessalement, mais ce n’est pas toujours rentable car c’est un prix de sortie assez élevé, c’est une eau qui est encore subventionnée par l’État. Il y a des stations mono-bloc mais elles sont destinées à tout le Maroc. Ce sont des stations aussi de déminéralisation pour les zones un peu reculées qui viennent réguler l’eau avec un taux de salinité élevé.

Le grand Agadir est aussi totalement équipé en réseaux d’assainissement. Cette eau est une matière première pour le re-use qui peut nous intéresser, comme ce qui est fait dans des régions beaucoup plus arides que la nôtre. Ils arrivent à exporter leurs produits agricoles irrigués par le re-use. J’ai vu une station de traitement d’eaux usées qui produit une eau totalement cristalline.

On peut y arriver, mais il n’y a pas que ça, il y a aussi l’irrigation intelligente. L’innovation a prouvé qu’on peut passer de 50 litres à 5 litres pour un effet similaire. Ensuite, il y a une opération de sensibilisation des citoyens autour de la consommation de l’eau pour qu’ils prennent conscience que c’est une ressource vitale. C’est une matière de plus en plus rare qu’il va falloir maîtriser avec beaucoup d’intelligence.

- Peut-on considérer qu’Agadir est la future Tanger ? Avez-vous cette ambition-là ?

- À une époque de l’histoire d’Agadir, on avaot dit que Tanger allait devenir l’Agadir. Ils ont réussi le challenge car il y a eu une volonté politique qui était primordiale. Tanger, est de par sa position géographique l’entrée du Maroc, est donc devenue la locomotive. Il faut capitaliser sur cette région, le travail a été fait. Tanger Med est devenu parmi le top 5 des meilleurs ports du monde, il faut en être fier en tant que Marocain.

Forcément, je veux que la région devienne mieux que celle de Tanger car il y a cette volonté Royale et c’est un défi pour nous tous. Sa Majesté veut que la région du centre devienne un pôle économique d’excellence, c’est donc une intelligence collective qu’il faut mettre en place et nous réussirons.

- Vous serez la porte d’entrée de l’Afrique avec Dakhla…

- Bien sûr, nous serons un relais, un hub, car nous avons des potentialités que Dakhla n’a pas forcément. Nous sommes au cœur d’une région et ça peut être une force complémentaire.

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